Chapitre 10

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Je me réveille difficilement à la sonnerie brusque de mon portable, quelle idée de merde cette fête en pleine semaine, j'ai la tête qui n'arrête pas de tourner.
Je me rappelle vaguement de la soirée, à vrai dire je me souviens que de ma discussion avec Corentin. Je ne sais pas si je pourrais tenir ce que je lui ai dis, se battre pour moi est ridicule vu que je n'ai aucunes envie de vivre, il me faudra toujours quelque chose pour me motiver. Autrement dit je pense que je vais simplement reprendre mon traitement et rien faire de plus, même si apparemment le sport me permettrait d'accélérer la guérison.

Après de bonnes longues minutes je suis enfin prêt pour partir à mon lycée, Corentin m'ayant ramené en douce la veille pour pas que mes parents comprennent, mais avant de monter dans la bus j'aperçois Rémi qui me fait signe.

-On monte ensemble ?
-Si tu veux.

Nous montons donc, partant s'installer sur deux sièges voisins tandis que seul le bruit des passagers romp le silence qu'il y a entre nous.

-J'ai appris pour Caroline, c'est une pute.
-Je suis censé dire merci ?
-Elle était pas faite pour toi c'est tout, écoute tu es jeune alors profites-en et ne pense plus à rien ! Tape toi tout ce qui bouge, danse, fait la fête.
-J'ai pas envie de rajouter "Sida" à la liste de mes maladies vois-tu.
-Les capotes ça existe.
-Rémi, on a pas la même vision de la vie, pour moi profiter ce n'est pas coucher avec n'importe qui mais simplement passer du temps avec les gens que j'aime et qui m'aime en retour.

Il reste silencieux tandis que notre arrêt arrive, nous descendons en rejoignant nos amis sur le banc habituel.

-Alors vous arrivez à vous remettre de ma fête ? Demande Rémi
-Mmh..ta gueule.
-Ravi de te voir aussi Martin !

Il rit en s'installant à côté de lui, je regarde légèrement Corentin qui me fait un sourire en guise de bonjour ce que je lui rends.

-Tu as réussi à bien dormir ?
-J'étais encore un peu mouillé à cause de toi mais ça va.
-Au moins ça t'a réveillé un peu.

Je remercie le destin d'avoir fait sonner la cloche des cours, l'empêchant de parler plus sur notre discussion d'hier, je dis au revoir au duo avant de partir avec lui en Maths.

-T'as l'air bizarre ça va ? Me demande t-il.
-Non non ca va, juste un peu fatigué.

Il hoche la tête sans en rajouter, nous passons tout le cours en silence avant de rejoindre nos amis pour le repas. Rémi passe devant nous pour choisir la "table parfaite" avant qu'on s'installe.

-Et je peux savoir pourquoi c'est la bonne ?
-J'ai une vue sur tout le self.
-Et ?
-Je peux matter autant que je veux !
-Je suis pas sûr que l'heure du repas soit la meilleure pour regarder les filles. Ajoute Corentin.

Ils rient légèrement puis nous commençons à manger, je regarde vaguement les autres puis remarque que certaines personnes me regardent. Je n'y prête pas attention jusqu'à ce que ce nombre se multiplie.

-J'ai un truc sur la gueule ?
-Non pourquoi ? Demande Martin.
-Plusieurs personne me regarde je comprends pas pourquoi.
-Ils doivent matter Rémi sûrement.
-A moins que le nombre d'homosexuel ait augmenté dans ce lycée je crois plutôt qu'il y a des rumeurs sur moi.

Je tourne la tête vers mon voisin qui était resté muet après notre arrivée ce que remarque aussi Corentin.

-Qu'est-ce que t'as dis ?
-Moi ? Rien !
-Je connais ton attitude quand tu balance des trucs sur quelqu'un qu'est ce que tu as dis ? 
-C'est pas moi !
-Arrête de mentir !
-Bon ok j'ai peut être annoncé que t'étais celib, mais juste pour te faire de la pub !
-Que ça ?
-....Bon et aussi que tu étais cocue.

Mes poings se serrent, ma colère commence à monter mais aucun son ne sort de ma bouche étant donné que je me retrouve recroquevillé sur moi, la main sur le cœur et la douleur revenue.

Je n'ai que quelques secondes pour redevenir normal, mais il est déjà trop tard et la moitié du self tournent sa tête vers moi, Corentin se lève directement pour venir vers moi.

-Calme toi je suis là.
-Rho c'est bon arrête ta comédie c'est rien.

Je tourne faiblement la tête vers Rémi, comment il ose dire ça ? Alors qu'il n'a même pas une seule idée de ce que je peux endurer à cet instant. Son commentaire ne fait que m'énerver encore plus puis je finis par quitter la table avec mon ami à mon chevet, tentant de me calmer comme il peut.

HeartsickOù les histoires vivent. Découvrez maintenant