Chapitre 22

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Je fermai les yeux.

De longues heures s'écoulèrent lorsque Simon ouvrit la porte de la pièce.

-Tu as réussi.

Je me levai chancelante et je me jetai dans ses bras ouverts.

-Viens, me dit-il.

Il m'entraîna hors de la pièce. 

-Tu vas recevoir ta récompense. C'est la cérémonie de remise des prix. Tu vas devoir répondre aux questions d'un journaliste en direct.

-Maintenant ?!

-Oui.

-Que vont devenir Arellys, Antonin et Victor ?

-Je ne sais pas.

Simon paraissait anxieux.

-Ils seront avec toi lorsque tu recevras ton prix. Plus de dix millions d'euros seront en théorie versés à toi et à ta famille. 

J'écarquillai les yeux et je fronçai les sourcils, « en théorie » ? Nous arrivâmes devant une porte et Simon s'arrêta. Il voulut dire quelque chose mais il se mordit les lèvres. Il finit par dire :

-Je suis tellement fier que tu aies réussi. Je sais...je sais ce que tu as dû traverser. Tout sera bientôt finit. Fais bien attention à ce que tu dis lorsque le journaliste te questionnera. Ne fais pas comme la dernière fois. 

Il esquissa un sourire. Je me rappelais la journée d'ouverture de la première partie des jeux. J'avais été mise hors de moi. Je souris à mon tour. Il n'y aura peut-être pas de discours cette fois. Soudain, une dame ouvrit la porte et m'invita à entrer.

-Reviens-moi, finit par dire Simon.

La porte se referma devant lui. Je reconnus alors la femme qui m'invita à m'asseoir. C'était l'infirmière, celle qui avait fait mon tatouage. Elle me présenta une robe rouge et noir, aux couleurs du système arachnide. 

-Sincèrement, vous ne pensez pas que je vais mettre cette robe, m'indignai-je.

-Ce n'est pas moi qui aie choisis la robe. On m'a ordonné que tu la mettes.

-Qui ça ?

-Le colonel.

-Le colonel comment ?

-Tu poses trop de questions, obéis.

La robe était moulante et elle m'arrivait au dessus des genoux. Elle était belle mais je n'aimais pas en porter. Je l'enfilai pourtant. L'infirmière me maquilla et elle me coiffa les cheveux en un chignon auquel elle ajouta une pince argentée. La pince. Je jetai un coup d'œil à la femme, son visage était impassible. Elle me passa une veste que j'enfilais masquant mon tatouage. Puis deux officiers entrèrent et me fouillèrent. Satisfaits, ils m'escortèrent jusqu'à une porte donnant probablement sur le podium à l'extérieur. Il devait être aux alentours de midi. Je pouvais entendre la foule, le peuple derrière cette porte. Je repassai en boucle ce que j'allais devoir faire. Monter sur le podium. Un journaliste m'interrogera. Puis Mazart me remettra une couronne de laurier. Je passerai ma main dans mes cheveux et j'utiliserai la pince pour tuer le général. D'ailleurs, pourquoi une couronne de laurier ? Pour le symbole sûrement. C'était la récompense que recevait les athlètes de la Grèce antique. Ma cible était juste derrière cette porte. Lanster aussi. Le premier nom sur ma liste. Et les colonels. Je ne pourrais sans doute pas les avoir eux. Mes mains tremblaient. Je les cachai derrière mon dos. C'est alors qu' Arellys suivi d'Antonin arrivèrent. Ils me sautèrent dessus. Je les embrassai. Victor arrivait en retrait. Arellys me prit dans ses bras. J'étais soulagée de les savoir en vie. Je tournai la tête vers Victor.

Ma Pierre de Lune (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant