La Pupille Ombrune De Peregrine Faucon

~XVI~

L'air du Panloopticon s'était soudainement refroidi. Puis, rapidement nous fument propulsés dans une nouvelle atmosphère ; le bruit de la foule de particuliers ne semblait désormais qu'être un bruit de fond.

Ethan avait très peur et se serrait à moi tandis que Miss Peregrine marchait droitement devant nous. Il fallait à tout prix trouver un moyen d'échapper à Caul Bentham. Une brève idée songea dans mon esprit, mais elle ne fut que de courte durée. À peine eus-je le temps d'en chuchoter mots à Ethan que brusquement le bras de Caul vint m'attraper l'épaule :

- Cessez de discuter, vous n'irez pas loin. J'entends tous vos chuchotements, si vous croyez vous en sortir jusqu'ici, c'est que vous ne me connaissez pas assez bien. Je pourrais vous arracher la tête d'un seul coup ; celle d'Ethan me parait tenir si faiblement.

Ethan recula de terreur et un cri étouffé sortit de ma bouche. Caul s'esclaffa de rire :

- De toute façon, vous pouvez fuir, mais je vous retrouverai et peut-être même, qui sait, lorsque vous atteindrez la boucle, vos enfants seront déjà tous dévorés.

- Vous ne savez pas où se trouve la boucle ! hurla de colère Ethan.

Bentham, agacé, se retourna vers Miss Peregrine :
- Miss Peregrine, je commence à douter de votre capacité de faire obtempérer vos pupilles. Dites-leur d'arrêter de piailler et suivre les ordres rapidement s'ils ne veulent pas que leur chère ombrune ne disparaisse sur le champ !

Ethan et moi eûmes un mouvement de recul. Miss Peregrine se tourna vers nous et d'un regard rempli de tristesse et de désespoir, elle nous pria de suivre le pas.

Rapidement, nous traversâmes tout le panloopticon et arrivâmes devant le bâtiment qui cachait la boucle de Cairnholm. Je pouvais sentir désormais mon sang faire des aller-retours jusqu'à mon cœur à toute vitesse. Nous étions près de la fin.

Bentham poussa la porte, et Ethan fut pris soudainement d'une crise d'Asthme.
- Ethan ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Demandai-je toute paniquée.

Mon frère n'avait jamais eu de crise d'asthme ; je n'avais même jamais vu quelqu'un en avoir une. Comment le faire arrêter ?

Ses bras gesticulaient dans tous les sens comme s'il cherchait à attraper de l'air. Son visage devint tout rouge et sa respiration se saccada de plus en plus.

Bentham s'arrêta agacé, regardant la scène, pendant que Miss Peregrine se précipita sur mon frère. Elle s'accroupit devant lui et le tint fortement, une main sur son dos :
- Monsieur Blackswann, essayez de vous calmer. Regardez le ciel et concentrez-vous sur ses couleurs.

Ethan s'exécuta. Automatiquement, je fis de même. Mais, la respiration d'Ethan ne se calma pas. Son regard ne cessait de revenir toujours sur Caul Bentham, ce qui fit doubler son stress. Miss Peregrine le prit par les épaules et le secoua gentiment.
- Concentrez-vous sur ma voix, Monsieur Blackswann.

Ethan s'agitait toujours. Il n'arrivait pas à se détacher de Bentham.
- S'il vous plaît, Ethan, haussa Miss Peregrine d'un ton doux.

Le regard d'Ethan se posa sur Miss Peregrine qui, malgré la panique qui était en train de l'envahir, tentait de rester calme et de garder un regard rassurant. Pendant un instant, Ethan en oublia la situation ; il oublia qu'un Sépulcreux en avait après nous et sa respiration se calma. Miss Peregrine se redressa et Ethan regarda encore une fois le ciel qui brillait d'un bleu éclatant.
- Que s'est-il passé ? Demanda-t-il.
- Tu as fait une crise d'asthme, répondis-je.

Une dizaine de questions devaient le tourmenter, mais il regarda Miss Peregrine et chuchota un « merci » à son attention.
- Très bien, lança Bentham, maintenant que vous êtes revenu parmi nous, nous pouvons continuer. Et tâchez à ne plus le refaire, cela ne fait que de ralentir ce qui doit arriver, ce qui me fait énerver davantage.