Heartsick

Chapitre 7

Cela fait bientôt 3 mois que je vis avec la nouvelle de Heartsick, les douleurs commencent à devenir moins douloureuses, ou plutôt je prends le réflexe de prendre les médocs avant que ça devienne insupportable. Corentin sort un peu plus avec moi, on s'habitue à faire des sorties normales sans alcool ni tabac, seulement nous et les diverses activités de la ville.

Rémi et Martin sont tout l'inverse, ils deviennent de plus en plus distant et j'ai l'impression que notre groupe devient des duos séparés, et ce qui me chagrine le plus c'est que je sais que tout ça vient de moi, par ma faute notre amitié est en train de partir en fumée. Puis vient Caroline, qui elle aussi commence à prendre ses distances, enfin à moitié. Je ne comprends rien à son attitude à la fois elle est très inquiète pour moi et d'autres elle ne veut pas me voir car elle a des "problèmes à régler".

Je soupire en restant allongé dans mon lit, on est samedi et je m'ennuie à mourir. Mes parents sont partis en week end romantique tandis que ma soeur reste dans sa chambre, en ayant évidement prit Moon en otage me laissant seul avec l'obscurité de la pièce.

En parlant comme ça on dirait un personnage dépressif qui ne sort jamais, ça devient peut être le cas.
Je secoue la tête en souriant légèrement, non, ce n'est pas le cas car j'ai mes amis et ma petite amie, et même si ça ne se voit pas je pense que ma famille aussi me soutient, je n'ai pas à me laisser entraîner là dedans !

Je décide de me lever, il est à peine 9 heures, je peux peut-être faire une surprise à ma petite amie en venant lui apporter un petit déjeuner !
C'est donc ce que je fais, me levant pour me préparer puis je passe à la boulangerie, prenant soins de prendre ce qu'elle aime avant d'y aller.

J'espère qu'elle ne s'est pas encore réveillée, la surprise serait moins marrante sinon. En arrivant vers chez elle, je prends soins de ne pas sonner et d'aller directement vers la porte, toquant simplement.
Sa mère vient m'ouvrir en me regardant bizarrement.

-Jeremy ? Mais que fais tu là ?
-Je voulais faire une surprise à Caroline en lui apportant son petit déjeuner, elle est réveillée ?
-Euh...non mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée..
-Pourquoi ça ?

Elle n'a pas besoin de répondre que je vois un garçon descendre les escaliers, celui que j'avais bousculé dans la rue, et quand j'y pense cela faisait plusieurs fois que je l'avais vu dans ce quartier sans y prêter attention.

J'ai peur, peur de comprendre, c'est impossible. Elle ne m'aurait jamais fait ça.

-Un problème madame ?

Mon cœur se crispe, le seul espoir que j'avais que ce soit une personne de sa famille vient de partir en éclat. Je recule doucement en manquant presque une marche.

-Elle m'avait dit que vous aviez rompu je suis désolé mon grand..
-Je...

Les mots n'arrivent pas à sortir, je ne fais que m'enfuir en tenant ma main sur mon cœur. Il se tire, comme si un éclair venait de le transpercer, mes ongles viennent agripper mon haut et ma peau, comme si je pouvais arracher cet organe qui me fait si mal.

Les larmes de douleur et de tristesse coulent seules sur mon visage, je finis par m'arrêter sur un banc en ayant trop mal pour marcher. Ma main arrive à lâcher mon haut pour agripper mon portable, appelant Corentin directement.

-Allô ?
-Co...j'..mal..
-Tu es où ?! J'arrive tout de suite !
-J..
-Active ta localisation je vais regarder sur snap, surtout tu ne bouge pas !

J'obéis en restant en ligne, l'entendant sortir de chez lui tout en me parlant.

-Respire profondément, comme d'habitude d'accord ? Raconte moi le dernier film que tu as vu.

Je respire lentement, en essayant de penser à autre chose mais sans y arriver, il finit par me retrouver et me prend directement contre lui.

-Je suis là ! Calme toi ça va aller..
-Non..ça va pas aller..

Il caresse mon dos sans me lâcher, restant près de moi jusqu'à ce que je me calme puis je me redresse faiblement.

-Qu'est-ce qui c'est passé ?
-Ca..Caroline me trompe..
-Q..Quoi ?! Tu es sûr ?
-Oui, je l'ai vu torse nu en train de sortir de sa chambre, et si c'était un cousin il aurait pas appelé sa mère "madame"
-Quelle salope..te faire ça alors que..enfin..
-T'inquiète, je veux juste rentrer s'il te plait..

Il hoche la tête puis me guide jusqu'à chez moi, restant avec moi pendant toute la journée mangeant ce que j'avais acheté à la boulangerie, tandis que Caroline m'harcèle de messages et d'appels.