Captive du prince.

Chapitre 29.

Bouleversée par la situation, Leila sortit au balcon puis se glissa contre la porte coulissante afin de s'asseoir par terre avant de ramener ses jambes contre elle, le regard abattue et triste. Elle posa son front contre ses genoux puis souffla nerveusement. Amir était complètement inconscient à persister une chose aussi absurde aux yeux de Leila. Sa détermination à l'avoir à tout prix autant qu'épouse, la laissait stupéfaite. Un mariage était un engagement sur un très long terme. Une étape dans la vie de Leila qui ne demandait beaucoup de réflexion seulement Amir avait l'air de ne lui laissait, une fois de plus, aucun choix. C'était un homme on peut plus têtue et très persistant. Il était impossible pour la jeune femme d'avoir son mot à dire dans ce genre de situation mais son refus restera inchangé. Leila était une femme qui aimait la discrétion, le calme, la liberté, elle aimait les choses simples et basique. En étant mariée avec Amir, sa vie sera bousculée. Elle n'a jamais aspiré d'être reine, vivre dans le luxe, être connue de tous. Cette dernière était persuadée qu'elle sera mauvaise dans ce statut aussi important et regorgeant plein de restriction et de responsabilité. Il y avait ce problème mais aussi le rôle d'épouse qui l'effrayait autant. Elle ignorait ce que c'était que d'être une épouse, elle ignorait ses devoirs, comment s'y prendre avec un homme. Leila n'avait jamais eu le loisir de s'y intéressait tellement elle était prise par son ancien travail.

Elle soupira de tristesse puis se mit à verser silencieusement des larmes. Si elle acceptait, Amir sera confronté à une vie de mariage désastreuse, à une femme ignorante et surtout inexpérimentée. Cela créera un problème majeur au sein de leur couple alors qu'elle ne souhaitait qu'une seule chose : qu'il puisse trouver une femme meilleur qu'elle. Leila aimait Amir, elle était amoureuse de lui au point d'en mourir, elle aimerait être sa femme, vivre avec lui, être heureuse et le rendre heureux mais ses appréhensions lui mettait des barrières, ce qui l'obligeait d'y penser et repenser jusqu'à prendre la bonne décision. A partir de cet instant, Leila sera confrontée chaque jour aux demandes du roi mais aura-t-elle assez de force à résister pour le bien de tous ?

Ainsi, les jours devinrent des semaines et Amir n'avait de cesse à faire de son possible pour séduire et convaincre la jeune femme pour devenir sienne par tous les liens du mariage. Bien que Leila avait envie de céder, elle n'arrivait à accepter d'entamer une relation avec le roi de son pays. Durant plusieurs semaines, jour pour jour et le ténébreux roi n'avait pas abandonné une seule fois. Sa résistance ne faisait qu'accroître son désir de l'avoir. Cependant, à chaque argument, elle avait toujours une riposte, ce qui le mettait parfois en colère. Leila était inquiète et cela lui semblait légitime seulement Amir ne cessait d'apaiser ces appréhensions mais était-ce suffisant à ces yeux ? Ne sachant plus quoi faire, le roi était parti en voyage d'affaire, prenant un peu de recule afin de réfléchir plus calmement à une nouvelle stratégie.

Quatre jours plus tard, alors que Leila était tranquillement entrain de lire un livre dans son balcon, la jeune femme se fit subitement interrompre par une douce voix qui lui était très familière. Son cœur bondit et lorsqu'elle vit la mère d'Amir s'approchait d'elle, elle se leva d'un geste sec. Cette dernière sourit tendrement puis s'installa sur le canapé suivit de Leila. La jeune femme était extrêmement gênée par sa présence. Elle avait sa tête baissée et se tortillait les doigts nerveusement. D'un geste doux, la vielle dame fit un sourire angélique puis attrapa ces mains.

La mère- Pourquoi es tu aussi nerveuse mon enfant ? Demanda-t-elle d'une voix doucereuse

Leila- C'est que... enfin.. mon comportement a dû sans doute vous choquez et je m'en veux énormément... j'ai été odieuse avec vous tous, je vous ai menti depuis notre rencontre...

La mère- Tu n'as pas à t'en vouloir Leila, rien n'est de ta faute, tu était contrainte, cela arrive. De plus, n'oublie pas que tu as rendu service au pays et je suis très fière de toi !

Leila- Mais votre altesse je suis vraiment une femme mauv...

La mère- Tu es une femme avec un coeur pur et qui est très gentille et très agréable ainsi mon avis restera inchangé et mon fils a beaucoup de chance. Te parler me faire sentir à l'aise Leila et cela compte beaucoup pour moi.

Leila- Je ne mérite pas autant de compliment de votre part madame... de plus que je ne suis pas digne de votre fils et cela, il refuse de le comprendre..

La mère- Durant plusieurs mois, Amir n'avait de cesse à se confronter avec son père pour obtenir son consentement, je te pris de ne pas en vouloir à mon mari, malgré qu'il t'apprécie, il y avait une procédure à suivre et un orgueil à maintenir, ce sont des choses injustes certes mais les conditions royal de la dynastie des Alaouite a été instauré ainsi et nous devons être contraint à les obéir tu sais... mais grâce à la persistance d'Amir, mon mari avait, pour la première fois, changé quelques passages sur les coutumes et devoirs royal, et cela, mon enfant, c'est une très grande preuve d'amour que mon fils ait pu faire envers une femme. Loin de là l'idée de le défendre mais je te demande seulement d'être clémente envers lui, il était si détruit de l'intérieur lorsque vous vous êtes séparés et autant que mère je m'inquiétais pour lui... même si vous avez joué un rôle, vous êtes tout de même tomber amoureux l'un l'autre et ça, je le sais... je sais également que tu as envie d'être à ces côtés, seulement j'ignore ce qui t'empêche, as tu des appréhensions ? Des peurs ?

Leila resta silencieuse un bref instant avant de hocher lentement sa tête d'un air attristé. L'ancienne reine soupira puis se mit à caresser les cheveux de la jeune brune.

La mère- Avant de me marier avec le père d'Amir, j'étais comme toi à l'instant même. J'avais peur de mal m'y prendre autant qu'épouse et surtout autant que reine, j'avais peur de décevoir mon mari et me ridiculiser, j'avais également peur des médias, de l'avis du peuple et mes devoirs, j'avais des appréhensions, des doutes... mais j'aime Mohammed et l'amour était plus fort que tout, je tenais si fort à lui que j'ai fini par l'épouser. Au départ, j'avais beaucoup de mal à m'adapter à ma nouvelle vie et à celle de mon mari mais il était là, il m'a aidé, protégé et épaulé jusqu'à m'y habituée comme Amir le fera avec toi. Ainsi j'ai fini par menait une vie extraordinaire et j'ai même commencé à prendre goût de mon statut de reine, tu verras, tu vas beaucoup t'y plaire, tu es jeune, intelligente, forte, magnifique et surtout, tu as la main sur le cœur, je ne m'inquiète pas pour toi car j'ai confiance en toi Leila. Sache également qu'Amir n'attend rien de ta part, excepté ne serais ce qu'un bout de ton amour...

La mère serra très fort Leila dans ses bras avant de consulter sa montre et se détacha d'elle à contre cœur. Elle lui sourit tendrement puis s'en alla, laissant seule la brune en plein réflexion. Cette dernière fixa, de loin, les jardins royal d'un air pensif et figé. Subitement, elle couvrit ses yeux d'une de ses mains puis baissa sa tête en mordant sa lève inférieur. Ces paroles touchèrent Leila en plein cœur ainsi elle s'en voulait d'être aussi faible et lâche. La mère d'Amir était si convaincante que toutes ses peurs et doutes s'envolèrent subitement en éclat. Cette dernière avait raison, tant qu'elle aimait l'arrogant et l'impulsif Amir, elle n'avait rien à craindre. Durant plusieurs minutes, Leila était hésitante, pesant le pour et le contre. Elle se leva puis effectua les cent pas dans sa chambre. "Amir n'attend rien de ta part, excepté ne serais ce qu'un bout de ton amour, dit l'ancienne reine." Était-ce tout ? Lui donner de l'amour ? Mais c'est facile puisque je l'aime mais tout de même, un mariage... devrai-je me lancer ? Lui donner une chance ? Accepter sa vie ? Pensa la jeune Leila. Elle soupira en se grattant l'arrière crâne puis hocha ses épaules. Très bien, nous verrons ou tous cela va mener, se dit-elle avant d'aller se doucher.