Des mois sont passés depuis la séparation de Ken et Julietta. Chacun vit sa vie et ne regarde pas en arrière. Enfin, c'est ce qu'ils essaient de faire croire ...
Lui pense qu'elle l'a oublié, qu'elle ne reviendra jamais. Elle, croit savoir qu'il es...
Ken était dans la cuisine et la sonnerie venait de retentir dans son appartement.
- Oui j'y vais !
Je sautillais vers la porte d'entrée et je l'ouvrais d'un air enjoué.
- Ah ce n'est que toi, soupirais-je au nez du nouveau venu.
- Sympa l'accueil, grogna Hakim.
- Désolée, j'attend Laure impatiemment.
Je pris le rappeur distraitement dans mes bras avant de lui renseigner que son ami était dans la cuisine.
Je repartie dans la chambre de mon copain pour finir de me préparer. Ken avait décidé de réunir tout le monde afin de fêter noël avant que chacun ne retourne à sa ville ou pays d'origine. Certains d'entre nous partions une dizaine de jours à la réunion. Les gars devaient se produire sur scène là-bas, et nous en avions profiter pour prendre des vacances et sortir de l'ambiance morose de la capitale. Mais bon un repas de fête au soleil c'est pas pareil...
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J'étais face au miroir en train de me mettre du rouge à lèvre quand je sentis des mains chaudes m'entourer la taille.
- Tout le monde est arrivé, me glissa Ken à l'oreille tout en embrassant le creux de mon cou.
Je me retournai pour voir son visage, j'enlaçais mes doigts à l'arrière de sa nuque. Il embrassa le bout de mon nez.
- Ça y est, tu es prête ?
- Oui, enfin presque.
- Tu nous rejoins ?
J'hochais la tête tandis qu'il tournait les talons, je l'interpellais avant qu'il ne passe le pas de la porte.
- Hé ! Laure est là aussi ?
- Ouais, et en forme en plus !
- Tu peux le dire de me rejoindre deux minutes ?
Il fronça les sourcils, mais obtempéra. Quelques minutes plus tard, ma meilleure amie arrivait dans la chambre du rappeur. On se fit un câlin.
- Tu as ce que je t'ai demandé ?
- Ouais, mais pourquoi t'en as besoin ? Vous avez eu un "accident" ?
Elle sorti le sachet de sa poche, je le saisi sans attendre.
- Euh... je ... non pas vraiment.
J'avalais la pilule d'une traite.
- Je peux avoir d'autres explications ? Tu me demandes d'aller en catastrophe à la pharmacie te récupérer une pilule du lendemain et tout ce à quoi j'ai droit c'est un vulgaire "non pas vraiment"?
- Ken a vu des photos de quand j'étais pas très bien, quand j'étais assez maigre. Je sais pas trop ce qui s'est passé dans sa tête mais il s'est mis à délirer complet en me disant qu'il voulait me faire un enfant.
La bouche de Laure forma un "o", puis elle eu l'air de se reprendre.
- Et alors ? Tu veux pas d'enfant ? Ou alors tu veux pas d'enfant avec lui?
- C'est juste que j'ai pas envie que ce soit pour une mauvaise raison. On n'en a pas encore discuté lui et moi mais j'imagine qu'il voit ça comme un moyen d'arranger ce qu'il croit être de sa faute.
C'est vrai après tout, qu'est-ce qu'il y a de plus beau qu'une femme enceinte ? Je sais que Ken trouve ça magnifique et ça ne m'étonnerais pas qu'il s'imagine qu'en me voyant enceinte, de lui qui plus est, il serait soulagé de la vision d'horreur de ces fameuses photos.
- Commences par en parler avec lui, et à te poser les bonnes questions. Par exemple : est-ce que tu te sens prête à devenir mère ?
J'ouvrais la bouche pour lui répondre quand Sneazz déboula dans la chambre.
- Bon les meuf on arrête de jouer à la barbie et on rejoint les adultes au salon ?
Laure lui tira la langue tandis que moi je lui foutu une calbote à l'arrière de la tête tandis que je lui passait devant.
Je saluai le reste des invités avant de m'assoir sur les genoux de Ken.
- Tu viens m'aider à sortir les plats du four ?
- Oui.
Nous nous levèrent pour rejoindre la cuisine.
- Qu'est-ce qu'il t'arrives, me demanda Ken alors qu'il vérifiait la cuisson d'une tarte qu'il avait préparé.
Ah oui, c'est vrai que je n'en ai pas encore parlé : Ken se réinvente Chef. Ken a toujours aimé manger, mais j'avais jamais fait attention à sa passion pour la cuisine. Depuis que nous nous étions retrouvé, j'allais de surprise en surprise avec lui. Des surprises agréables, certes, mais il fallait que je m'y fasse. Comme là par exemple, il avait invité pas mal de monde et là où auparavant nous aurions commandé traiteur, là il avait tout préparé lui même. Il ne m'avait même pas autorisé à lui donner un coup de main, sachant très bien que j'étais incapable de cuisiner. C'est ça d'avoir eu des domestiques toute sa vie.
- Allô la lune, ici Ken !
- Oups désolé. Euh rien, tout va bien !
- Me prend pas pour un con, je te connais. C'est à cause de ce que je t'ai dit hier soir, pas vrai ?
Prise de panique, j'eu un élan d'honnêteté accompagné d'un manque certain de capte.
- Je viens de prendre une pilule du lendemain.
- Oh.... d'accord.
Il posa la tarte sur le plan de travail avant de refermer distraitement le four, tellement distraitement que la chaleur de celui-ci sur sa main nue lui arracha une grimace de douleur, sans oublier un ou deux jurons. Je me jetai vers lui pour inspecter sa brulure.
- Viens on va passer ta main sous l'eau froide.
Nous étions tout deux silencieux quand Mekra déboula dans la cuisine.
- Wesh vous en mettez du temps, j'ai la dalle moi !
Constatant la tension qu'il y avait dans la pièce, il battit en retraite.
- Attends Mekra ! Tu peux déjà amener la tarte ! Attention c'est chaud.
Après avoir pris un torchon, il repartit en embarquant la tarte au chèvre au passage. Ken se plaça à nouveau devant moi.
- C'est moi le problème ?
- Comment ça ?
- On en a jamais trop parlé, mais je sais que tu veux des enfants. Donc là, si tu as pris la pilule du lendemain, c'est que tu n'en veux pas avec moi ?
On entendait du raffut venant du salon, je jetais un regard en arrière.
- Écoute mon amour, c'est pas toi le problème, je te promet. Je t'aime et je ne vois que toi pour être le père de mes enfants, mais il faut qu'on parle toi et moi avant de prendre une quelconque décision impulsive. Mais là c'est pas le moment, on en parle quand nos invités seront partis.
- Ouais, on va faire ça.
Je déposais un rapide baiser sur ses lèvres et repartis direction le salon avec un plat dans les mains.