CLONES - Tome 1 ( En réécriture)

9.

Voilà exactement le genre de problème qu'il rencontrait à l'ordinaire. Lui qui détestait se trémousser sur une piste de danse, s'y retrouvait systématiquement mêlé. Qu'il s'agissait par la force de son mental, lorsque ses facultés observatoires le condamnait à subir en silence, les faits et gestes d'Essia. Tenue ou non dans les bras d'un autre gars. Ou qu'il s'agissait, comme à l'instant, de façon physique pour s'assure que les tensions qu'elle déclenchait ne lui portait aucun préjudice.

C'était ainsi, qu'une fois de plus, dans la foule, agitée, oppressante, mais aussi bien bruyante, Joahn y cherchait la source du conflit.

Il bouscula sans ménagement, les voyeurs autour du spectacle.

Au centre, une mêlée de longs cheveux, de talons aiguilles, de faux ongles et autres conneries féminines se débattaient. Placé à l'arrière d'une brune vêtue d'un short aussi court qu'un string, Essia lui effectuait une prise de catch, la maîtrisant par la gorge, tout en esquivant les bras agités de celle-ci. Deux autres filles, s'évertuaient à la faire lâcher prise, en écartelant plus leur amie par les pieds qu'en ne l'ôtant des bras de sa tortionnaire, tandis qu'une troisième tirait la chevelure flamboyante d'Essia. Un vrai quatre contre un.

Ce tableau plutôt insolite, le cloua sur place, ignorant s'il fallait en rire ou non.

À ses côtés, il sentit plus qu'il ne vit la présence de Kendal, Rhen et Frehn.

Le son des éclats de rire de Rhen lui parvint dans son oreille gauche.

— Qu'est-ce qu'on fait ? on intervient ou quoi ? Ça a l'air d'être un problème de gonzesses.

Joahn jeta un coup d'œil à Frehn qui, les mains dans les poches, un demi sourire aux lèvres, contemplait derrière ses mèches noires-charbon, les catcheuses d'un soir. Quand tout à coup, un cri perçant lui déchira les tympans et l'obligea à se concentrer sur les nanas en furies.

La dispute montait d'un cran en violence, Essia saignait à l'avant-bras et battait des jambes sur tout ce qui se trouvait sur leurs passages.

Joahn se précipita alors pour les séparer, il réussit à agripper son amie par la taille et après trois ou quatre coups de griffes plus tard, il parvint avec peine à la dégager. Enfin, ses potes se chargèrent des autres filles.

— C'est bon lâche prise maintenant, lui souffla-t-il.

— Putain, je comprends pas, tu dragues mon mec, alors que t'en as déjà un super canon.

À ses mots Joahn se raidit.

Son... son... quoi ?

— Le tiens est bien plus intéressant, susurra Essia assez fort pour être entendue par son interlocutrice.

La provocation d'Essia eut l'effet d'un regain d'énergie pour la brune qui réussit à se libérer des mains de Kendal et lui fonça dessus. Joahn toujours sous le choc de ces propos avait desserré sa prise donnant l'occasion à la détenue libérée de riposté. Et merde, elle avait décidé que le tirage de cheveux n'avait plus lieu d'être et envoya un poing sur la mâchoire de la fille en string.

— Mademoiselle Essia 6301-55 aux vues des désagréments que vous avez à plusieurs reprises causées dans cet établissement, les responsables du SCORE vous y interdit l'accès. Cette restriction est à effet immédiat, veillez calmement vous rendre vers la sortie.

Mais oui, pourquoi ne pas rajouter ceci à la liste, Joahn serra les dents, sans oublier de remercier cette maudite voix électronique pour son manque d'indulgence envers ses propres sentiments. Il prit Essia par l'épaule, ignora le regard victorieux de la pauvre cocue, se passa une main dans ses boucles, et dissimula le fait qu'il voulait en finir avec ces conneries.