CLONES - Tome 1 ( En réécriture)

8.

Alors que Sofy entra au SCORE, la fête battait son plein, les gens s’amassaient sur la piste éclairée par les néons lumineux, se bousculaient pour trouver une table bien située. Beaucoup d'entre eux discutaient avec enthousiaste et semblaient déjà être loin.

Elle sortit du sas, chercha des yeux ses amis et les repéra, ils étaient au même endroit que chaque soir.

Avant de les rejoindre, elle décida d'abord de se rendre aux toilettes, ses forces commençaient à lâcher et elle ne souhaitait pas craquer devant tout le monde.

Bousculant plusieurs personnes, elle finit par atteindre le couloir menant aux toilettes. Sans réfléchir, elle se faufila dans une cabine. Une fois la porte verrouillé, elle s'assit sur la planche blanche des WC et s’effondra. Ne sachant pas retenir ses sanglots, elle maudit sa vie.
Son petit ami Ty venait de la larguer après un an de relation.

Certes, ce n'était pas la première rupture qu'elle vivait, mais Ty s'était montré différent des autres à bien des égards. Elle l'avait aimé sans conditions. Elle l'aimait sans conditions. Mais de toutes évidences, elle était une distraction pour lui.

"Tu m'empêches d'atteindre mes objectifs et je ne veux pas passer encore cinq ans à me coltiner ce job de merde."

Cette phrase résonnait en elle comme une fanfare refusant de la mettre en sourdine, la rendant blasée. Elle avait tenu jusque-là, ne l'avait pas supplié, ni pleurniché pour garder un minimum de fierté. Mais sur le trajet qui l'avait mené au club, la réalité s'était installée et s'était nichée confortablement au fond de son esprit, écorchant son cœur au passage.

Après un temps qui lui parut durer une éternité, elle se releva et se dirigea vers le minuscule miroir pendu au-dessus d'un évier aussi petit.

La simple vision de son visage suffit pour la refaire plonger dans une crise d'hystérie.

Les yeux verts, cernés de noir par son mascara coulé sous la flopée de larmes, la regardaient avec angoisse. Son chignon était en partie défait et quelques mèches rebelles s'en échappaient. Elle défit la pince qui les retenaient, ignora le fait que Ty les aimaient mieux attachés, car selon lui, c'était un vrai gâchis de cacher son beau visage avec sa chevelure.

Foutaise !

À présent, la rage s’empara d'elle, elle s'en voulait, mais surtout lui en voulait à lui. Et elle se demanda alors combien de temps il mettrait pour la remplacer. Sans doute dés ce soir. Et son excuse bidon, elle n'y croyait pas.

Tout en actionnant le robinet, l'eau froide qui y coula sur les mains lui remit un peu les idées en place. Elle submergea son visage effaçant toute trace de son désarroi  se contempla à nouveau et détesta son regard.

— Il est temps de te changer, dit-elle au reflet qui reproduisait ses gestes à l’exactitude.

C'était décidé, dès demain, elle prendrait un rendez-vous pour changer la couleur de ses yeux.

Tout le monde se trouvaient là, et rien qu'en les approchant, Sofy se sentit mieux. Finalement, ils étaient ce qui comptait le plus pour elle.

Alors que Kendal riait comme un dingue, elle s'approcha de lui par derrière et lui embrassa le crâne.

Chose qu'il ne supportait pas. Raison de plus pour que Sofy le fasse. Mais dans l’élan de son ami par la surprise, elle reçut un coup de tête. La douleur lui piqua le nez.

— Sofy, t'es dingue ou quoi ? lui cria-t-il en se retournant, mais lorsqu'il l'aperçut se tenant le nez, il se radoucit, ça va ?

Hilare par le regard apeuré du gros dure de la bande, elle lui donna une petite tape sur le crâne.