Chapitre 17

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Je me réveille péniblement, mes yeux me brûlent atrocement, et je me rends compte que j'ai dormis dans mes affaires de la veille, avec ma story et le fait que je ne réponde pas je m'attends à avoir un tas de messages de Corentin qui s'inquiète, je culpabilise à l'avance mais en prenant mon portable je reste figé quelques secondes devant mon écran.

Rien...?

Aucun messages, de personnes.

Ça fait mal à l'égo, très mal, mais après tout j'ai l'impression de le mériter, j'ai voulu attirer l'attention avec une stupide story et au final ça a attirer rien du tout. Je me sens terriblement stupide.

Ce qui me fait le plus mal, c'est que Corentin lui n'ait rien remarqué, je lui ai pas parlé mais il n'a rien dit, alors que je le considère comme mon meilleur ami...
J'ai pas envie de me lever, encore moins de manger, je crois que ma détermination est tombée à zéro, ainsi que mon envie de tout. Mais ma porte s'ouvrant et laissant la lumière du jour m'aveugler me fait grogner.

-Hey mon grand, tu n'es pas sortit depuis un moment m'a dit ta mère.
-Qu'est-ce que ca peut faire..
-Qu'est-ce qui y'a ?

Je soupire en voyant mon père entrer dans ma chambre.

-Je vais bien.
-On dirait pas, tu t'ennuie ?
-Bingo.
-Tu devrais te faire plus d'amis.
-Bonne idée tiens je vais aller dans la rue et demander à chaque personne si elles veulent être mon ami !

Il rit légèrement en secouant la tête.

-Non mais tu peux faire des rencontres, ta maladie ne t'empêche pas de vivre.

Je reste silencieux face à sa phrase, ma maladie m'empêche pas de vivre ?

-T'es vraiment sûr de ce que tu dis ? C'est pas comme si à chaque phrase qu'on me dit à chaque fois qu'on me blesse ou même en rageant sur un jeu j'avais mal ! C'est pas comme si je devais prendre un traitement tout les jours en étant obligé de faire attention aux horaires et de ne pas me tromper sur les jours.
-Peut être mais ça ne t'empêche pas de faire de nouvelles rencontre, si tu as peur d'avoir mal alors tu ne vivra jamais, car la vie n'est pas une ligne droite c'est un parcours, à toi de choisir si tu préfère ne pas faire la route à cause des obstacles ou le faire en tombant quelques fois mais terminer la course quand même.

Je reste encore silencieux un moment, je n'arrive pas à voir ça de cette façon.

-Bon je vais y aller, essaie d'être un peu plus positif d'accord ?
-Mmh..

Il embrasse mon front, et pour une fois je sourie sincèrement, j'aime bien quand il fait ça car j'ai l'impression de redevenir un enfant et que rien de mal peut arriver, mais ces moments arrive rarement. Je le regarde partir en essayant de me redresser, j'arrive pas trop à être optimiste.
Pourtant je n'étais pas vraiment comme ça avant, j'ai l'impression que cette maladie m'a changée, mais en mal. Je suis devenu un insociable, j'ai peur de me refaire des amis par peur d'avoir mal exactement comme avec une petite amie, j'ai horreur de la solitude, et je suis devenu égoïste.

Je soupire puis traîne un peu sur mon portable, en me voyant connecté Corentin m'envoie un message.

Arc en ciel
《Hey ! Ca va ? 》

Vous
《Ouais et toi ?》

Arc en ciel
《Oui, qu'est ce qui y'a ?》

Vous
《Rien》

Arc en ciel
《Si y'a quelque chose qu'est ce qui y'a ?》

Voyant que je ne réponds pas, il m'appelle ce qui me fait soupirer mais je réponds tout de même.

-Quoi ?
-Ne me mens pas je sais que ca va pas.
-Ca servirait à quoi d'en parler ?
-Ba à te soulager nan ? Je suis ton ami merde.
-T'es avec tes amis raccroche et va profiter.
-T'es mon ami toi aussi !
-Ouais.
-Quoi ? Tu me crois pas ?
-Si si..
-Alors qu'est ce qui y'a ?
-Je suis jaloux ça te va ?
-Hein ?
-Rien laisse tomber.
-Non dis moi ! Jaloux de qui ? De moi ?
-Pas que, je suis jaloux parce que toi il te reste encore d'autres amis, parce que tu ne dépend pas de moi alors que moi si, t'es plus important que tu ne le crois pour moi, t'es vraiment tout ce qu'il me reste et j'ai peur de te perdre, parce que pour moi t'es plus qu'un meilleur ami t'es comme un membre de ma famille sauf que j'ai peur que ce soit pas réciproque et que d'autres passent avant moi, je sais que je suis égoïste mais..

Mes mots restent bloqués, j'arrive pas à parler et il reste également silencieux à son tour un moment.

-Jeremy, t'es pas non plus n'importe qui pour moi je ressens la même chose, je suis désolé si j'ai pu te vexer et oui j'ai des amis et même si je tiens à eux je tiens encore plus à toi alors ne t'inquiètes pas d'accord ? À mon retour je viens squatter chez toi.

Je sourie en ayant les larmes aux yeux, j'ai l'impression que c'est un rêve et que je vais me réveiller car c'est exactement ce que je voulais qu'il me dise, tout simplement.

HeartsickOù les histoires vivent. Découvrez maintenant