CLONES - Tome 1 ( En réécriture)

24.

Frigorifié jusqu'aux os, Sym prit conscience que le vent glacial et humide n'était strictement pas en cause. Cette perspective du point de vue de Rulia lui déchirait le cœur. La dureté de ses actes, envers elle, n'avait, que par pur égoïsme, pas prit en compte les sentiments de cette dernière. Se limitant au fait qu'elle serait juste triste de ne pas avoir d'enfant. Mais la plaie qu'il avait creusée y était bien plus profonde et cachait une hémorragie beaucoup plus grave.

La vérité lui éclatait en pleine tronche. Et sa fierté se dérobait.

— Je n'avais jamais envisagé les choses de cette manière, avoua-t-il la voix rauque.

— Je le sais bien, c'est ce qui te rend attachant.

Ça le rendait particulièrement con, oui !

Jamais sa connerie ne l'avait conduit dans une situation si délicate. Et ce manque d'expérience lui faisait défaut.

À court de mots, d'argument pour s'excuser, il se referma dans un mutisme et contempla à son tour la vaste étendue végétale.

— Ruly ?

D'un même bloc, Sym et Rulia se retournèrent.

Sym avait oublié que Joss les attendaient en bas près de la voiture. Mort d'inquiétude, Il avait sûrement prit l'initiative de les rejoindre trouvant le temps trop long.

— Je t'en prie, ne saute pas... je trouverais un moyen, j'arrangerais les choses, je te le promets. Mais sans toi, je... je... Je t'aime, Rulia, je...

— Bons ang, Joss, je ne compte pas me suicider ! le coupa-t-elle sans doute agacée par la tournure des événements.

Tandis que le visage soulagé de Joss s'affichait, Sym rit en le voyant succéder d'un regard interrogateur. Par chance, le vent couvrit sa boulette, personne ne l'avait entendu car déjà Rulia se dirigeait vers son mari.

— Que fais-tu ici alors ? l'entendit-il questionner sa femme pendant que celle-ci le prenait dans ses bras.

Embarrassé par cette démonstration d'affection qui fini par un baiser langoureux, Sym détourna les yeux.

Avelina surgi dans son esprit. Quand elle avait encore ses magnifiques cheveux roux. Quand elle n'était pas encore sa femme. Toujours à courir après elle, toujours à vouloir s'accorder ses faveurs. Il ne se souvenait plus le nombre de fois où elle l'avait rembarré avant que leur relation ne se concrétise. Mais le bouillonnement qui faisait rage à l'intérieur de lui à chaque échec, cette volonté qui l'avait poussé à ne pas renoncer : tout cet ensemble d'émotions était gravé dans sa mémoire.

Il ne s'était pas seulement battu pour la conquérir car la vie était parsemée d'embûches qu'ils avaient, tout les deux, combattus. C'était ainsi que leur couple demeurait soudé. Peu importent les conflits, les déceptions, les rancœurs. Ils avaient acquis la capacité d'y faire face.

Ils se sauvaient mutuellement.

Comme ces deux là.

Sym se dirigea vers eux, face à la vue des bâtiments d'Hestia.

— Je crois que l'on peut rentrer, on caille ici, leur annonça Rulia, d'ailleurs comment m'avez-vous retrouvé ?

Joss agrippa la main de sa femme.

— Ton véhicule, on eut la bonne idée de vérifier ton signal GPS, mais on serait venu plutôt si on n'avait pas perdu notre temps à explorer tous les lieux où tu étais susceptible d'aller.

Oui, bon, inutile d'ajouter que c'est lui qui en avait eut l'idée, songea Sym.

— Rulia, ça ne vous dérangerait pas de passer un peu la soirée à la maison ? Avelina était morte d'inquiétude lorsque l'on est parti à votre recherche. Et je crois que ça lui ferait plaisir devoir de ses propres yeux que vous allez bien... il gratta sa capuche pour atteindre sa tête, et se pressa de continuer lorsque la main de Rulia cacha se bouche horrifiée. Si vous n'êtes pas d'accord, je comprendrais, c'est peut-être encore trop tôt.

— Oh, mince, je n'y pensais plus ! Bien sûr que je vais allez chez vous, pauvre Avelina.

Sur ce, elle agrippa le bras de son mari et l'emmena au pas de course vers les escaliers. par ailleurs, Sym fut abasourdi par le comportement soucieux de Rulia à l'égard de celle qui lui avait annoncé que son rêve ne se réaliserait pas. Et il lui fallut un temps avant de les rejoindre.

Chaque marche descendue, son cerveau carburait. Chaque marche sa conscience ruminait. Et à chaque pas avancé, il les admirait.

C'était ainsi qu'arrivé au pied du mur en béton, près du véhicule de Rulia, il leur lâcha :

— Et si vous éleviez mon clone ?