Chapitre 44 (point de vue d'Alex)

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On vient tout juste de rentrer de voyage, et je laisse déjà Amélia toute seule, je lui ai dis que j'avais des choses à faire, je suis sûr qu'elle comprendra et qu'elle ne me posera pas trop de questions. La dernière fois que j'ai parlé à son cardiologue, je lui ai demandé de le rencontrer dès notre retour, et il a accepté.

Une fois arrivé à Paris, après avoir laissé mon pt'it cœur, je suis donc directement allé voir ce fameux médecin qui j'espère, m'éclairera davantage dans les questions que je me pose. J'arrive dans son cabinet, salue la secrétaire qui y travaille avant de m'annoncer, pour informer monsieur Roch que je suis bien présent, et quelques minutes d'attente plus tard, l'homme en blouse blanche vient à ma rencontre et m'invite à le suivre dans son cabinet.

- Alex, le petit-ami d'Amélia, c'est bien ça ? me demande-t-il tout en me faisant signe de m'asseoir face à lui.

- Oui c'est bien ça docteur. Comme vous le savez, je viens vous voir à propos de la conversation que nous avons eu la dernière fois...

- Je n'aurais jamais dû vous parler de ce qu'a votre copine, je suis tenu au secret professionnel et j'ai commis une faute grave qui pourrait me coûter ma carrière professionnelle si c'était amené à se savoir. Je vous ai donné ces informations parce qu'il y a un facteur sentimental dans cet affaire, je connais Amélia depuis qu'elle est gamine, et savoir qu'elle est amenée à mourir me fait énormément de peine, même si ça ne devrait pas, étant donné que c'est mon métier. Mais que voulez-vous, nous sommes attachés à certaines personnes, c'est comme ça, nous ne pouvons rien y faire... Excusez moi, je m'égare... Je voulais juste vous demander de ne rien dire à personne sinon ça me coûterait très cher, vous me le promettez ? me dit-il après avoir fini sa longue tirade.

- Je vous le promets docteur, personne ne saura que vous m'avez informé quant à l'état de santé d'Amélia.

- Très bien. Bon, expliquez moi clairement votre idée, l'autre jour, j'ai cru comprendre que vous vouliez être le donneur, mais ce n'était pas très explicite, alors, exprimez vous. me répond-t-il en reprenant son air sérieux.

- C'est exactement ça docteur, je veux être son donneur. Sauf que je n'ai aucune idée de comment ça peut...

- Je vous arrête tout de suite Alex, en France, ce n'est pas légal de se porter donneur alors que nous sommes encore en vie. Pour pouvoir faire don de ses organes, il faut être décédé, ou bien s'être suicidé, et je vous rappelle qu'Amélia n'a pas signé le papier qui confirmait qu'elle souhaitait être greffée. m'informe-t-il.

- Et si elle le signait, ça changerait la donne ?

- Bien sûr, sauf qu'il serait largement trop tard pour trouver un cœur compatible, c'est pour ça que je lui avais proposé de le faire lorsqu'on a appris qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps à vivre. me dit-il. Je repense à votre idée, peut-être que vous n'êtes même pas compatible, et dans ce cas là, la greffe, venant de vous, n'est même pas envisageable.

- Comment on sait si je suis compatible ?

- Il faut faire une prise de sang, et je l'analyserai pour vous. me répond-t-il. En revanche, de ce que je vois, vous êtes toujours en vie, alors, même compatible, vous ne pourriez pas être le donneur.

- Donc, si je récapitule, pour qu'elle puisse vivre il faut : qu'elle signe le papier qui atteste qu'elle souhaite être greffée, que je sois compatible et mort, c'est bien ça ?

- C'est ça. me confirme-t-il, accompagnant ses mots d'un hochement de tête. Alex, vous êtes prêt à donner votre vie contre la sienne ?

- Oui. Vous ne le feriez pas vous si ça avait été votre femme ?

- Bien sûr que je le ferais, mais moi, ça fait des années et des années que je suis marié à ma femme. Je suis vieux et rouillé, alors, si je devais donner ma misérable vie pour sauver la sienne, je le ferai sans hésitation. me dit-il, sûr de lui. Mais toi, t'es jeune, tu m'as l'air brillant et tu as encore toute la vie devant toi, réfléchis bien avant de faire quelque chose que tu pourrais regretter. Je suis d'accord qu'Amélia n'est pas une fille comme les autres, ce n'est pas le genre de personnes qui nous laisse indifférent, mais, penses-tu réellement qu'elle approuverait ta décision ?

La tempête de ma vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant