Chapitre n°31- Sasha.

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Point de vue de Sasha

5 décembre 2015

5 heures. Adrian hurle, il fait ses dents. Le temps d'arriver dans la chambre du petit, j'aperçois Julietta qui est déjà entrain de s'en occuper. Je rentre pas dans la chambre, ils ont besoin de se retrouver.

5 heures 20. Impossible de me rendormir. J'enfile ma tenue de sport.

Le vent froid me fouette le visage, mais rien à voir avec les températures de Moscou.

J'observe les rues de la capitale Française. Je ne suis pas certain d'aimer cette ville. La ville est sale et les gens sont impolis. Je pensais que ce serait juste une passade pour Julietta. À vrai dire je pensais venir quelques jours seulement et que nous repartirions tout les trois chez nous. À savoir Moscou.

Mais vu l'étincelle dans ses yeux quand elle parle de son rappeur, je doute qu'elle veuille me suivre.

Putain mais ce type lui a déjà fait tellement de mal. Pourquoi s'inflige t-elle tout ce mal ? Rien que mon arrivée en est la preuve. Ils étaient en train de se disputer. C'est pas sain. Et j'aime pas ça pour elle.

Julietta c'est ma famille, elle est comme ma soeur. Ma petite soeur n'est plus là, et elle a eu une mort violente. Je n'ai pas été là pour lui porter secours. C'est le job d'un homme de prendre soin de sa famille. Et j'ai failli. Heureusement que nos parents n'aient pas été là pour voir ça. Quelle déception j'aurais été pour eux.

Je longeais à présent un parc. J'augmentais le rythme. J'avais pas assez mal. Courir sans se faire mal, c'est comme si je ne courrais pas du tout.

Je courrais comme un bourain. Je courrais, courrais et courrais puis je repensai à ce rappeur. Comment puis-je le mettre en garde ? Comment s'assurer qu'il ne lui fera de mal ? Je dois m'entretenir avec lui.

Je fonçai en direction de son appartement. J'ai fait mes recherches sur lui quand je bossais pour l'autre connard de Vassilli. J'ai été dans les forces spéciales de l'armée et j'ai bossé pour une agence d'informations privée. Clairement, trouvé l'adresse d'une pseudo « célébrité », un jeu d'enfant pour moi.

Il était même pas 7 heures quand je tambourinais à sa porte.

- Putain mais ça va pas ! Il putain de tôt !

Je l'entendais grogner comme un toutou alors qu'il ouvrait la porte.

- Wesh, t'es qui ?

- Sasha Kniasiev.

- Connais pas.

Il refermait la porte, je glissais le bout de mon pied juste à temps avant qu'il ne puisse aller au bout de son geste.

- Sasha qui a récupéré Julietta à la petite cuillère après que tu l'aies brisé, ça te parle ?

Il rouvrit la porte, soudainement il paraissait bien plus éveillé.

- Rentre.

Il disparu dans la pénombre de son appartement. Je le suivi en refermant la porte derrière moi. Je jetais des coups d'oeil par ci par là. Son hygiène n'est pas aussi déplorable que j'imaginais. C'était plutôt propre. Surement un de ses bons jours.

- Tu veux quoi ?

Il était froid avec moi. Bien.

- J'approuve pas votre relation avec Julietta.

- Désolé mec, mais ça dépend pas de toi.

- Non. C'est vrai. Mais étant donné que c'est moi qui l'ai protégé quand toi tu faisais la fête, j'estime pouvoir donner mon avis.

- Protégé ? De quoi tu parles ?

- Te fous pas de ma gueule. Tu sais de quoi je parle.

- Putain mais non, vaz balance.

- Dimitri a échappé à la justice, on a passé le plus clair de notre temps à devoir déménager parce qu'il arrivait toujours à nous retrouver.

Je le voyais se décomposer. Ah tu l'avais pas vu venir ça.

- Et maintenant qu'elle est à Paris ?

- Je m'en occupe, je peux tenir Dimitri à l'écart. Ce qui m'inquiète plus c'est la santé de Jules.

- Elle va bien, arrête de croire que je fou sa santé en l'air.

- Tu l'as pas vu quand elle était au fond. Pourquoi tu crois qu'elle avait arrêté de mettre du contenu sur Instagram ?!

- Elle voulait disparaître de la circulation, elle me l'a dit.

- Et tu l'as cru !

- C'est ma copine, je vois pas pourquoi elle me mentirait sur ça.

- Pour te préserver, elle veut pas que tu t'en veuilles.

- J'ai vu sa maigreur quand on s'est croisé à L-A. J'ai compris.

- Non, je crois pas non.

Je lui mis mon téléphone sur le nez.

Il bloqua dessus, je repris la parole

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Il bloqua dessus, je repris la parole.

- C'est une des rare photo que j'avais gardé de ses shooting. Je la gardais pour ce jour précisément. Quand tu l'as vu à Los Angeles, elle allait déjà mieux, elle avait repris quelques petits kilos. Saches que tel que tu la vois sur cette photo, elle avait pas encore atteint son poids le plus bas.

Il se passa la main sur le visage.

- Je... merci de me montrer ça. J'avais besoin de le voir... je crois.

- Tu sais comment je l'appelle ?

- Zarbipsa ? Un truc comme ça.

- Zhar-ptitsa. Tu sais ce que ça veut dire ?

- Non, elle ne m'en a jamais parlé.

- Cela signifie « oiseau de feu » en russe, mais c'est enfaite un nom féminin alors « oiselle de feu » serait probablement une traduction plus fidèle. C'est une légende qui existe dans plusieurs pays, avec des variations j'imagine, il me semble d'ailleurs que vous avez une légende semblable en Grèce.

- Et c'est quoi cette légende ?

- En russie, c'est un oiseau qui représente autant une malédiction qu'une bénédiction pour celui qui l'attrape. C'est un être dont irradie une lumière flamboyante semblable au feu.

- Ça lui va foutrement bien ce surnom...

- On est d'accord. Maintenant c'est à toi de faire en sorte que la flamme qui l'anime ne s'éteigne pas.

Il se leva de son siège, et me tendis sa main.

- Je te jure Sasha, jamais, plus jamais, je ne ferais de mal à cette femme. Elle est toute ma vie, je ne pourrais vivre sans elle.

Je lui serais la main.

- Très bien. Dans tout les cas tu n'as pas le choix, je m'occuperais de toi personnellement.

Mon ton était on ne peut plus menaçant, il ne cilla pas.

Sur le chemin du retour, je faisais le point sur cette conversation. Je hais l'admettre, mais je le crois quand il me dis qu'il prendra soin d'elle. Maintenant c'est lui qui a les cartes en mains, je peux plus rien faire, si ce n'est me tenir prêt à lui foutre une raclé.

Incompatibles - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant