Chapitre XI

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Guenièvre


Je voulais cacher à mon coeur dont il pouvait s'en passer. J'inventais chaque soir des chimères, afin de laisser l'espoir croître en moi. Pourtant chaque nuit finissait de la même manière. Puis au bout de quelques semaines, je compris que je ne signifiais peut-être pas grand-chose pour Klébert. Mes émotions confuses m'incitaient à croire qu'il partageait mes sentiments, mais mon cœur endolori m'avait fait renoncer à l'objet de ma passion naissante. 


Une nuit, alors que le sommeil tardait à se pointer, j'entendis quelque bruit de pas sous ma fenêtre. J'aperçus Klébert, sa guitare autour du torse, guettant les moindres faits et gestes des domestiques présents dans l'enceinte du domaine. Il s'était faufilé entres les buissons, cela me rappelait la première fois ou je l'ai surpris dans le patio, jouant de la guitare. Je sentis me genoux défaillir. Il allait s'enfuir. Avais-je donc imaginé son amour pour moi ? Je me sentis idiote, les larmes coulèrent sans que je ne puisse les retenir, mon cœur éclata. Les nuits passées dans le patio n'était donc qu'une bêtise ? Mes sentiments n'était qu'un jeu pour lui ? Le voir prêt à s'enfuir me déchira le coeur. 


 Il leva les yeux dans ma direction, mes larmes troublèrent son visage. Je retenu le poids de mon corps sur la rampe de ma fenêtre. Il fit un pas en avant. Je tombais sur les genoux me laissant aller à mon chagrin. Tout le temps passé avec lui, avait été une bouffée d'air frais. Sans lui, je me retrouvais à nouveau enfermée à triple tour dans mon monde étriqué. Même si je ne souhaitais pas l'admettre, il m'avait donné la liberté que je voulais. Il m'avait délivrée de cette prison, d'or, d'argente t de cristal que représentais ma maison. Ma lèvre inférieure tremblait. Je tâchais au mieux de retenir mes sanglots sans pour autant y parvenir. Je sentais deux bars puissants encercler ma taille. Je me laissais allais à lui sans y opposer une quelconque résistance. Il sécha mes larmes. Ses yeux sombres brillaient. Il écrasa gentiment ses lèvres contre les miennes. C'était la première fois que quelqu'un m'embrassait, et je dois avouer que j'avais aimé le cour instant ou ses lèvres s'étaient déposées sur les miennes. Il avait ce parfum de musc qui m'avait rendue dingue de lui. Sa chaleur réconfortante emporta mes soucis. Il m'éloigna cependant de son étreinte, afin de me dire droit dans les yeux, ses mains sur mes épaules:

– Ma chère Guenièvre, je suis navré mais je ne suis pas celui que tu penses.


Je fronçais les sourcils, puis une myriade de question submergea mon esprit: Comment avions-nous pu nous méprendre sur ton identité pendant tout ce temps ? Si cet homme n'est celui que je pense qu'il, qui est-il ? Pourquoi m'avait-il menti ? Je devrais me sentir heureuse de le voir exprimer ses sentiments par un baiser, mais un sentiment de trahison s'installa dans mon coeur. Tous les mois passés ensemble n'avais peut-être été qu'une blague. S'il m'avait menti sur son identité, sur quel autre sujet avait-il également menti ? 

La prison d'or, d'argent et de cristalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant