Chapitre X

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Lancelot (stop avec Kléber ce nom commence sérieusement à me pomper le mou)


Depuis le soir ou j'étais entré en douce dans sa chambre, j'avais compris que ce que je ressentais envers elle était réciproque. Malheureusement pour moi, je savais également que je devrai abandonner cette chose un jour ou l'autre. Pendant de longues semaines, mon coeur eu la raison que mon esprit n'avait pas. Je la retrouvais chaque soir dans le vieux patio délaissé. Et chaque soir, je permettais à cette chose de grandir. D'abord cette chose ne signifiais pas grand chose, mais avec le temps, ce sentiment devint mon tout.  Un soir, sous la faible lumière des étoiles et de la lune, nous parlions de notre vie avant de nous connaître:


– Ma mère est morte lorsque j'étais jeune, je ne conserve que très peu de souvenir d'elle, m'expliqua-t-elle les yeux larmoyants.

– Je n'ai jamais connu ma mère, avouai-je.


Elle se redressa et caressa ma joue gentiment. Ses gestes affectifs, je les adorais et pourtant je devais à tout prix les oublier. Je ne pouvais continuer à me moquer de son ignorance, et chaque jour qui passait, agrandissait la chance que le vrai Klébert revienne. Si ce jour arrivait, monsieur du Lac n'aurait absolument aucun scrupule pour me faire pendre en place publique. Je n'aurais même pas le droit à ma propre sépulture. Guenièvre s'allongea de nouveau, sa tête blonde sur mes genoux. Ma main jouait aimablement avec ses cheveux. Son parfum de cannelle arrivait jusqu'à mes narines et me réconfortais. Quand je voulus me lever, je me rendis compte qu'elle s'était assoupie, je l'avais alors portée jusqu'à sa chambre sous le regard approbateur de son père qui m'avait surpris dans les escaliers. S'il seulement savait qui j'étais. Si elle savait qui j'étais. Je l'avais déposée doucement dans son lit mais mes gestes devaient être plus brusques que je ne l'imaginais car je sentis sa main se refermer sur mon t-shirt.


– Reste, susurrait-elle entre le rêve et la réalité. 


Je ramenais une mèche de cheveux blonds rebelle derrière son oreille.


– Je ne peux pas princesse, on n'appartient pas au même monde.

– Reste, s'il te plaît, je ne veux pas être seule.


Mon coeur se serra, et je fis un effort surhumain pour ne pas lui obéir. J'embrassais son front et refermais la porte. Je devais m'éloigner d'elle, je ne voulais que simplifier notre séparation. Il fallait que je planifie ma fuite également, je ne pourrais pas indéfiniment jouer les riches héritiers sans que ma véritable identité ne soir révélée, et dans ce cas là, c'était une peine plus lourde qui m'attendait, pour usurpation d'identité. Je pris bientôt l'habitude de l'éviter, même si chaque fois que je l'ignorais, mon cœur s'effondrait un peu plus. Depuis ma chambre, je pouvais la voir se rendre dans le patio. Elle pouvait m'y attendre pendant des heures durant, dans la neige. La plus part du temps elle repartait en pleurant. Je voulais à tout prix la protégée, mais en faisant cela je lui faisais du mal. Je supposais que cette douleur était un dommage collatéral et qu'un jour elle sera heureuse. Heureuse oui, mais sans moi. 

La prison d'or, d'argent et de cristalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant