10 décembre 2006, 1h30.

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"The truth can be exposed : there's a strenght in letting go."

Hills to Climb- Tim Myers


- Et là, elle s'est mise à crier : « Je suis secrétaire d'état, ne m'approchez pas, espèce inférieure ! »
- Je ne te crois pas, éclata de rire Fred. Elle est folle, certes, mais elle n'a quand même pas dit ça devant des centaures !
- Je te jure, rétorqua Hermione en rigolant de plus belle. Ils se sont tellement énervés qu'ils l'ont capturée et entraînée au plus profond de la forêt interdite ! On ne l'a plus revue pendant des semaines !

Les deux jeunes gens riaient à en avoir mal aux côtes, fortement aidés par une copieuse dose d'alcool.
- Je ne savais pas que tu n'avais pas toujours respecté le règlement ! lui dit le garçon lorsqu'il reprit son souffle.
- Eh bien, répondit la jeune fille en lui souriant malicieusement, tu en sais un peu plus sur moi à présent !

Il la fixa, droit dans les yeux, rendant presque Hermione mal à l'aise. De jolies tâches de rousseur parsemaient son visage, plus délicates que celles de Ron. En réalité, elle n'avait jamais remarqué comme il était charmant.
- Je n'en suis pas mécontent.
La sorcière rougit, ne sachant pas ce qu'il voulait dire par là. Par Merlin, qu'est-ce qu'elle était saoule...

- Pourquoi es-tu là ?
Il n'y avait rien de méchant dans sa question, c'était juste de la curiosité.
- Percy m'a invitée, répondit-elle en tournant la tête.
- Je veux dire, reprit-il en posant sa main sur la sienne, pourquoi es-tu toujours avec lui ?
Elle rougit de plus belle.
- Fred...
- Il t'a trompée, Hermione. Pourquoi es-tu toujours avec lui ?
- Je lui ai pardonné...
Il la regarda sans rien dire, et fini par soupirer. Elle était si douce, si jolie, semblait si fragile et pourtant si forte... Comment son frère avait-il pu faire ça ?
- Il faut que j'aille me rafraîchir, lui dit-elle en se levant.
Mais au moment où elle se leva de sa chaise, elle perdit l'équilibre et manqua de tomber par terre. Fred l'avait rattrapée de peu, et l'aida à se remettre debout discrètement.
- Tu sais quoi, lui dit-il en se levant à son tour, je vais t'accompagner. Je n'ai pas envie que tu tombes sur le chemin et que tu ne me reviennes pas !

Ils passèrent devant Molly et Arthur en essayant d'avoir l'air le plus normal possible, puis lorsqu'ils croisèrent le regard interrogatif de Ron, ce fût Fred qui devança Hermione en expliquant la situation :
- Elle a un peu froid, je vais lui trouver une veste et on revient quand elle sera un peu réchauffée !
- Bien sûr, acquiesça Ron. Prend soin d'elle.
Ils rentrèrent dans la maison, et en arrivant devant la salle de bains, il resta un peu en retrait.
- Tu peux entrer avec moi, lui dit-elle doucement. Je vais juste me mettre un peu d'eau sur le visage. Pourquoi as-tu menti ? demanda-t-elle alors qu'il fermait la porte derrière lui.
- Si je lui avais dit que tu étais si ivre, il se serait inquiété et t'aurait enlevée à moi, lui répondit-il avec un clin d'œil.
- Tu es ivre aussi, lui répondit-elle en essayant de masquer son trouble.
- C'est vrai, fit-il. Et nous devrions continuer à boire !
- Oh, Fred, l'implora-t-elle quasiment. Je n'ai vraiment pas envie de retourner là-bas !
Le garçon lui fit un grand sourire :
- Aucun problème ! Accio, vin ! déclara-t-il en levant sa baguette.

Hermione éclata de rire et s'assit sur le rebord de la baignoire, tandis que Fred, resté debout appuyé au lavabo, leur resservit deux verres.
- J'ai toujours pensé que la plupart des salles de bains manquaient d'alcool, fit-elle en rigolant.
- C'est parce que tu ne fréquentes pas les bonnes salles de bains !
- Ce qui est dommage, réfléchit-elle, c'est qu'il n'y ait pas de sort pour empêcher les gens de vouloir utiliser les toilettes.
- Il y en a un, répondit le garçon malicieusement.
Elle le regardait à présent avec un mélange de crainte et de curiosité.
- Tu sais que l'on a plein de gadgets formidables au magasin ? L'un de nos produits a été conçu pour déclencher un besoin très pressant chez les élèves, afin de leur donner une excuse pour échapper à leur cours. Une fois que l'infirmière entend ce qui se passe derrière la porte des toilettes, elle leur fait un mot d'excuse. À ce moment là, il leur suffit de prendre l'antidote et les effets s'arrêtent, pour qu'ils puissent profiter pleinement de l'heure de cours à laquelle ils viennent d'échapper.

En temps normal, la jeune fille aurait tout-à-fait désapprouvé cet artifice qui permettait de tromper l'autorité des professeurs, et elle aurait été formellement contre l'idée d'empoisonner toutes les personnes présentes au mariage pour rester dans une salle de bains avec son beau-frère. Seulement voilà, aujourd'hui elle était un peu saoule, elle passait un excellent moment et n'avait aucune envie que cela s'arrête.
- Verse de l'antidote dans leurs verres.
- Hermione ! s'étonna-t-il. Non, je plaisantais !
- Pas moi, reprit-elle.
- Où est passée la préfète qui désapprouvait nos inventions ? demanda-t-il malicieusement.
Elle ignora sa remarque.
- Allez, va chercher tes capsules et reviens les verser dans leurs verres, on peut faire ça de là !

Il l'observa, d'un regard indéchiffrable. Ses yeux fixaient les siens, imperturbables. Ses tâches de rousseur lui semblaient décidément de plus en plus charmantes ! Était-ce l'alcool, ou bien était-il vraiment beau ?
- Très bien.

Sur ces mots, il détacha son regard et sorti par la porte, laissant la jeune fille toute seule. Elle se regarda devant le miroir, essayant de chercher des réponses auprès d'elle-même. Qu'était-elle en train de faire ? Elle se sentait si bien en compagnie de Fred, elle semblait oublier tous ses soucis. Mais Ron, qu'en pensait-il ? Remarquerait-il que son absence s'éternisait ? Se posait-il des questions ? Et si quelqu'un s'apercevait de la situation ? Cela aurait des conséquences désastreuses. 

Il fallait qu'elle s'assure qu'ils perdent la notion du temps, qu'ils ne la cherchent pas. Elle sorti discrètement de la salle de bains, et se rapprocha de l'extérieur. Une fois cachée dans l'embrasure de la porte d'entrée, elle leva sa baguette, la pointa en direction des invités, et déclama, sûre d'elle : « Perturbare tempus vesperum ». Satisfaite, elle retourna attendre Fred.

Le garçon revint avec un sac plein de petites gélules, qu'ils ensorcelèrent pour filer dans les verres de tous les convives. Une fois certains de ne plus être dérangés, ils reprirent leur discussion, et surtout leur consommation de vin.
Quelques verres plus tard, ils se trouvaient indiscutablement plus détendus, et jouaient à un jeu d'adolescents.
- Action ou vérité ? demanda Hermione en perdant l'équilibre, avant de se rattraper.
- Vérité.
- Pourquoi as-tu quitté Angelina, lorsque nous étions à Poudlard ?
Il la regarda d'un air malicieux.

- Qu'est-ce qui te fait dire que c'est moi qui l'ai quittée ? Elle aurait très bien pu me briser le cœur !
- C'est vrai, répondit Hermione en souriant. Mais tu ne semblais pas affecté, tandis qu'elle pleurait souvent dans les toilettes des filles. Allez, répond à ma question !
- Très bien, soupira-t-il. Je l'ai quittée parce que c'était bizarre d'être plus que des amis, et je savais qu'elle plaisait à George. À ton tour, action ou vérité ?
- Vérité.
- Je veux savoir pourquoi tu es ici ce soir.
- Je te l'ai dit, rougit Hermione. Percy m'a invitée, et Ron...
- Non, la coupa-t-il. Je veux savoir pourquoi tu es ici, avec moi, ce soir.

La jeune fille rougit de plus belle.
- J'utilise mon joker.
- Tu n'as pas le droit ! protesta le garçon.
- J'en ai le droit, et je l'utilise. C'est à toi Fred, action ou vérité ?
- Très bien, mais je me réserve le droit d'utiliser un joker aussi dans ce cas ! Action.
Elle le regarda droit dans les yeux.
- Embrasse-moi.

Il sembla hésiter, et Hermione regretta instantanément ce qu'elle venait de dire. Pourquoi avait-elle dit ça ? Il était évident qu'il n'allait pas l'embrasser, elle n'aurait jamais du lui donner un tel gage ! Par Merlin, il fallait qu'elle se rattrape, elle ne pouvait pas rester sans rien dire !
- Fred, je ne voulais pas...
Mais le sorcier ne la laissa pas parler, il s'approcha d'elle, lui saisi la tête avec ses mains, et approcha doucement mais sûrement son visage du sien. Lorsqu'il posa ses lèvres sur les siennes, la jeune fille eût l'impression de décoller. 

Soudain, elle n'était plus Hermione Granger, brillante employée du Ministère de la Magie, en couple avec son meilleur ami de l'école et passionnée de livres en tous genres. À cet instant, elle n'était qu'une femme, qui embrassait un homme. Plus rien n'existait, hormis le chaud contact de cette bouche, ferme et passionnée, qui caressait la sienne. Elle ne sentait plus que ses mains, habiles et déterminées, qui parcouraient son corps empli de désir. Une part d'elle-même savait qu'elle devait mettre un terme à cette étreinte, mais une autre part, plus importante, ne souhaitait que se rapprocher encore de Fred.

Ce fut cette partie là qu'elle écouta.

And this will be our favorite song. [FREMIONE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant