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Marika fut transférée dans un autre établissement, le sien ayant été fermé pour cause de manque d'effectifs. Elle parvenait à fermer son école et il n'y avait pas la moindre représaille? Voilà qui n'était pas banal...plus rien ne l'était dans sa vie qui était pourtant autrefois d'une banalité affligeante. Et cela ne lui déplaisait pas. Elle aimait être traitée comme les autres.

De plus, elle ne retrouverait jamais son frère si le gouvernement s'obstinait à fermer les yeux !
Elle ruminait ces pensées depuis si longtemps qu'il lui semblait impossible de focaliser son esprit sur un autre sujet.
Son père rentra sur ces entrefaites.

« Tu as passé une bonne journée chérie? »

Elle répondit par un oui des plus maussades. Cette conversation était banale au moins. D'une platitude...
Soudain elle eut un éclair de lucidité.

« Père...ne m'avez-vous pas dit que lorsque vous étiez venus à la pouponnière vous n'espériez plus avoir d'enfant, et que j'étais un cadeau inattendu et inestimable pour vous?

Le père en question poussa un petit soupir face à une histoire qu'il avait manifestement déjà narré maintes fois.

-Si tu le sais bien. Pourquoi me parler de cela maintenant?
-Eh bien...sais-tu à qui j'étais destinée initialement?

Les sourcils blancs de son patriarche se froncèrent sous le poids de la réflexion.

-Non je ne sais pas. Va à la pouponnière consulter les registres si le cœur t'en dit. »

Sur ce, il partit se doucher. Il en avait bien besoin, de dit Marika tendrement. Elle aimait cette légèreté qui régnait au sein de sa famille. Elle ne l'aurait échangé pour rien au monde.

***

Elle avait attendu un certain temps avant que quiconque ne daigne lui rapporter ce registre. Dire que tout aurait pu être informatisé, pourquoi s'embêter avec un registre papier? Cela dépassait son entendement mais elle n'exprima aucun commentaire.

Elle s'empressa de tourner les pages à toute allure, au risque de les esquinter. La date de sa livraison. La liste était longue, elle tourna la page et...son nom ne figurait pas sur la date que ses parents lui avaient donné. Elle regarda ceux des parents, et vit que les siens n'avait pas de bébé assigné. Les noms étaient classés par ordre alphabétique. Tout comme il ne manquait que son prénom (elle le savait pour être restée en contact avec tous les autres bébés livrés le même jour, c'était une tradition, ils étaient tous amis), il ne manqua que l'initiale V.

V comme Vourié, le nom du Fondateur.

Le ressac de ce constat se brisait sur la grève de sa conscience avec la violence d'une évidence.
Elle était destinée à être la fille du Fondateur.

Le test du miroir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant