J'étais debout dans une pièce froide composée d'un lit et d'une commode. Une unique fenêtre à barreaux laissait passer de minces rayons de lumière en provenance de la ville. L'officier qui m'avait cherchée pendant une heure, avait été mécontent de me retrouver à l'infirmerie si tard, et m'avait accompagné à ma chambre. Je cherchais des yeux une caméra. Il n'y en avait pas. Pas encore. Je caressais le papier qui recouvrais mon tatouage. Les nouvelles avancées dans ce domaine me permettraient de l'enlever dès demain.
Mes yeux étaient encore fatigués de toutes ces larmes écoulées. J'avais l'impression que la température de cette pièce me frigorifiait. En réalité, j'étais bien plus froide qu'elle à l'intérieur. Vide. Vidée. J'avais eu une poussé d'adrénaline après le discours de Simon. Mais la pression retombait. Je me sentais si seule, si seule parmi ses murs gris sans chaleur. Une larme tiède coula le long de ma joue. Je vivais au jour le jour. Avancer parce qu'il le fallait. Sans réfléchir. Pour ne pas réfléchir. Pour ne pas penser au passé. J'avais peur de regarder en face les choses. J'avais peur de voir ce que j'étais devenue. Je m'assis sur mon lit, pris un crayon et une feuille. Je me mis à lister les personnes que je voulais mortes ou tuer moi-même. En haut de la liste le nom de Lanster était inscrit, ensuite celui du colonel Barks, Chen, Mazart. Une autre larme vint se déposer sur la papier. J'oscillai entre un univers de désespoir et de haine. Mais celui de la haine l'emporta. Je me levai et frappa le mur de mon poing. Un son sourd se fit entendre, suivi d'un deuxième, puis d'un troisième... Une pluie de martèlement. Je pleurais. Je revoyais Mino dans la neige, les humains mutants. Son regard plein d'angoisse avant qu'un voile de brouillard vienne nous séparer. J'avais mal mais la douleur atténuait ma peine. Du sang coulait le long de mes phalanges. Demain aux premières lueurs on viendrait me chercher pour la deuxième phase des jeux. Je me laissai glisser contre le mur et le sol froid.
Le micro grésilla :
-Ici agent 02. Je suis prêt pour la seconde phase.
-Reçu, ici l'agent Alpha.
Puis après une pause :
-Tu es sûre qu'on a besoin de faire ça ? Nous pourrions la faire évader. Elle n'a aucune chance.
-Je suis sûr ! Je...j'irai sur le terrain. Je veillerai sur elle.
L'agent Alpha laissa échapper un hoquet de surprise.
-Tu es sûr ? Tu n'es pas obligé, tu peux laisser cette tâche à l'agent 03 ou 04. Ils sont très compétents. C'est compliqué pour toi.
-Non, laisse moi le faire. Je gérerai la situation.
Une dizaine de secondes s'écoulèrent.
-Bien, mission accordée mais si tu te fais prendre nous en subiront tous les conséquences.
-J'assumerai pleinement.
Je n'arriverai pas à dormir malgré mon manque de sommeil c'était une certitude. C'est alors que je remarquai une irrégularité sur une dalle au sol. Pourquoi ne l'avais-je pas vu avant ? Elle était énorme. C'est alors que je vis le signe. Une pierre de lune. Immédiatement, je cherchais comment déplacer la dalle. Je ne m'étais pas trompée, je la déplaçai facilement. Un papier s'y trouvait. Je le dépliai et je dû plisser les yeux pour réussir à lire les mots suivants à cause de l'obscurité : « Ouvre la porte dès que la nuit sera là ». Je m'indignai. Quoi ? Seulement ça ! La nuit était bien tombée depuis plusieurs heures. Ces mots ne me rassuraient pas. Que voulaient-ils de moi ? Je ne portais aucune arme. Je soupirai, signe de nervosité. Pourtant je n'avais aucune raison de craindre les rebelles. Ils voulaient m'aider. Et si c'était un piège ?
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Ma Pierre de Lune (tome 2)
Teen FictionElea a réussit la première phase des outlast games. Mais à quel prix? Une mystérieuse organisation la contacte et lui propose de travailler pour elle. Entre amour, espoir et haine, Elea va entraîner le monde au sein d'une rébellion sans précédent.