Sarah Watson et l'héritier de Serpentard

9. Godric Monet

Illustration réalisée par TaraDuncan44

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Le lendemain matin, toute l'école ne parlait que du fantôme pétrifié. Qui pouvait bien être cet étrange agresseur et pourquoi avait-il agi ? Des hypothèses commençaient à émerger sur la Chambre des Secrets et son mystérieux héritier. On se demandait même si le premier match de Quidditch de la saison ne serait pas reporté... Malgré toutes les questions de Sarah, aucun professeur ne daignait lui répondre, pas même Dumbledore. Aussi, à la rentrée, en plein cours d'Histoire de la Magie, la sorcière leva la main – acte mémorable – pour demander au professeur Binns plus d'informations sur la Chambre. Comme à son habitude, le fantôme faisait cours au tableau, loin d'imaginer que quelqu'un pouvait s'intéresser à ce qu'il disait. Les Guerres de Géants étaient un de ses sujets favoris : son cours était encore plus dense et rapidement dicté, on sentait presque de l'exaltation dans sa voix monocorde. Aussi, lorsqu'il remarqua qu'une élève levait le bras, il resta un instant bouche bée.

— Veuillez m'excuser, Monsieur, c'est un peu hors-sujet, mais... qu'est-ce que la Chambre des Secrets ? dit-elle lorsqu'il l'eut interrogée.

Le fantôme marqua une pause, réalisant peut-être qu'il interagissait avec une élève pour la première fois de sa mort.

— Et bien... commença-t-il, troublé, vous savez que l'école Poudlard a été fondée il y a plus de mille ans par les quatre sorciers qui portent le nom de vos maisons...

À présent, tous les yeux étaient fixés sur lui.

— Ce n'est qu'une légende, ajouta-t-il, mais on raconte que Salazar Serpentard aurait aménagé une salle secrète, quelque part dans le château.

— Dans quel but ? coupa Lauren Gladstone.

— Ne me coupez pas, merci, rétorqua sèchement le professeur.

Il reprit d'un ton lent :

— Les trois autres fondateurs de Poudlard voulaient offrir un accès à l'éducation à tous les sorciers, peu importe leurs origines, mais Serpentard ne pensait pas de cette façon. Pour lui, les seuls vrais sorciers étaient ceux de sang pur, et tous les autres ne méritaient pas le statut de sorcier. Finalement, il a quitté l'école, mais a, dit-on – car nous n'en avons aucune preuve – laissé une chambre secrète contenant un monstre...

Les élèves se regardèrent, les yeux ronds pour certains et les sourcils froncés pour d'autres.

— ... dont la fonction serait d'éliminer les intrus de l'école.

— Les nés-moldus, murmura Sarah.

— Ce monstre n'obéirait qu'à l'héritier de Serpentard. Mais rassurez-vous, acheva-t-il, l'école a été fouillée de nombreuses fois, et aucune Chambre des Secrets n'a été découverte. De plus, la lignée de Serpentard s'est éteinte depuis longtemps. Tout ça n'est qu'une légende sans fondement. L'Histoire se base sur des faits, nous allons donc revenir à la Guerre des Géants.

Sarah n'eut pas le temps de répondre que le professeur Binns avait déjà repris son cours. La classe sombra dans son habituelle somnolence jusqu'à la sonnerie libératrice.

En allant au cours de Potions, Jasmin et Sarah trouvèrent Sir Nicholas de Mimsy-Porpington, le fantôme de la tour de Gryffondor, avachi au fond d'un cachot, la mine déconfite. Il avait l'air encore plus pâle que d'habitude et son visage triste lui donnait l'air d'un vieux Pierrot.

— Qu'y a-t-il, Sir Nicholas ? demanda Sarah en entrant dans le cachot.

— C'est ma faute, tout est de ma faute, se lamenta-t-il en portant les mains à son visage dans une expression superbe.