𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 18
Lorsque les quelques mots indiquant enfin la fin de l'oeuvre furent couchés hargneusement sur le papier, un cri strident de joie, de vraie joie qui provenait directement du coeur, fut entendu dans toute la vieille bâtisse.
Ils avaient partagé tous les deux, le noiraud et Taehyung, cette petite danse ridicule de la satisfaction, celle qu'ils faisaient avant, discrètement, quand ils parvenaient à réussir leurs examens.
Ils furent heureux, vraiment et pour la première journée entière depuis un certain temps.
Ils rendirent le manuscrit au propriétaire du petit théâtre ensemble, main dans la main, comme si par une osmose innatendue le courage de Jungkook pouvait se transvaser dans le corps frêle du plus petit. Ils étaient ensuite allés dans le même restaurant qu'à la sortie d'hôtel de Taehyung, puis dans le même cinéma, pour voir le même film sans en connaître le déroulement.
Ce soir-là, et ça faisait longtemps, ils avaient fait l'amour, sous les lumières rouges des néons des boutiques en face de la chambre de Jungkook. Taehyung sembla relâcher un peu plus la pression accumulée ces derniers mois à chaque souffle lourd, paraissant échapper tous les maux du monde qui se faisait remplacer par la volupté ressentie.
Taehyung avait posé un grand nombre de baisers féeriques sur la peau du bel adonis dont l'odeur musquée avait semblé hanter ses journées d'écriture. Elle lui avait manqué même s'il l'avait légèrement sentie en fragrances directes mêlées à la senteur assomante du papier. Il avait eu envie réellement de se rassasier du jeune homme au physique de dieu grec, de ce fait il l'avait vraiment choyé, alors qu'il était celui qui était dominé, il avait pris soin du noiraud, comme pour le remercier de s'être si bien occupé de lui. Il avait presque assassiné sa peau veloutée sous les caresses incessantes qu'il avait effectuées, désireux à en mourir d'imprimer la sensation du velours prodigieux de cet épiderme épousant le sien.
Avaient suivi encore quelques jours étranges, comme cristallisés, cryogénisés, bloqués dans le temps, suspendus au-dessus du fil de l'existence. C'était l'attente de la réponse du propriétaire, qui avait le culot incroyable d'oser se faire attendre.
C'était comme s'ils étaient sortis d'une catastrophe écologique violente, sans séquelles physiques mais touchés psychiquement. Comment revenir à la vie normale après cela ? Et encore, l'euphorie devait rester jusqu'à la dernière représentation, alors cette question dont la réponse serait difficile à trouver serait posée à nouveau plus tard.
<<Donc c'est aujourd'hui que tu commences vraiment le travail de mise en scène avec les acteurs ? Genre tu es vraiment le metteur en scène en plus de l'écrivain ?
Il allait se préparer pour travailler. Il n'avait plus envie d'y aller, depuis qu'il savait que seul dans l'appartement restait son petit ange attendant patiemment son affection, mais il devait bien faire ça pour leur permettre à tous deux de vivre. Il se regardait dans le miroir, ayant quelques soucis comme tous les autres jours pour installer machiavélique cravate grisée autour de son cou.
-Oui apparemment... le propriétaire du théâtre a aimé la nouvelle fin et il m'a demandé de venir aujourd'hui.
Taehyung mangeait, seul, dans des gestes matinaux qui instauraient à nouveau cette action comme routinière, de quoi rassurer le plus grand qui avait hâte de baiser à nouveau le galbe rebondi des joues du châtain.
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-𝐃𝐑𝐀𝐌𝐀𝐓𝐔𝐑𝐆𝐄 ᵏᵛ
FanfictionDRAMATURGE, KOOKV FIC [OEUVRE TERMINÉE] Taehyung était obsédé par la création de sa nouvelle pièce. Littéralement obsédé. Presque plus que Jungkook ne l'était par lui. Fanart on cover: @safe0226 (IG) 17-07-2019