Je prenais une dernière aspiration avant de commencer.
- Je vais débuter avec le sujet qui sera la plus rapide. Tu ne verras pas les photos de moi datant de notre séparation.
- Pourquoi ça ?
- Pour la simple et bonne raison que ça va te faire un mal de chien alors que ce n'est pas ta faute.
- Mais merde ! Arrête de vouloir me préserver Julietta, c'est à moi de prendre soin de toi, pas l'inverse ! Comment tu veux que je comprenne tes réactions si tu me laisses pas voir les raisons ? Je suis capable d'encaisser les conséquences de mes actes !
- Non. J'ai minimisé mais oui j'ai été extrêmement maigre. Tu me connais, avec mes angoisses et mes doutes, j'ai le ventre qui se tord et cela se traduit nécessairement par des vomissements. Et bien à cette période j'avais le ventre noué en permanence ! Je ne refusais pas de manger par choix, je touche du bois parce que, non, je ne suis pas anorexique. Tu n'as donc pas besoin de voir ça.
- Tu sais que je vais trouver le moyen de les voir. J'aimerais que ça vienne de toi.
- Suivant l'issu de cette conversation, je te les montrerais en arrivant à l'appartement.
- Très bien. Ensuite ?
- Ensuite je ne t'ai pas menti complètement quand je t'ai dit que j'avais fait de l'humanitaire. Seulement ça n'a duré qu'un mois tout au plus. À cause de Dimitri. Alors les autorités l'ont effectivement attrapé, mais il s'est échappé et ...
Je m'arrêtai un moment sentant ma voix dérailler. Ken attrapa ma main qui était posée sur la table avec les siennes, il caressait le dos de celle ci avec ses pouces.
- Et où que nous allions, il nous retrouvait sans cesses. D'ailleurs je me demande bien comment ça se fait qu'il ne soit toujours pas ici, à Paris. Tu peux pas imaginer ce que c'est de n'être en sécurité nulle part, d'autant plus que ce n'était plus ma seule vie qui était menacée.
- Je ne me ferais pas trop de soucis pour ton Sasha si j'étais toi, il a l'air increvable.
- Je ne m'inquiète pas pour lui, mais pour Adrian. Ce n'est qu'un bébé...
- Pourquoi tu ne m'as pas parlé de tout ça ?
- Pour te préserver. Pour ne pas que tu t'inquiètes, tu as déjà tellement à faire ...
- Bébé, je suis la pour ça. C'est mon rôle d'avoir les épaules assez larges pour te soutenir. Je suis presque vexé que tu n'en parles qu'à ton russe, espagnol, je sais pas trop quoi... et qu'à moi tu me caches la vérité.
Il prenait sur lui, ça se voyait, je crois que pour lui, il n'y a rien de pire que de voir sa copine se confier à un autre homme. Ce que je comprend.
- Excuse-moi. S'il te plait.
- T'excuse pas, c'est ma faute. J'ai déconné au pire moment, je suis surpris que tu veuilles encore de moi.
Je me pinçais la lèvre, puisqu'on en est à se parler à coeur ouvert.
- Je crois que je ne supporte pas de te voir entouré de tes fans. Des filles j'entends. De savoir qu'elles te touchent, même si c'est juste pour une photo... c'est dur pour moi.
- Crois pas, moi aussi j'ai du mal. Je les kiffe, c'est la mif, tout ces gens qui me suivent... Mais que ce sois des meufs ou des gars, je suis pas naturel du tout quand on vient me voir. Ça reste des gens que je connais pas, alors moi aussi de prendre des photos ça me met mal à l'aise.
- Tu finiras par t'habituer, alors que moi ça va finir par me ronger.
- Qu'est-ce que tu me demandes ?
- Comment ça ?
- Donne moi tes conditions ! Je veux que tu sois bien ! Demande moi ce que tu veux, pour que tu te sentes bien.
- Ne sois pas bête Ken, je te demanderais jamais rien.
- Viens on se casse. Partons, j'envois balader tout ça, les fans, les concert, le rap. Rien à foutre. Je veux que ton bonheur. Putain pardon bébé, je veux plus que tu te sentes mal par ma faute.
Il avait les yeux remplis d'eau, cette vision me brisait littéralement le coeur. Voilà pourquoi je voulais pas qu'on aborde tout ça, Ken est une éponge, je savais que quand il comprendrait mon mal-être, ça le fouttrait en l'air. Et ce que j'étais sur le point de lui répondre n'allait pas le ménager.
- Tu sais bien que c'est faux Ken, tu le feras jamais. T'es peut-être prêts à le faire pour un temps mais on sait tout les deux que c'est moi que tu finiras pas quitter. C'est comme ça.
- Dis pas n'importe quoi... non... fin...
- Ne répond pas, le coupais-je, je te connais. C'est bien pour ça que je ne te demande pas de choisir.
- Si tu savais comme je t'aime, t'es la plus belle chose qui me soit arrivé dans la vie, je peux pas te perdre.
- Je t'aime, et même si ça me tue à petit feu, je crois que mon amour pour toi est inconditionnel. Je t'aimerais toujours et ça fait bien longtemps que je l'ai compris. Même dans la tempête de nos vies.
- Epouse moi.
Je manquais de m'étouffer.
- Quoi ?
- Je veux que tu sois ma femme.
- Je...
- Je te demande pas de me répondre maintenant, prend ton temps. Je veux juste que tu connaisses mes intentions. Je veux que tu sois ma femme dans un futur proche. Je te dis pas qu'on va se marier là de suite, mais dans 1 ou 2 ans... qu'est-ce qui nous en empêche ?
- Mon taré d'ex-mari peut-être ? Et puis je pensais que t'avais pas l'intention de te marier ? Genre que c'était la pression de la société qui forçait les gens... tu m'avais même dit que pour toi c'était juste un bout de papier signé mais qu'au fond ça ne signifiait rien.
- Oui je sais... d'ailleurs je crois que je le pense toujours. Mais je veux que tu portes mon nom, je veux que les autres hommes voient l'alliance à ton doigt, jveux être fier de te voir avec un solitaire à l'annulaire, en sachant que ça signifie que tu m'as confié ton coeur.
- C'est que vous devenez romantique monsieur Samaras.
- Je crois que je l'ai toujours été... j'avais juste besoin de te trouver.
- T'as fini de manger ?
- J'ai pas faim.
- Tant mieux, moi non plus. On y va ?
- J'osais pas te le proposer.
On se leva et tandis que Ken payait l'addition - il avait fortement insisté, j'avais accepté voyant que ça lui faisait réellement plaisir, maintenant qu'il en avait les moyens - je me posais la question de si, oui, j'avais envie de l'épouser.
Ai-je vraiment envie de me remarier alors que je venais tout juste de divorcer ?
Au fond, non.
Mais j'avais envie de m'unir à Ken, pour la vie. Dans la joie comme dans la tristesse, dans la santé comme dans la maladie et dans la richesse comme dans la pauvreté. Et je crois aussi que j'avais besoin de l'entendre me jurer fidélité.

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Incompatibles - TOME 2
FanfictionDes mois sont passés depuis la séparation de Ken et Julietta. Chacun vit sa vie et ne regarde pas en arrière. Enfin, c'est ce qu'ils essaient de faire croire ... Lui pense qu'elle l'a oublié, qu'elle ne reviendra jamais. Elle, croit savoir qu'il es...