Nous nous allongeâmes dans notre lit et j'éteignis l'unique lampe de chevet.
Puis, prenant une grande inspiration, j'annonçai à Ethan que nous étions en grand danger et que Miss Balbuzard, une Ombrune, allait venir nous chercher le lendemain pour nous amener en sécurité. Celle-ci était notre dernière soirée avec les enfants ; du moins pas avant quelques temps.Il ne répondit pas tout de suite, puis, il renifla :
- Ethan, ne t'inquiètes pas, Miss Peregrine nous a promis que nous la reverrons, le rassurai-je.Avec ces mots, je tentais de me rassurer aussi. Miss Peregrine ne nous avait rien promis, mais elle avait juste dit qu'elle en était sûre. Tandis que moi, j'avais juste de l'espoir. J'espérais que tout se passe bien, qu'il n'arrive rien aux enfants et encore moins à Miss Peregrine. Pourtant, cet Estre, comme l'avait dit cette dernière, était des plus coriaces, ce qui tuait mes espoirs petits à petits en y repensant, et si Miss Peregrine voulait être seule pour le vaincre, eh bien il fallait s'attendre à ce que cette promesse ne soit pas respectée. Mais, j'avais préféré nous créer un espoir pour Ethan au lieu de lui dire sèchement qu'il ne les reverrait peut-être plus jamais :
- Où est-ce que nous allons vivre ? Demanda-t-il.
- Dans le Panloopticon avec Miss Pie et Miss Aigrette. Ce sont deux autres Ombrunes...
- Mais moi je ne veux pas d'autres Ombrune. Je veux Miss Peregrine.
- Je suis désolée Ethan. Je ne le voulais pas non plus.Un instant de silence régna dans la pièce. Je repensai à ce que j'avais entendu plus tôt dans cette journée ; je repensai à cet Estre, Caul, qui se trouvait être l'un des frères de Miss Peregrine. Puis, petit à petit, je remontai dans les souvenirs de la journée et arrivai aux lettres qu'Emma s'envoyait avec Abe Portman. C'est alors que je me rendis compte qu'il était possible que j'envoie des lettres à Miss Peregrine pour rester en contact. Cette idée rendit ma nuit paisible et reposante. Je nous avais créé un autre espoir.
*
Miss Balbuzard arriva très tôt le matin, mais tous les enfants s'étaient déjà réunis, comme s'ils avaient senti que quelque chose se passait. Ethan a pu saluer tous ses amis et j'ai fait de même. Jacob et Emma m'enlacèrent :
- Tu vas nous manquer, fit Jacob.
- Mais rappelles-toi que ce n'est que pour une courte durée, le temps que Miss P éloigne l'Estre, répliqua Emma.Je ris timidement :
- Vous allez me manquer aussi.Miss Balbuzard était à l'entrée et nous attendait. Elle regardait la scène avec calme et un doux regard. Miss Peregrine de même. Ethan courut l'enlacer :
- Vous allez beaucoup nous manquer Miss Peregrine ! C'était un honneur d'être avec vous pendant ces quelques jours, lança-t-il.Cette dernière le regarda longuement sans dire mot. Son regard était rempli d'amour et cela n'avait pas besoin d'être expliqué. À mon tour, je m'avançai vers Miss Peregrine :
- Miss Peregrine, je suis désolée de vous avoir créé des ennuis et j'espère que tout cela va se régler sans perte. J'attends avec impatience le jour où nous nous reverrons.Aussitôt, elle me prit dans ses bras. Je pouvais sentir qu'elle se retenait de pleurer :
- Je l'attends aussi.Quand le dernier salut était fait, Miss Peregrine alla vers Miss Balbuzard et lui chuchota quelque chose à l'oreille. Personne n'avait fait de remarque sur cette scène car personne ne l'avait vue, sauf moi. Miss Balbuzard hocha la tête, puis nous appela.
Aussitôt, tout le monde se tut et Ethan et moi sortîmes. Miss Balbuzard referma le pas, tandis que Miss Peregrine resta à la porte, les enfants rangés derrière elle.*
Cela ne nous pris pas beaucoup de temps pour arriver dans le Panloopticon. Alors qu'Ethan et moi nous imaginions un voyage qui allait durer des heures, nous avons découvert comment les Ombrunes se déplacent d'un endroit à un autre sans prendre de l'âge ou sans prendre de temps ; elles traversent des boucles. En effet, nous empruntâmes deux boucles de passages et nous retrouvâmes devant une porte singulière où l'on pouvait lire : « l'entrée pour le Panloopticon, c'est par là ».
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La Pupille Ombrune De Peregrine Faucon
FantasyUne histoire se conte chaque soir parmi les gens du village. Il y avait une femme qui habitait un pensionnat avec des enfants. Des enfants particuliers. Mais hélas, cela fait maintenant longtemps que personne ne les a vu. ** "Il faut trouver Miss P...