Chapitre 17 : SUPERCORP.

759 54 36
                                    

Quand Kara était rentrée chez elle ce soir-là, après sa petite visite chez Kelsea, elle avait trouvée sa femme attablée dans le salon, penchée sur ce qu'elle devinait être des recherches scientifiques. Il n'était pas rare que Lena rentre à la maison avec certaines d'entre elles pour ne pas avoir à dormir au bureau, et pouvoir profiter de sa famille en même temps qu'elle travaillait. Trop absorbée par ses algorithmes, la femme d'affaires ne releva la tête que lorsque Kara déposa un baiser dans son cou. Elles s'embrasèrent chastement et la blonde prit place sur une chaise libre autour de la table, près de son amante.

J'ai repensé à ce que tu m'as dit l'autre jour concernant Lara, commença la journaliste en triturant ses mains. Je ne t'en veux pas. A vrai dire, on a toute les deux notre part d'erreur et, je pense qu'il est temps que je t'avoue quelque chose moi aussi.

- Kara, tu me fais peur.

Lena avait toutes les raisons du mondecd'être effrayée, pensa la blonde. Depuis qu'Alex lui avait annoncé que sa fille cadette avait tendance à léviter durant son sommeil, elle avait compris qu'elle ne pourrait plus garder son acte secret pour longtemps. Elle avait tout autant merdé que la brune, lorsqu'elle avait conçu Lilou. C'est pour cela qu'elle ne s'était même pas confiée à sa sœur adoptive. Elle savait que personne ne cautionnerait son acte.

- Tu ne vas pas aimé ce que je vais te dire, confirma Kara en cherchant ses mots.

Alors dépêche-toi de le faire...

- Alex m'a dit que Lilou lévitait pendant son sommeil, reprit-elle en soutenant finalement le regard de sa chère et tendre. Et je l'ai vue réussir à attraper un livre sur l'étagère du haut de sa commode l'autre jour.

- C'est normal, annonça Lena en fronçant les sourcils, elle n'était pas sûre de comprendre où Kara voulait en venir. Tu es sa mère, elle a tes pouvoirs.

- Non Lena, soupira la journaliste, défaitiste. Elle n'a pas volé jusque l'étagère, elle a sauté.

Au plus la conversation s'enchaînait, au plus la femme d'affaires était confuse. Néanmoins, au fond d'elle, son esprit avait compris la situation. Et elle ne s'en réjouissait pas plus que ça. Voyant que Kara ne continuait pas sur sa lancée, bien trop occupée à observer ses réactions, la brune se força à réfléchir davantage. Et ses yeux s'ébahirent alors que la solution la frappait de plein fouet.

- Mon-El est son père, déclara alors la femme d'affaires.

Incapable de prononcer un mot supplémentaire, Kara hocha la tête. Les larmes inondait ses joues petit à petit. Elle s'attendait à ce que Lena entre dans une colère noire. Elle était sûre que son amante allait se lever et partir en claquant la porte de la maison. Mais rien de cela n'arriva. Dans un geste tendre, la brune prit la blonde dans ses bras. Elle était en colère mais elle ne voulait pas perdre sa femme alors qu'elle avait déjà perdu ses deux filles.

- Ce n'est pas grave Kara. Je ne t'en veux pas.

L'entente de ses mots avaient soulagée la blonde. Elle avait eu tellement peur de perdre la brune durant toutes ses années... Pourtant, elle aurait du savoir que si son secret de jeune adulte ne les avaient pas séparées, il n'en serait pas différent aujourd'hui, peu importe la cause. Toujours était-il que, dans les bras de Lena, la journaliste se sentait invincible. Enfin, plus invincible qu'elle ne l'était déjà dans sa condition. Malgré les années, son amour pour elle ne s'était jamais atténué : son cœur ratait encore un battement lorsque la brune entrait dans une pièce, quoi qu'elle fasse la femme d'affaires était le centrede ses pensées et chaque baiser échangé réveillait une nuée de papillons dans son estomac. Sans aucun doute, Kara savait que Lena était, et serait toujours, la femme de sa vie.

Soudain, une petite fille au teintclair et aux cheveux châtains clair déboula dans le salon encourant. Les deux mères de famille se séparèrent, toute deux prêtes à réprimander l'enfant, celle-ci sachant parfaitement qu'elle ne devait pas courir dans la maison mais, elles n'eurent le temps de rien. Un gros bruit de fracas se fit entendre et elles se levèrent d'un geste commun, se précipitant vers l'origine du bruit. Lilou venait de passer à travers la baie vitrée du salon, qui donnait sur le jardin. Certainement n'avait-elle pas vu que la porte coulissante était fermée. En quelques enjambées dans le salon, les deux mamans était accroupie près de leur petite fille, allongée par terre sur les débris de vitre.

- Mon dieu Lilou, est-ce que ça va ? S'empressa de demander Kara en remettant sa fille sur ses pieds.

Oui... Ça va, acquiesça l'enfant avec une pointe d'incertitude en se regardant. Pourquoi je suis pas blessée ?

- Parce que tu es très spéciale, expliqua Lena en se mettant devant la petite fille, aux côtés de sa femme. Ta maman est comme ça aussi.

- C'est vrai ?

- Oui c'est vrai, la rassura la blonde en lui souriant.

L'heure était venue pour les deux adultes d'expliquer à leur dernière enfant pourquoi elle était différente des autres. Accroupie dans ce jardin, elles cherchèrent leurs mots, tour à tour, pour ne pas effrayer Lilou. Mais elles devaient également faire attention à ce que la petite fille n'utilise pas ses pouvoirs en public.

- C'est nul, annonça la petite fille en tirant la moue. Je veux pas de ses pouvoirs moi. Je veux être normale.

- Je sais ma puce, murmura Kara en la prenant dans ses bras.

Dans un soupir, les deux femmes regagnèrent le salon, Lilou dans les bras de la journaliste. Une fois loin du lieu de l'incident, la blonde déposa sa fille biologique sur le sol et celle-ci repartit en courant vers sa chambre à l'étage, bien que ses deux mamans la réprimandèrent cette fois. Rien n'y faisait jamais, l'enfant était une vraie pile électrique. Elle la regardèrent alors disparaître dans les escaliers et se fûtvau tour de Lena de soupirer.

- Tu crois qu'elle nous réserve quoi, elle ? Demanda la brune avec sarcasme. Un homme ou une femme mariée ? Je prends les paris.

- Dis pas de bêtises, la réprimanda Kara en lui donnant un gentil coup de coude, un sourire amusé sur le visage. Je suis sûre qu'elle sera là où on ne l'attends pas.

- Ouais, et bien j'espère qu'elle sera plus raisonnable que ses sœurs.

- Elle l'est déjà.

La journaliste n'avait pas totalement tord, pensa Lena. Du haut de ses six ans, si on m'était de côté qu'elle courait partout et tout le temps, Lilou était nettement plus mâture que ses deux grandes sœurs à son âge. De même, àl'école, les deux mamans ne rencontraient pas les mêmes problèmes avec la petite fille qu'avec Lauren et Lara à l'époque. Lilou était juste turbulente alors que ses deux jumelles avaient des tendances impulsives et agressives.

La brune fut coupée dans ses réflexions par une sonnerie de téléphone portable. La vibration qui l'accompagnait lui indiquait qu'il s'agissait du sien. L'interlocutrice qui cherchait à la joindre n'était autre que son amie Sam, qui endossait aussi le rôle de directrice adjointe de sa société. L'espace d'un instant, Lena crut qu'il s'était passé quelque chose dans l'entreprise familiale et elle eut peur de devoir retourner dans les locaux en urgence. Mais il ne s'agissait de rien de tel. Après une courte discussion téléphonique, la présidente directrice générale raccrocha. Kara ne l'avait pas lâchée desyeux. Elle plissait même ceux-ci dans l'espoir de comprendre la discussion.

- Nous sommes invitée à dîner chez ta sœur demain, annonça la brune avec un petit sourire.

Cool. Ça fait un moment qu'on y a pas été.

- Elle m'a demandée si elle pouvait invité Kelsea, il semblerait que Lara les aient informées de la... situation.

- Et qu'est-ce que tu as répondu ?

- Je lui ai dit qu'elle pouvait, soupira Lena sans enthousiasme.

Music Genious 🎤 [SUPERCORP]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant