Chapitre IV

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Lancelot 


Je croyais rêver, on m'avait pris pour riche héritier, dans ma tenue volée. Les hommes de main m'avaient ramenés de force dans le bâtiment ou un homme au crâne dégarni m'avait expliqué que j'étais promis à la fille de son patron et qu'un homme d'honneur se devait de tenir ses promesses. Je retenu un rire d'exaspération. Je n'eus d'autre choix que d'acquiescer. Je me retrouvais alors au milieu d'un gigantesque et somptueux hall d'entrée à parader au milieu d'or qui ne m'appartenait pas. Je venais de me fourrer dans une sacrée galère et le pire c'est que je ne savais pas comment m'en sortir. D'autant plus qu'il me serait difficile de fuir, j'aurai beau courir je m'essoufflerait à cause de ses épaisses toiles qui couvraient mon corps et serait rattrapé avant d'avoir quittés les quelques centaines d'hectares de la propriété. Une jeune servante me conduisit dans une pièce à part, laissant étaler sur le sol du hall mes bagages préparés à l'arrache avant de partir

– On laisse ça là ? demandai-je confus.

La domestique pouffa mais ne répondit pas. Nous arrivâmes dans un petit salon luxueusement meublé.  En face de la porte se trouvait un immense buffet recouvert d'une nappe blanche. Le lustre de cristal qui était suspendu au plafond éclairait parfaitement la petite pièce. Les murs étaient rouges et avait des motifs de fleur de lys d'or. Je pris place sur un sofa rouge également qui valait sûrement plusieurs fois ma vie de salaire. J'attendis quelques longues minutes avant qu'une jeune fille fasse son entrée. Son teint était pâle, laiteuse, presque livide. Comme si les couleurs fuyaient sa peau. Ces yeux bleus redonnaient pourtant vie à son visage presque éteint. Je lui souris mais elle détourna le regard. Elle n'avait pas l'air ravie de me voir.

– C'est la chemise, n'est-ce pas ? Elle ne me va pas, je savais que j'aurais dû en enfiler une autre mais bon la vieille domestique m'a dit qu'elle était bien, je savais que je ne pouvais pas faire confiance aux aveugles pour ce genre de chose de toute façon !

Elle parut surprise et étouffa un rire.

La prison d'or, d'argent et de cristalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant