Heartsick

Chapitre 8

Corentin est resté dormir chez moi, essayant de me changer les idées le plus possible. Mais maintenant qu'il dort toujours et que je me suis réveillé je ne cesse de penser à hier et à tout les messages de Caroline.

《Jeremy ! Rappelle moi je vais tout te dire》

《Je suis tellement désolée s'il te plait il faut qu'on discute》

《Je t'en prie...》

Et encore d'autres les plus lamentables les uns que les autres, la douleur a finie par se calmer mais est toujours présente. Je commence à me redresser en prenant garde à ne pas réveiller mon ami en descendant dans le salon pour le petit déjeuner.

Ma soeur me voit arriver, j'ai sûrement les yeux rouges et gonflés à cause de mes pleurs ce qui l'incite à venir me voir.

-Qu'est ce qui y'a ? Tu as mal dormi ?
-Parle pas trop fort Corentin est là.
-Il est venu quand ?
-Hier, je l'ai invité.
-Et ?
-Je suis aller voir Caroline hier, j'ai découvert qu'elle me trompait il est venu me chercher pendant que je faisais une crise en pleine rue.

Mon ton est sec, brut, rapide, comme si je n'avais plus aucunes émotions. Je la vois me regarder avec pitié, ce regard me rempli d'amertume.

-Jeremy je..
-Non, ne dis rien je n'ai envie de rien entendre s'il te plait, je prépare juste à manger et je remonte.
-Comme tu veux...

Je ne veux pas entendre des "je suis désolé pour toi" ça ne me rendra pas Caroline, ni ma dignité, ni même un sentiment joyeux, je n'avais jamais été trompé et je comprends à quel point ça fait mal, à quel point on peut se sentir brisé. Je pense qu'on ne peut pas vraiment dire "je comprends" si on ne l'a pas vécu.

Je finis par remonter en posant le petit déjeuner sur la table, mais je redescends vite en entendant la sonnerie puis ma soeur s'énerver sans savoir pourquoi.

Je me dirige vers la porte, voyant ma soeur toujours enragée et mon ex lui faire face. Nos regards se croisent, le sien est rempli de tristesse tandis que le miens regorge de haine.

-Qu'est ce que tu fais là ?
-Il fallait que je te parle..
-Cette garce n'a rien à faire chez nous ! Tu te rend compte de ce que tu lui fais vivre ?! Crache Estie.
-Je..Je voudrais juste expliquer...

Je pose ma main sur celle de ma soeur pour lui indiquer que tout va bien, me laissant prendre sa place sans nous lâcher des yeux elle repart vers la cuisine. Je referme la porte afin que notre discussion ne réveille pas mon invité et qu'elle n'arrive pas aux oreilles de mon aînée puis je croise les bras en la regardant, essayant de masquer ma douleur.

-Je t'écoute.
-Je..Je voulais pas que tu l'apprennes comme ça..
-Depuis quand ça dure ?
-La fête d'anniversaire...

Mon cœur se serre d'autant plus, moi qui me prenait pour un parano on dirait que j'ai eu raison.

-Je vois...
-Quand il m'a prit mon portable au debut je croyais que c'était pour rire mais il voulait vraiment me draguer...Je voulais te dire que je ne ressentais plus trop de sentiments amoureux mais ta maladie est arrivée et..
-..Et tu n'as pas voulu blesser le pauvre petit malade, je vois.
-Je voulais juste te préserver le temps que ça se passe...je tiens toujours à toi.
-Et tu vivais avec le fait que tu couchais avec un autre en me regardant ? C'est pour ça que tu étais aussi distante ?!

Elle ne répond que par un hochement de tête, je décroise les bras en marchant pour essayer de me calmer.

-Je voulais pas te faire de mal...ce n'est pas parce que je ne t'aime plus que je ne suis pas attachée à toi.
-Si tu tenais vraiment à moi tu m'aurais tout avouée dès le début, quand je pense que je t'avais demandé si il s'était passé quelque chose et que tu m'avais dis non !
-On avait pas couché..juste embrassé à cause d'un jeu stupide.
-Tu sais quoi ? Casse toi, je veux plus jamais voir ta gueule, va te faire prendre par ton connard.
-Jer..
-Ta gueule !

Ma main se lève seule, par réflexe elle se recule, mais j'en suis incapable. Pourtant ma colère est bien grande mais je ne peux pas la frapper, alors je la baisse doucement.

-Va t'en, je veux plus te voir.

Puis elle part en silence, me laissant sur le trottoir en face de chez moi, les larmes dévalant mes joues.