-Agent Alpha ?
-Oui ?
-La seconde phase est lancée.
Une sonnerie retentit comme une alarme. Sympa le réveil. J'avais dû prendre des somnifères pour dormir, j'en aurais été incapable autrement. J'avais besoin de ce sommeil. Je me levai et je m'habillai en vitesse. Je m'arrêtai devant le miroir. Mes cernes avaient diminué, le micro était si petit qu'on ne le voyait pas. Je retirai le film recouvrant mon tatouage. Il était impeccable, chaque ligne était finement tracée. J'enfilai une veste pour dissimuler le tatouage et j'attachai mes cheveux en queue de cheval haute. Je me passai de l'eau froide sur le visage. Mon ventre était noué d'angoisse. Je souris au miroir. J'étais à peu près crédible. J'avais peur de ce qui allait suivre. A l'école, j'étais rarement stressée. Le moment où je l'étais, c'était toujours durant les quelques minutes qui précédaient l'examen, jamais avant. Je savais que dès que les jeux commenceront, il n'y aurait plus de place pour la peur. Il faudra juste survivre. Je sortis de la chambre et je me rendis au réfectoire. J'arrivai dans les derniers. J'ignorai les regards tournés vers moi et je m'arrêtai en retrait. Arellys et Antonin étaient devant. J'aurais aimé que Mino soit à mes côtés. La tristesse menaça de me submerger, je la repoussai, ce n'était pas le moment. C'est alors que le colonel Barks et Lanster rentrèrent dans la pièce. Je me raidis. Je me fis violence pour rester calme. Je me surpris à calculer combien de temps il me faudrait pour l'atteindre. Trop. Il y avait les gardes aussi. Lanster prit la parole :
-Vous êtes tous réunis ici parce que la deuxième phase des outlast games va commencer.
Il avait retrouvé son regard malin et rieur.
-Vous allez suivre votre coach et vous préparer. Vous avez une heure.
Les coachs rentrèrent tous un par un et invitèrent leur élève à les suivre. Je gardai les yeux fixés sur Lanster. Je l'aurai. Je repérai Simon, il avait l'air fatigué. Je le rejoignis. Je ne pus ignorer le regard de Lanster posé sur moi. Je soutins son regard. Il esquissa un de ces sourires que je détestais. Son attitude attisa ma haine.
-Elea viens.
Simon m'entraîna dans un couloir. Nous traversâmes plusieurs salles avant d'arriver dans une grande pièce où étaient disposées d'innombrables armes.
-Ça va ?
J'acquiesçai. Il le fallait. Il s'empara d'une trousse posée sur une commode.
-J'ai pensé qu'un peu de maquillage ferait effet.
Je souris malgré moi. Je me laissai faire. Je m'observai, le maquillage noir autour de mes yeux soulignait mon regard, le rendant presque effrayant.
-Je t'ai préparé un sac de survie. Le même qu'à la première partie. Quant à ta tenue, la voilà. Il me tendit un tee-shirt noir horriblement lourd.
-C'est quoi ça ? demandai-je.
-Un tee-shirt équipé d'un gilet par balle.
-Par balle ?
Je frissonnai. Je touchai le rembourrage de ma tenue me demandant comment cette couche de tissu pouvait bien arrêter une balle.
-C'est un nouveau matériau artificiel spécialement conçu pour ce genre de chose. Il est très élastique et stoppe n'importe quelle balle. Tu as des rechanges dans le sac.
Alors que je retirai ma veste, Simon découvrit mon tatouage. Il hocha la tête. J'enfilai un pantalon et une veste kaki par-dessus.
-J'ai pris une veste à multiple poches, j'espère que ça t'ira.
-C'est parfait.
J'éprouvais un sentiment d'excitation à présent, que je ne connaissais que trop bien. Je ne peux dire que j'avais hâte mais tout cet équipement m'enhardissait.
-Je n'ai pas voulu choisir tes armes pour toi.
Je me tournai vers celles-ci disposées sur la table. Je m'emparai d'une dizaine de dagues, quelques poignards. Je me rendis compte que je ne choisissais plus ces armes pour survivre mais pour tuer. Je me dirigeai vers les armes à feu. Je m'emparai de deux revolvers et je posai un regard interrogateur à Simon. Il acquiesça gravement. Je pris également deux boîtes de munitions. J'étais prête. Mon coach s'approcha de moi.
-Je me suis assuré qu'il n'y ait pas de caméras dans cette salle.
Il prit mes mains puis effleura mes blessures aux bras encore rouge.
-Ne tombe jamais dans le désespoir Elea. Il est ton pire ennemi. Tu n'es pas seule.
Cette phrase était chargée de sous-entendu. Je me rappelais qu'une autre personne me l'avait déjà dite mais je ne me rappelais plus qui. Mais avant que j'eusse le temps de lui demander à quoi il faisait allusion, il continua :
-Tu dois agir seule. Ne fais confiance à personne. Les candidats vont s'entre-tuer et tu es leur cible principale. J'acquiesçai. J'hésitai à lui parler des rebelles, la mission qu'ils m'avaient chargé d'effectuer. Je ne lui avais jamais rien caché. Pourtant je décidai de me taire. Il ne restait plus que quelques minutes avant le départ.
-Suis-moi.
Simon m'emmena près d'une capsule en verre.
-Tu vas devoir entrer dedans. Elles s'ouvriront toutes en même temps. Je veux que dès qu'elles s'ouvrent tu cours le plus vite possible loin des autres. Promets-moi de ne pas t'occuper d'Arellys et d'Antonin.
Simon me serra la main. Ses yeux étincelaient. Colère ? Peur ? Un peu de tout je pense. Je n'étais pas prête à abandonner mes seuls amis ici. Mais je savais qu'à ce stade, c'était un plus grand enjeu. Des personnes risquaient de mourir. Alors pour Simon je prononçai:
-Je te le promet.
Puis il déclara :
-Je ne veux pas avoir le sentiment de te perdre une nouvelle fois.
-Je ne mourrai pas Simon. Je me battrai jusqu'au bout, jusqu'à ce que je ne puisse plus respirer. Comme tu me l'as appris.
-Arrive la première Elea. On y arrivera, on les fera chuter, tous ! Ne te bats pas pour moi mais pour le peuple, pour ceux qui souffrent.
Je m'installai dans la capsule. Le couvercle se referma. Mon rythme cardiaque s'accéléra. Je n'aimais pas être enfermée. Je fixai le visage de Simon. Il me sourit d'un sourire rassurant. Puis il disparut.
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Ma Pierre de Lune (tome 2)
Ficção AdolescenteElea a réussit la première phase des outlast games. Mais à quel prix? Une mystérieuse organisation la contacte et lui propose de travailler pour elle. Entre amour, espoir et haine, Elea va entraîner le monde au sein d'une rébellion sans précédent.