Fancy U

Paris

Le lendemain, après son travail, la benjamine découvrit la maison d'une vielle dame seule.

Elle regardait de quoi la maison était composée ; vieilleries et bibelots en tout genre, grosse horloge, de beaux meubles en bois ciré plutôt imposants, diverses tapisseries murales et cadres mais aucun des cadres ne représentaient une personne réelle, elle ne sut donc pas à quoi ressemblait le petit-fils de cette dame, ni si c'était un enfant ou un jeune de son âge. Elle aida alors la vieille dame en passant l'aspirateur, fit la poussière et nettoya les frigos. Elle en ferait un petit peu chaque jour. Elle ouvrit une porte et entra dans une pièce où elle découvrit une chambre certainement d'homme à en juger par la décoration et l'odeur de parfum masculin qui embaumait la pièce.

Cette pièce était un peu en désordre mais en soit, était propre. La vieille dame arriva alors que la benjamine regardait autour d'elle.

Grand-mère: Oh, c'est la chambre de mon petit-fils. En ce moment-même, il est à Paris.

Benjamine: A Paris ?!

Grand-mère: Oui, je suis désolée mais pourrais-tu m'aider à ranger ses vêtements ? Ils valent une véritable fortune et il les met en torchon... Il n'écoute rien quand je lui dit d'en prendre plus soin...

Benjamine: Bien sûr. Asseyez-vous, je vais le faire, ne vous en faites pas.

Grand-mère: Tu es vraiment très efficace, je te remercie. Avec mon dos je ne peux plus faire grand chose...

Benjamine: Ça ne me dérange pas.

Elle s'assit sur le lit et commença à plier quelques T-shirts alors que la jeune fille s'occupait de ranger toute l'armoire. Presque aucun vêtement n'était plié alors, elle sortit tout pour les plier correctement.

Benjamine: Gucci...

Grand-mère: Oui, haha, il porte beaucoup de grandes marques.

Benjamine: Je vois ça... Des vêtements qui coûtent si cher devraient être mieux entretenus.

Grand-mère: Je n'arrête pas de lui dire.

En regardant les vêtements et leur grandeur, elle vint à penser que cet homme devait avoir à peu près le même âge que sa sœur et elle mais qu'il devait être plutôt grand. A elles deux, elles passèrent bien une heure à tout ranger et plier. Satisfaites d'elles, la grand-mère servit un thé avec des gâteaux à la jeune fille qui l'avait tant aidé.

Et comme sa sœur lui avait dit la veille, cette vieille femme parlait beaucoup. Alors, elle écoutait et parfois souriait à ses paroles insensées ou drôles mais perdit vite son sourire. La dame lui posait parfois des questions sur elle auxquelles elle répondait d'une voix très calme.

Mais sa première pensée fut qu'elle trouvait cette personne très gentille et attachante.

Deux semaines s'étaient écoulées et elle allait chez cette vieille dame tous les jours. Pas que la joie et la bonne humeur lui soient subitement revenues après tant de jours à déprimer seule dans son coin à penser à ce qu'elle avait perdu mais, elle était heureuse de passer du temps avec cette femme qui lui changeait un peu les idées. Elle avait toujours de bonnes histoires à raconter sur sa vie d'avant qu'elle trouvait très intéressante car certaines choses avaient bien changé. Toujours devant du thé et des petits gâteaux, elle écoutait cette femme parler. Mais ce jour-là, elle ne pouvait pas rester aussi longtemps que les autres fois.

La sonnette se fit entendre alors la dame âgée alla ouvrir la porte.

Grand-mère: Oh ?

C'était la sœur aînée qui était venue sonner à sa porte.

Cadette: Bonjour Madame !

Grand-mère: Bonjour, tu es venu voir ta sœur ? Viens te joindre à nous, je vais t'offrir un thé.

Aînée: Ça aurait été avec plaisir mais je suis venue chercher ma petite sœur. Elle a dû vous dire qu'elle partirait plus tôt aujourd'hui.

Grand-mère: Ah oui, c'est vrai ! Haha ! Ne bouges pas de là, je vais aller la chercher.

Voyant sa petite sœur arriver, l'aînée sourit.

Grand-mère: Qu'est-ce que vous vous ressemblez toutes les deux, c'est fou...

Benjamine: A demain.

Grand-mère: Laisse tomber pour demain, tu m'as bien aidé et demain c'est le week-end. Il fait beau, profites-en pour sortir.

Benjamine: Oh, d'accord.

Grand-mère: A lundi, toutes les deux.

En cœur, les deux filles dirent au revoir à la grand-mère et la fille à lunettes prit la main de sa sœur, la traînant en courant.

Aînée: Allé viens, dépêche-toi haha, on va rater le bus ! Je veux pas arriver en retaaaard !

Benjamine: Mais tu es tout le temps en retard de toute façon alors, qu'est-ce que ça change !?

Aînée: Yaaah !

Benjamine: Méleera arrêtes, tu me fais mal !

Méleera: Tu vas voir, il va être épatant !

Benjamine: Calme tes ardeurs, grande sœur ! Ton gars ne va pas s'envoler puis d'ailleurs, pourquoi je dois venir avec toi !?

Méleera: Bah, tu vas tout de même pas me laisser y aller toute seule !? C'est plus sympa à deux.

Ces deux jeunes filles passèrent dans une rue plutôt fréquentée où un grand jeune homme aux allures de mannequin regardait une vitrine de bijouterie. En entendant des voix féminines, il tourna la tête et observa qui pouvait faire un tel bruit. C'est alors qu'il vit deux filles, une avec des lunettes traînant une autre qui lui ressemblait beaucoup. L'une râlait tandis que l'autre, souriante comme tout, parlait en rigolant.

Cette vision le fit sourire alors qu'il les regardait passer à côté de lui, se disant à lui-même qu'il aurait bien aimé avoir un frère à embêter comme ça lui aussi.

Méleera: Allé ! Tu vas voir, on va s'amuser, haha !

Benjamine: * Chouine * Mais je veux pas y aller...

Ses yeux se braquèrent à nouveau sur la vitrine puis, il partit finalement sans rien acheter pour se diriger vers sa maison, retrouver sa grand-mère adorée.