Au réveil le lendemain, Miss Peregrine était déjà dans la cuisine, chuchotant avec Lady Pinksy. Je levai la tête ; Miss Pie et Miss Aigrette roupillaient encore.
Ethan fut réveillé par mes mouvements - malgré avoir essayé de ne pas trop secouer le matelas.
Nous n'avions que nos habits pour dormir, pourtant les vêtements de Miss Peregrine ne semblaient pas avoir bouger d'un poil ; ils étaient parfaitement repassés, lisse, sans fil s'échappant de la couture, sans pliure, sans froissement et sans aucune poussière. Les nôtres étaient encore recouverts de cendres.
Dès qu'elle nous vit, Lady Pinksy nous fit signe de nous assoir autour de la petite table du salon. Elle y amena deux petits plats où gisaient de fines tartines à la rose, puis une tasse de thé aux fleurs pour chacun. Puis, elle retourna cuire des œufs tandis que Miss Peregrine prit place elle aussi :
- Bonjour les enfants, lança-t-elle en s'asseyant.
- Bonjour.
- Bonjour.Elle prit son thé et en but une gorgée avant de nous tendre le beurre. Ethan le prit et tartina son pain :
- Dites, Miss Peregrine, quand est-ce que nous allons partir d'ici ? Demanda-t-il.Miss Peregrine sourit :
- Nous partirons demain après-midi, le temps que je termine quelques petites choses avec Lady Pinksy.Demain après-midi. Assez de temps pour que le Sépulcreux de Caul ne nous trace pas et juste assez pour que Caul ne suive pas.
Sur ces mots, Lady Pinksy vint vers nous, joyeuse, chantonnant une douce chanson telle une berceuse, et s'assit à table. Ethan croqua dans sa tartine :
- Comment la trouvez-vous ? Demanda-t-elle.
- Elle est délicieuse et elle sent si bon ! Répondit Ethan oubliant qu'il ne fallait pas hausser la voix.Lady Pinksy sourit malgré cela et tartina son pain.
Je ne savais ce qu'avaient d'aussi importants à se dire Lady Pinksy et Miss Peregrine, cependant je n'en sentais pas la nécessité d'en savoir davantage, malgré ma forte curiosité.
Quelques temps plus tard, Miss Pie et Miss Aigrette firent enfin leur entrée dans le salon. Miss Pie, affamée, sauta sur les tartines et but son thé d'une traite. Miss Aigrette s'assit gentiment.
À la fin du déjeuner, Miss Pie et Miss Aigrette aidèrent à débarrasser avant de prendre congé, Miss Pie s'installant sur le fauteuil, le journal de la boucle sous les yeux, et Miss Aigrette allant faire sa toilette.
Ethan alla chercher son livre et demanda à Miss Peregrine de lui lire un autre conte. Celle-ci, ne montrant aucun signe de nervosité, de fatigue ou d'ennui, tourna les pages et, prenant une voix enchanteresse, se mit à lire le récit de la princesse à la langue fourchue.
Je n'écoutais que d'une oreille car je me concentrais sur Lady Pinksy et sa manière fragile et avec aise qu'elle avait de ranger les plats. Je décidai de me lever pour proposer mon aide et elle m'invita chaleureusement dans la cuisine. Du coin de l'œil, je pus voir Miss Peregrine lever son regard vers moi avant de reprendre la lecture.
Je pris deux assiettes, les essuyai soigneusement avant de les poser sur leur étagère. Lady Pinksy se mit à chantonner, nettoyant les tasses :
- Lady Pinksy ?
- Mmh mmh.J'hésitai. Je voulais lui dire que Miss Peregrine nous avait raconté, la veille, son histoire et que j'étais désolée d'apprendre qu'elle avait eu un triste passé. Je voulais même la rassurer en lui disant que c'était une bonne personne et que maintenant les choses allaient s'améliorer. Mais aucun de ces mots ne sortit :
- Merci de votre hospitalité, dis-je.Elle se retourna, posant dans une douce danse de bras les tasses dans leur placard :
- C'est un honneur de vous avoir chez moi Miss Blackswann, répond-elle en souriant.
- Moi ? Demandai-je surprise.
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La Pupille Ombrune De Peregrine Faucon
FantasyUne histoire se conte chaque soir parmi les gens du village. Il y avait une femme qui habitait un pensionnat avec des enfants. Des enfants particuliers. Mais hélas, cela fait maintenant longtemps que personne ne les a vu. ** "Il faut trouver Miss P...