CLONES - Tome 1 ( En réécriture)

7.

Un silence d'embarras régnait à table, Sym n'avait quasiment pas touché à son plat, les légumes nageaient dans la sauce et il se surprit à trouver une similitude avec son esprit. Il baignait dans un vaste océan d'incertitude et le son des couverts qui s'entrechoquaient le rendait dingue.

Personne ne prononçait un mot. Son beau-frère semblait inspirer par sa patte de poulet s'attelant à y décortiquer chaque bout de chair. Diane gesticulait sur sa chaise incapable de trouver une position qui lui donnait l'apparence d'être maître de ses moyens. Quant aux deux incrustes, ils se jetaient des coups d'œil inquiet, tandis que sa merveilleuse femme lançait des éclaires à sa sœur, le bras croisés.

— Bon, Diane, que signifie cette mascarade ? Vas-tu finir par nous expliquer ?

La colère irradiait d'Avelina et Sym ne pouvait que la comprendre. Après tout, inviter des gens inconnus à un table de comploteurs n'avait rien d'illégale, mais les discutions étaient restées limitées jusqu'à présent et il ne donnait pas cher de sa peau si la soirée se poursuivrait ainsi.

Indifférente, Diane finit la bouchée qu'elle mastiquait depuis un bon moment déjà. Puis s'essuya la bouche sous le regard de tous qui attendait avec impatience une réponse. Enfin, lorsqu'elle déposa la serviette sur la table, elle regarda sa sœur.

— Ils veulent être des nôtres.

La phrase se répercuta en écho entre les parois vitrées tel une bombe. Confirmant, ce que Sym redoutait. Non seulement, ils étaient au courant mais en plus ils souhaitaient les rejoindre. Mais ce qui l'inquiétait le plus était : comment diable avaient-ils été mis dans la confidence.

Avelina semblait digérer l'information, quant à lui, il ne lui fallut pas longtemps pour se poser un million de questions.Ignorant de quelle information les nouveaux membres de cette famille de dingues disposaient, Sym se retrouva dans un calcul d'identité. Comme un rayon laser, son regard se portait sur Rulia et Joss. Étudié leur comportement afin de déceler leur connaissance sur la situation. Mais lorsque l'on ne pouvait comprendre une équation que l'on n'avait pas encore maîtrisé, cela ne menait qu'à une seule réponse. Et il dut se forcer à renoncer.

— Que savent-ils exactement ?

— Joss est mon meilleur ami, ils savent tout, fini par avouer Dan.

Quel magnifique acte de loyauté ! Si seulement elle avait été destinée à sa femme et lui. Ils ne se retrouveraient pas dans cette invraisemblable situation.

— Je suppose alors que ta meilleure amie est aussi au courant, fusilla-t-il sa belle-sœur, dont les joues virèrent au rouge, sans doute de honte.

Le silence.

— Rulia est ma meilleure amie.

— Oh et depuis quand ? Sa femme semblait avoir percuté un camion de chargement en pleine face et observait sa sœur les yeux écarquillés. Une once de jalousie s'y reflétait ou peut-être était-ce de la tristesse ?

— Av, elle ne peut pas avoir d'enfant sans y laisser la vie.

— Comme la plupart de mes amies, mais cela n'empêche qu'elles ne sont pas au courant, elles utilisent la méthode que le Thenium préconise.

Sacré Thenium, en cet instant s'ils s'apercevaient de ce qu'il se passait sous ce toit, ils étaient tous bons pour une condamnation d'une peine maximale. Et franchement, retourner à Cercia sans la possibilité de pouvoir vivre une vie de famille avec son épouse n'était pas envisageable. Il s'était tellement battu pour l'avoir, pour qu'elle lui rende cet amour qui le maintenait aujourd'hui en vie.