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Le retour au Panloopticon s'avérait très dangereux pour nous ; le chaos régnait parmi les particuliers les plus dangereux qui parcouraient la ville, les plus « gentils » étaient reclus en-dehors des grandes lumières. D'un autre côté, les rebelles menaçaient toujours de faire exploser quelques bâtiments juste pour attirer l'attention et il nous fallut très peu de temps pour remarquer que tous avaient reçus le message des Ombrunes qui avaient réussi à s'échapper. Certains reconnaissaient même Miss Peregrine et lui jetaient des regards noirs. D'autres tentaient de nous suivre, mais Auphélia les repoussa. Puis, une fillette s'approcha pour nous saluer. Elle était à peu près de la même taille qu'Auphélia, ses boucles brunes lui retombaient jusqu'au bas du dos et elle avait un sourire étrange. Quand Miss Peregrine la salua en retour, elle s'éloigna en bondissant. Ses pieds se moulaient parfaitement avec le sol, puis propulsaient le corps de la fillette à des mètres en hauteur. Cela lui permettait de se déplacer rapidement.

Nous avions laissé le camion avant d'entrer dans le Panloopticon. Après avoir traversé le désert et quelques blocs au début de la ville (ville d'ailleurs qui nous était inconnue), Miss Peregrine nous conduisit tout droit vers une station essence et parqua le camion devant une des pompes. Elle nous fit signe de descendre avec discrétion.
- La boucle se trouve dans les toilettes publiques ? Avais-je demandé.


Miss Peregrine me fit signe de chuchoter, puis hocha négativement de la tête. J'avais posé cette question car, il paraît longtemps maintenant, Jake m'avait raconté comment il avait fait pour retrouver les enfants au port de Blackpool. Parmi toutes les boucles qu'il avait dues trouver, l'une d'elles se trouvait dans les toilettes publiques d'une station essence. Mais Miss Peregrine se dirigea à l'intérieur de la station. C'était un large magasin de duty free. Après le coin des premières nécessités, se trouvait le coin des livres et des DvDs où il y avait une vieille dame qui cherchait des renseignements sur un livre de coloriage pour sa petite fille, puis, plus loin, il y avait un coin bar où un vieux camionneur attendait que son sandwich soit servi. Miss Peregrine continua d'allonger le couloir et nous découvrîmes une nouvelle pièce au bout ; c'était une salle à moitié fermée où était placée une longue table basse multicolore. Cette salle était destinée pour les enfants. Je n'avais jamais vu de salle dans ce genre dans une station de service ; ces salles se trouvant en général dans les écoles ou dans les restaurants pour personnes pouvant se permettre d'y manger.
Miss Peregrine poussa la porte et nous entendîmes la voix d'un jeune vendeur derrière nous :
- Hey ! Arrêtez-vous ! Cette salle est fermée pour aujourd'hui, vous n'avez pas réservé, vous ne pouvez pas entrer !

Alors qu'il s'approchait rapidement, Miss Peregrine nous poussa moi et Auphélia à l'intérieur de la pièce. La porte se referma derrière Miss Peregrine et la voix du jeune homme résonna. Je fus prise de vertiges et fermai les yeux. Puis, quand je les rouvris, la salle avait changée d'aspect. La table n'était plus du tout colorée, les fenêtres d'où un éclatant soleil jaillissait, étaient maintenant sales et les volets cassés et tout le reste de la pièce était plongée dans l'obscurité, arrosée d'une odeur nauséabonde et recouverte d'une immense poussière.
- Où sommes-nous, Miss Peregrine ? Demandai-je.
- Dans le Panloopticon, répondit-elle.

Miss Peregrine avait toujours ce don pour tout connaître. Elle arrivait à me réconforter dans un certain sens, mais parfois elle me faisait vraiment peur. Je n'étais pas plus inquiète que ça de savoir qu'il y avait ce genre d'endroit dans le Panloopticon. Certes, c'était devenu un endroit extrêmement dangereux, mais peut-être il fut un temps où de jeunes particuliers pouvaient profiter de lieux comme celui-ci pour se réunir. Cette pensée semblait très lointaine ; quand Miss Peregrine ouvrit la porte, je m'attendais à retrouver une foule de personnes dans le magasin à s'engouffrer de petits pains ou à lire les dernières nouvelles dans le journal, mais au lieu de ça, l'endroit était complètement abandonné.
- Où sommes-nous exactement dans le Panloopticon, Miss Peregrine ?
- C'est un endroit reclus. Plus personne ne met pied ici. C'est sans doute par ici que les Estres nous ont fait passer.

La Pupille Ombrune De Peregrine FauconOù les histoires vivent. Découvrez maintenant