Histoire de famille [Chapitre 10]

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Après avoir quitté la ville et après avoir appris à bien conduire la voiture, les deux compagnons ont pris la route vers la ville de Senneterre, qui est surnommée la Ville Verte. Le trajet devait durer très longtemps, un bon gros deux heures habituellement, mais vu les zombies, toutes les voitures abandonnées et les talents de conducteur d'Yrouska, la route allait durer plus longtemps. Après le sixième accident, ils devaient faire un arrêt pour changer de voiture. Ils décidèrent de faire un arrêt dans une halte routière avec plusieurs voitures familiales et plusieurs familles de zombies. Yrouska descendit et attrapa son katana et la sortie de son fourreau.

- Reste là Alexios, je m'en occupe. (Yrouska)

- D'acc. (Alexandre)

Le jeune loup avança et utilisa ses puissants talents au katana pour découper les morts avec énormément de facilité. Aucun d'entre eux ne lui opposa de résistance. Ensuite, pendant qu'il nettoie sa lame, Alexandre le rejoint.

- Dit moi Yrou, on peut faire une pause repas s'il vous plaît ? Il y a un distributeur de bouffe là-bas. (Alexandre)

- Ouais pourquoi pas ? J'ai une petite envie d'aller aux toilettes et en plus, il y a un beau soleil. (Yrouska)

Alexandre se dirigea vers le distributeur situé à côté des toilettes publiques, dont celle des garçons qui était ouverte. Pendant que le jeune humain était distrait à se chercher à manger, quatre zombies arrivèrent près de lui. Dès qu'Yrouska les vit, il se mit à courir vers le jeune garçon.

- Alexios, attention !!! (Yrouska)

Malheureusement, il entendit le loup trop tard et un des morts lui sauta dessus et tenta de le dévorer. Alexandre se débattait avec force, mais il avait énormément de difficulté et il allait bientôt se faire mordre. Par contre, Yrouska tel un sauvage, arriva, souleva le zombie et l'écrasa dans la machine distributive, ce qui éclata la vitre en millier de morceaux. Par la suite, il le prit, le lança au sol puis lui frappa la tête au sol a plusieurs reprise en criant :

- TU TOUCHES PAS À MON ALEXIOS !!! (Yrouska)

Le jeune humain se leva et resta figé sur place en regardant son ami refaire la beauté faciale du zombie à coup d'asphalte. Yrouska se leva et poussa Alexandre dans les toilettes et tenta de fermer la porte, mais un des mort l'attrapa et lui mordit la jambe. Après un coup de pied bien placé, il put fermer la porte et tomba au sol, blessé et essoufflé. Alexandre alla le rejoindre.

- Yrou t'a été mordu pour me protéger. (Alexandre)

- Oui, ne t'inquiètes pas, c'est rien ça. (Yrouska)

- Mais tu as été mordu, tu vas mourir comme tous les autres. (Alexandre)

- Hahaha ! Et non Alexios ! Nous les loups, on est immunisé à toutes les maladies humaines, donc l'infection du virus 246-Z ne m'atteint pas. (Yrouska)

- Ah ! Est-ce qu'on peut sortir d'ici ? (Alexandre)

- Malheureusement, non. On est bloqués ici. Je n'ai pas d'armes et se frotter au zombie qui se trouve de l'autre côté de la porte n'est stratégiquement pas une bonne idée. (Yrouska)

- Ah ok, on doit attendre alors qu'il nous laisse partir. (Alexandre)

- Ouaip et attendre que l'hémorragie s'arrête. C'est fou comment ces connards croquent fort. (Yrouska)

Le loup saignait énormément. Il arracha la trousse de premiers soins sur le mur et commença à se faire des points de suture. Ensuite, il se mit deux bandages, mais ce fut inefficace, car le sang les traversa. Il se jeta au sol à côté d'Alexandre et avait très mal.

- Dit Yrou, le loup, je peux te poser une question ? (Alexandre)

- Bien sûr ! (Yrouska)

- Pourquoi tu m'appelles Alexios ? (Alexandre)

- Ah ça, c'est une longue histoire. (Yrouska)

- Je crois qu'on a tout notre temps. (Alexandre)

- Certes, tu marques un point. T'es sûr ? Tu veux l'entendre ? (Yrouska)

- Oui, si tu veux bien la raconter. (Alexandre)

- Ok ! Bon, pour commencer, Alexios est la déformation du nom de mon grand frère Alexias Ivanovitch. Il aurait vingt-cinq ans aujourd'hui s'il était toujours en vie. (Yrouska)

Le petit loup se mit à pleurer, mais se remit à conter son histoire.

- Il y a trois ans, moi, Alexias, ma mère, mon père et mes grand-parents, nous sommes partis voir un de nos amis. Enfin, l'ami de mon père dans le quartier de Macamic à La Colonie. Le soir était tombé et les adultes avaient sorti l'alcool quand mon père a reçu un appel et dut partir, et ma mère partie fumer une cigarette à l'extérieur. Tout allait bien jusqu'à ce qu'une dizaine d'hommes sont apparus dans le noir et ont fusillé la maison. Ma mère fut tuée là, mais moi, je jouais à l'étage.

C'est alors que mon frère arrive et défonce la porte en paniquant. Ensuite, les hommes ont défoncé la porte d'entrée et ont fusillé mes grands-parents et les amis de mon père. Par contre, ils ont remarqué mon frère. Les hommes sont montés dans l'escalier, mon frère avait bloqué la porte, mais ça n'allait pas les retarder longtemps.

C'est alors qu'Alexias me prit et me cacha dans la première chose qu'il trouva : le panier à linge. Je ne comprenais pas du haut de mes neuf ans. À peine cinq secondes après qu'il m'ait caché, la porte explosa et les hommes masqués entrèrent. Mon frère qui avait fait la guerre de l'épidémie, s'est battu tel un monstre et a réussi à tuer trois de ses hommes. Par contre, il s'est pris un coup sur le genou qui s'est brisé. Ce qui me semblait être le chef, l'attrapa et le plaqua au sol. Il a sorti des pinces et lui a demandé où j'étais et où était mon père, mais il n'a pas répondu. Alors, le chef lui a arraché les doigts un par un, mon frère n'a jamais craqué. Il s'est laissé faire, mais le chef voulait absolument des réponses, alors il est passé aux crocs. Même à ce moment, il n'a pas craqué. C'est alors que le chef est passé aux choses sérieuses et lui a crevé les yeux avant de partir en le laissant agoniser dans son sang.

Ensuite, je suis sorti de ma cachette et suis allé le voir. Il avait de la misère à respirer et à bouger, mais il me chuchota deux phrases : "Je suis fier de toi, tu me ressembles. Ne te laisse pas avoir par le noir et reste bien mon frère, je t'aime." Il est mort après ces paroles. Ensuite, je suis descendu en bas et j'ai vu que tout le monde était mort sauf ma grand-mère, mais elle était mourante. C'est alors que j'ai entendu les hommes revenir j'ai eu peur, donc j'ai fui. J'ai couru pendant quatre heures, mais ils m'ont poursuivi quand même. Alors, j'ai quitté La Colonie en passant par les égouts et j'ai fini par tuer les hommes. Étrangement, c'était des Loup Noirs, des exilés. J'ai décidé ensuite de ne pas rentrer, car je n'avais plus confiance en personne et la torture de mon frère m'avait traumatisé.

Pendant des mois je dormais à peine, je mangeais à peine à cause de cet événement. Après une semaine à voyager, j'ai trouvé un bunker dans le coin de La Sarre, dans la forêt. J'y ai passé trois ans là-bas. Il y avait énormément de bouffe, il y avait de l'électricité et la télévision. C'est aussi à cet endroit que j'ai trouvé mon katana, la lame familiale perdue depuis très longtemps, car quelqu'un l'avait volé...

Bref, il y a quelques jours, je me promenais depuis deux jours. J'avoue que j'étais perdu en forêt, mais j'ai vu les hélicoptères. Alors, j'ai foncé en ville et j'ai vu le chaos. Je voulais rester caché, mais c'est à ce moment que j'ai vu Andrew avec toi et des enfants. Je n'ai pas pu résister et vous laisser mourir et là, tu connais la suite. On s'est connus et j'ai commencé à... Comment dire ? À... éprouver des sentiments différents envers toi... (Yrouska)

- Alors, c'est pour ça tes crises nocturnes et je dois avouer que moi aussi, je crois avoir des sentiments pour toi... (Alexandre)

Les deux jeunes se regardèrent dans les yeux avec les zombies qui tapaient à la porte. L'ambiance était lourde et les deux garçons commençaient à rougir énormément. Les deux commençaient même à avoir très très chaud et ils suaient. La situation fit même qu'Yrouska ne sentait plus la douleur à sa patte. Ils étaient assis sous les lavabos sales qui fuyaient, il y avait du sang et des objets de soin un peu partout et le silence tomba. Ils n'entendaient même plus les morts taper et les deux jeunes se rapprochèrent l'un de l'autre petit à petit jusqu'à se frotter les lèvres.

[RDL] le royaume des LoupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant