Chapitre 17

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Ce que je vais te raconter s'est passé environ deux semaines après qu'Alban nous ai vu. On était dans le self. On mangeait tous ensemble avec Marie et les copains. Au bout d'un moment, j'ai senti quelque chose couler sur ma tête et Marie pousser un cri. Je me suis rendu compte que j'avais de la purée qui coulait sur mon visage. J'ai vu Marie se lever et donner une claque à quelqu'un. Et puis, j'ai entendu la voix d'Alban : « Casse-toi, sale pute ». Je me suis levé, je me suis retourné et j'ai pris Alban par les épaules. Je l'ai poussé très fort et il est tombé. Je me suis mis sur lui et je l'ai frappé. Je n'arrivais pas à m'arrêter. J'avais envie de pleurer. J'ai tout déchargé sur lui. Ça me faisait du bien. Au bout d'un moment, j'ai senti Amaury me prendre par les bras avec Bastien. Deux des copains d'Alban sont venus relever Alban. Deux pions sont arrivés par derrière, m'ont pris par le bras, comme Alban et nous ont emmenés dans le bureau de la CPE. On était assis l'un à côté de l'autre. Alban avait le visage en sang, et moi, j'avais plein de purée sur moi. La principale est rentrée dans le bureau et a commencé à nous fâcher, à nous dire qu'on était des inconscients, des sauvages, que la violence n'était jamais la solution. Alban a commencé à dire qu'il n'avait rien fait. La CPE lui a demandé de se taire. Elle lui a dit qu'il n'avait pas l'habitude de ne rien faire. Après que les deux nous ai demandé ce qu'il s'était passé, on a reçu notre punition : quatre heures de colles. Quand on est ressorti, je suis allé directement dans les toilettes pour me laver. Je suis resté dans les toilettes jusqu'à la récréation. Je ne voulais pas sortir. Je ne voulais pas voir Marie et mes copains. Je ne voulais pas parce que je n'ai pas l'habitude d'être comme ça et que j'avais complètement perdu le contrôle. Le soir, je suis allé voir mon grand-frère. Je lui ai dit que Alban avait insulté Marie en plein milieu du self et que je lui avais cassé la gueule. Je lui ai aussi dit que j'étais collé quatre heures. Il m'a d'abord félicité, parce que j'avais le sens de l'honneur et du courage. Par contre, il m'a dit que j'aurai du mal à faire passer ça a ma mère pour un quelque chose pour l'association sportive.


Ce soir, alors que j'étais dans ma chambre, Maman m'a appelé. Je suis descendu. Elles étaient dans la cuisine avec Sophie. Ma mère m'a demandé si je n'avais rien à lui dire. Au début, je n'ai pas compris, alors j'ai dit que non. Elle m'a alors expliqué que Sophie lui avait dit qu'elle m'avait vu me bagarrer dans le self avec un autre garçon. Elle m'a demandé de lui expliquer pourquoi. Au début, j'ai regardé ma petite sœur un petit peu mal. Je me suis dit qu'elle n'avait pas à lui dire ça. Et puis finalement, je lui ai dit la même chose qu'a mon frère. Alban avait embêté Marie, et que je ne n'avais pas supporté. Elle m'a demandé ce qu'il s'était passé après. Je lui ai dit que j'étais collé quatre heures. Elle m'a dit qu'elle ne me félicitait pas, mais qu'elle comprenait mon geste. Elle m'a dit que je ne devais pas en vouloir à Sophie. Que c'était normal ce qu'elle avait fait. J'étais un peu étonné de sa réponse. Mais je suis plutôt content.


Cher journal,

Depuis l'incident du self, une espèce de guerre ouverte se fait entre ma bande et celle d'Alban. On fait attention à ne pas se faire voir par les pions, mais on se regarde souvent mal. Même Marie, qui est calme d'habitude, réagit aussi. Après, on ne va pas les provoquer non plus. Mais dès qu'on a l'occasion de répondre à leur bêtise, on le fait.


Cher JournalWhere stories live. Discover now