－𝐃𝐑𝐀𝐌𝐀𝐓𝐔𝐑𝐆𝐄 ᵏᵛ

IX

𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 9

Le goût emmielé des croissants de lune sanglants du châtain semblait diffuser les vapeurs de son arôme dans toute la bouche du noiraud, qui paraissait adorer cette saveur bien plus que de raison.

Vint un moment où les mains du plus grand, ses dextres larges et viriles, eurent un besoin de contact irrépressible. Il en déposa une, ou plutôt aggripa la taille exagérément fine du châtain d'une de ses mains et l'autre vint se plaquer contre l'une de ses pêches, dont les voluptueuses courbes semblaient être parfaites pour la paume du noiraud. Un léger soupir d'aise passa la gorge du plus petit à cet instant, qui appréciait enfin ressentir une chaleur contre la sienne, surtout si elle était celle de Jungkook.

Leurs lèvres se mouvaient lentement les unes contre les autres, créant une chorégraphie splendide alors que leurs coeurs et leurs souffles se mêlaient dans une symphonie enivrante pour leur donner cette envie incroyable de continuer à danser.

Lorsque leurs muscles rouges se rejoignèrent, une explosion de sensations sembla créer entre eux un lien insoupçonné, qui serait bien plus compliqué à défaire que tout ce qu'ils étaient en mesure d'imaginer. Tous les papillons de l'adrénaline s'en donnaient à coeur joie dans leurs estomacs heureux, tandis que leurs langues se disputaient pour mieux se choyer en retour. La langoureuse bataille qui se créait dans la chaleur leur donnait envie, envie de créer un monde à eux, pour eux.

C'est avec une vitesse déconcertante que le pull de Jungkook s'était échoué au sol, alors que ses mains affamées continuaient à masser les fesses appétissantes du plus petit. Sa bouche avait ensuite changé de lieu à cajôler de sa moiteur en venant caresser les parties visibles du torse de Taehyung, toutes celles que la chemise adorait montrer au grand jour. Il vint adorer ses clavicules devenues saillantes, puis le creux entre son cou et son épaule, la naissance de ses pectoraux pratiquement inexistants, ses boutons de chair rosés qui semblaient crever d'envie d'être aimés. Tout était beau chez lui, admirable même, tout donnait envie d'être goûté, Jungkook voulait se rassasier d'une faim entretenue pendant des années en mangeant tout le corps sublime de l'être délicat en était second qui se soulevait contre lui pour à nouveau descendre de manière désespérée mais lascive.

Ce qu'il se passait entre eux était assez particulier, dans le sens où ils n'avaient pas pleinement conscience des mouvements qu'ils effectuaient doucement sur le corps de l'autre, ni des baisers enflammés qu'ils posaient sur leur partenaire, mais qu'ils semblaient ressentir de manière complètement décuplée les sensations grisantes. Ils ne ressentaient pas les baisers papillons, ils ressentaient le frisson et la chaleur qu'il avait provoqués. Ils ne ressentaient pas les doigts de l'autre de manière lubrique venir caresser leurs torses, de leurs épaules à leurs ceintures d'apollon, mais seulement la douceur enivrante du geste. Taehyung ne sentit pas réellement toute la douleur lorsque les phalanges du plus grand avaient délicatement écarté ses chaires alors que des excuses avaient été soufflées au détour de bisous volés sous son oreille, mais plutôt la délicatesse respectueuse, aux vertus apaisantes qu'il avait utilisée pour le cajôler. D'ailleurs rien que le fait qu'il prenne tout son temps, dans une patience inespérée, pour le préparer montrait déjà un grand respect de sa personne et de son corps, ce pour quoi Taehyung lui en devrait en retour.

Leurs corps étaient fébriles, tremblotants, parce qu'ils aimaient vraiment toute l'alchimie particulière qui se créait entre eux, à ce moment. Ils ressentaient tout, comme si leurs âmes en osmose osaient enfin dévoiler les sentiments des dernières semaines à l'autre. L'apothéose vint quand dans un énième souffle d'excuse, Jungkook laissa son membre pulsant compléter le corps du plus petit, dont la voix devenue plus aiguë instaura la dimension de plaisir chez lui.