CLONES - Tome 1 ( En réécriture)

6.

Dix heures et quarante-trois minutes, les chiffres numériques indiquaient le temps exact que Joahn avait effectué et s'effacèrent lorsqu'il quitta son bureau. Vunes était parti depuis un moment déjà. Il n'avait pas arrêté de se plaindre à chaque nouvelle arrivée de caisson d'échantillons. Et Joahn avait aussi sûrement que son collègue un mal de crâne carabiné. Malgré tout, il avait préféré rester davantage, afin d'éviter ce qui l'attendait. Ses amis et lui se retrouvaient au SCORE, un des bars branché de Cercia où la plupart jeunes travailleurs y passaient leur soirée ou leur nuit pour les plus motivés. Situé en plein centre, il offrait un lieu parfait, évitant aux jeunes une perte de temps.

Devant l'enseigne du bar, qui arborait comme emblème un cercle transpercé de trois barres, il ferma les yeux un instant pour se donner du courage.

Et merde, le visage de son amie apparut dans son esprit ce qui n'arrangea pas son état émotionnel. Pourquoi de toutes les nanas d'Orhion, il avait fallu qu'il tombe sous le charme d'Essia ? Il savait très bien pourquoi, pour sa vivacité, sa façon de rire, sa façon de parler, sa façon de... Bref toutes ses façons quoi.

Trempé jusqu'aux os, il pénétra dans le sas prévu pour se sécher, vu l'heure tardive, certain de ses amis devraient déjà profiter de la soirée. Avec un peu de chance, Essia ne serait pas encore là, espéra-t-il lorsque le souffle du mécanique de séchage s'enclencha et l'enroba d'une chaleur identique à celle d'une couverture. Le bruit tonitruant de l'ambiance lui perça les tympans. Le club regorgeait de fêtards. Pour la plupart déjà bien entamés. La décoration tournant autour du blanc et du noir offrait un contraste moderne et dynamique.

Il repéra la table qu'ils avaient l'habitude d'occuper et y découvrit la seule personne qu'il ne voulait pas affronter. Seule sur le canapé, elle sirotait un verre au liquide rouge pourpre. Et merde, elle était tout à fait magnifique. Jusqu'à la pointe de ses doigt de pieds. Sa chevelure flamboyante, ses jambes, qu'elle dévoilait sans pudeur avec cette jupe noire, ses fin bras couleurs de lait, et mince, sa poitrine remplissait que trop bien son décolleté aux couleurs vives.

Son cœur se comprima lorsqu'elle l'aperçut, le visage éclairé par un sourire. Par instinct, il s'avança, les yeux river sur sa bouche, et lorsqu'elle se leva pour le rejoindre, le temps s'arrêta. D'autant plus une fois qu'elle lui eut sauté dans les bras.

— J'ai une super nouvelle Jo ! Tu ne vas pas en revenir, viens, je t'offre un verre !

N'ayant pas le temps de lui répondre, elle le tira par le bras et l'entraîna vers la table. Et quelques minutes plus tard, un verre remplis d'un liquide vert inconnu, non choisi par ses soins, il se retrouva assis juste en face de sa femme.

Heu, non pas sa femme, si elle l'était, il se serait tenu à ses côtés, la protégeant de ses bras, ne voulant plus la lâcher. Mais elle ne l'était pas, n'est-ce pas ?

— Alors cette nouvelle ?

— Impossible que tu saches quoi que ce soit sans les autres.

Et merde, lui qui espérait qu'elle lui fasse une déclaration passionnée.

Loupé.

Aucun faux espoir. Vraiment pas.

Le silence s'installa. Enfin du moins, lui la fermait pendant qu'elle parlait à une vitesse folle. Racontant multiples choses. Joahn sourit malgré tout.

Ne reprenait-elle jamais son souffle ? Toujours égale à elle-même, tout semblait l'émerveiller, bien qu'il savait que ses connaissances allaient au-delà de ce qu'elle semblait montrer.

— Ah voilà Haxel et Xelah ! dit-elle en partant à leur rencontre.

Les deux femmes qui arrivèrent étaient toutes les deux identiques. Blonde, cheveux coupés au carré, petite avec un visage symétrique, des grands yeux verts mangeaient leur visage de sorte, que l'on ne voyait que ça. Haxel était l'originel et Xelah le clone. Elle en possédait un depuis qu'elle avait reçu sa convocation. Cela faisait un an et demi maintenant qu'elle patientait afin de déménager et quitter pour de bon Cercia.