Ce soir, on était à table avec ma mère, Marc et Sophie. Je ne sais plus comment le sujet est arrivé sur la table mais on est venu à parler du garçon qui m'embêtait. Après en avoir parlé pendant une trentaine de minutes, Marc a fini par dire « oui, tu te fais harceler quoi. ». Je lui aie dit qu'harceler n'était pas le bon mot, que j'étais plus embêté qu'autre chose. Mais ma mère à insister sur ce mot. Ils m'ont expliqué que le harcèlement c'était le fait d'embêter régulièrement quelqu'un, sans s'arrêter. Alors j'ai réfléchi et je me suis rendu compte que c'était ça alors. Je suis harcelé. Mais si ce garçon me harcèle (il s'appelle Benjamin), alors ça veut dire que je me suis fait harceler pendant des années par Alban et ses potes sans prendre conscience de ce qu'il se passait. Quand je suis retourné dans ma chambre, j'ai beaucoup pleuré. Je suis très marqué par ce que je viens d'apprendre. Comment est-ce que je n'ai pas pu voir tout ça avant ? Pourquoi est-ce que je n'ai pas vu ce qui était évident ?
Aujourd'hui, j'en ai parlé avec Marie. Elle m'a dit qu'elle en avait parlé à notre prof principal. Je lui ai demandé pourquoi elle lui en avait parlé. Elle m'a répondu qu'elle en avait marre de me voir mal et qu'elle voulait agir. Je lui ai dit que c'était très gentil de sa part, mais qu'elle n'avait pas à faire ça. Elle m'a répondu que ce n'était pas gentil mais normal et que comme je ne faisais rien, elle avait bien dû le faire. Qu'elle ne voulait pas me laisser seul, sans rien faire. Je suis parti dans les toilettes et j'ai pleuré. J'étais très touché de ce qu'elle avait fait, ça me faisait très plaisir. Mais je me sentais comme une merde de ne pas avoir pu agir.
Aujourd'hui, je suis allé voir ma prof principale, qui est ma prof de sport. Après notre cours, elle m'a dit qu'elle voudrait me parler. Je suis allé la voir dans son bureau et elle m'a expliqué que Marie était venue la voir pour lui raconter ce qu'il s'était passé. Elle me rassure en disant qu'elle était là pour moi, si j'avais besoin. Je l'ai remercié et je lui ai donné ma version des faits. Quand j'ai arrêté de parler, elle m'a dit que je pouvais porter plainte si je le voulais. Je lui ai dit que ça ne me semblait pas intéressant. Elle m'a dit que la proviseure avait parlé avec Benjamin, et qu'il avait paru très marqué et désolé en sortant de la salle. Je lui ai dit que ça valait encore moins la peine de porter plainte si Benjamin avait réussi à comprendre qu'il avait fait une erreur. Elle m'a souri et m'a dit que j'étais un garçon intelligent et qu'elle était contente d'avoir des personnes comme moi dans sa classe.
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Cher Journal
Non-FictionSuivez les confidences d'un jeune garçon de sa sixième à sa première : histoire de cœur, de famille, conflits internes, amis... Et si c'était vous ?