Chapitre 11

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Je suis dans mon lit, en train de regarder le plafond pendant déjà une bonne dizaines de minutes, la journée d'hier à été tellement pénible que je décide de ne pas aller en cours aujourd'hui, au moins ici rien ne peut me faire du mal. J'ai encore la phrase de Rémi en tête, cela peut sembler anodin pourtant ça me fait tellement mal, j'ai l'impression que seulement Corentin comprend vraiment ce que je vis alors que je le connais depuis moins longtemps que lui, ça me déçoit tellement.

La porte de ma chambre s'ouvre sur ma mère, fronçant les sourcils en me voyant toujours allongé dans mon lit.

-Qu'est-ce que tu fais encore là ?
-Je vais pas en cours j'ai eu trop mal hier.
-Qui t'a permis de faire ça ?
-Moi.
-A ce que je sache tu n'es pas ton propre parent alors va tout de suite te préparer tu as 5 minutes.

Elle repart ensuite me faisant soupirer, quel mot dans "j'ai eu trop mal" ne comprend t-elle pas ?
Mais je décide de m'habiller quand même contre mon gré, prenant mes médicaments dans mon sac cette fois. Espérant que personne viennent m'envahir.

Une fois prêt je descends pour rejoindre ma soeur et ma mère qui déjeune, mon père est sûrement partit travaillé tôt comme à son habitude.
Je m'installe en commençant à manger, ignorant les regards persistant de ma mère.

-Ça va ? Tu es en retard c'est pas dans ton habitude. Demande Estie.
-Je voulais pas aller en cours vu que j'ai mal mais ta mère en a décidé autrement.
-Je ne vais pas commencer à céder à tes caprices, tu suivra tes études jusqu'au bout.
-T'es au courant que si j'ai mal je suis pas concentré ?
-Arrête un peu, tu es toujours allé en cours même malade.
-Mais tu t'entends parler ? C'est pas un putain de rhume que j'ai !
-Et quoi ? Tu veux que je me mette à genoux aux moindres de tes désirs comme un prince ?
-Je veux juste une vraie mère merde !

La douleur me vient subitement, comme toujours ma main vient directement se poser sur ma poitrine comme si cela pouvait me soulager tandis que mon souffle reste coupé. Ma soeur met directement sa main dans mon dos en s'inquiétant de mon état.

-Jeremy ?! Qu'est-ce qu'il y'a ?
-Arrête un peu t'as pas un cancer non plus.

Je relève faiblement la tête vers elle, son regard dans le miens, je souffre et cela ne lui fait ni chaud ni froid.

-Il ne va pas en cours. Rajoute ma soeur
-Si il va y aller.
-Tu vois bien qu'il n'est pas en état !
-Il a qu'à assumer ses actes, c'est de sa propre faute si il est comme ça alors maintenant il doit assumer les conséquences.

J'en peux plus et je craque, les larmes dévalent mes joues sans s'arrêter, j'ai tellement mal, je comprends pas pourquoi la vie s'acharne autant sur moi. Mais après tout elle a raison, c'est moi qui ait déclenché cette maladie alors je devrais simplement l'accepter, mais c'est tellement dur.

-Je refuse de le laisser comme ça.

Elle me prend dans ses bras et m'aide a retourner dans ma chambre, m'allongeant et se mettant à mon chevet.

-Tu veux un médicament ?
-O..Oui..

Elle s'exécute immédiatement en me le donnant avec la bouteille d'eau que je garde dans ma chambre presque tout le temps, ce qui détruit son goût d'ailleurs. Une fois pris je souffle doucement pour tenter de me calmer sous les caresses de ma soeur. Par je ne sais quel miracle j'arrive a me rendormir en restant recroquevillé sur moi-même en position fœtale, à mon réveil je vois mon aînée toujours devant moi me souriant tendrement.

-Ça va mieux ?

Je hoche faiblement la tête en guise de réponse, c'est calme.

-Je vais aller faire à manger, repose toi.

Je ne réponds pas et la laisse sortir, je me redresse faiblement en regardant autour de moi, seul mon chat est présent à dormir sur la chaise qui me sert de rangement de vêtements. J'ai l'impression de n'avoir plus aucunes motivations, de n'être rien.

Ce sentiment de vide qui m'envahit, de solitude, j'ai l'impression que ça ne partira jamais. La main tremblante, j'agrippe mon traitement contenu dans un flacon en verre, je regarde vaguement l'étiquette ayant les yeux brouillés par mes larmes naissantes.

Et dans un moment, je prends la bouteille en prenant la boite d'anti douleurs, la vidant dans ma bouche puis les laissant glisser dans ma gorge avec l'eau, puis je repose tout en m'allongeant, fermant les yeux.

Je n'en peux plus, c'est trop dur je ne peux pas, pardonnez moi.

HeartsickOù les histoires vivent. Découvrez maintenant