Iris Becquerel ignore tout de ses parents et se pense orpheline. Alors quand son parrain revient de Paris en panique pour lui apprendre qu'il l'emmène voir sa mère, elle pense son monde basculer.
Mais elle est bien loin de s'imaginer que son voyage...
Le pronom personnel "iel" permet de désigner n'importe qui sans distinction de genre. Sert notamment à désigner une personne ne s'inscrivant pas dans un genre défini, ou dont le genre n'est pas connu.
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– Ça suffit, Huàn Hóng, il faut qu'on parle ! Il me faut des informations ! Et de l'aide.
De nouveau seule dans les jardins après le départ de Lotus Blanc, Iris voyait rouge. Elle tournait en rond à l'intérieur du kiosque ouvragé tel une lionne en cage. Malgré sa fatigue persistante et son état de santé encore affaibli, elle se sentait l'âme d'une guerrière prête au combat.
– Gáo Yào utilise cette excuse pour envahir la Tour et capturer toutes les personnes à l'intérieur susceptibles de l'aider à me retrouver. Il doit déjà se douter de ma nouvelle nature, expliqua l'homme rapidement, dès son apparition aux côtés de la jeune femme.
Cette dernière venait de se figer, bras écartés du corps, prête à lui sauter dessus au besoin. Ils savaient tous deux qu'il ne risquait rien, puisqu'il pouvait toujours s'évaporer à tout moment, mais leurs regards braqués l'un dans l'autre ne représentaient en rien la vacuité de cette menace, bien au contraire. De son côté, Iris réfléchissait en boucle depuis les quelques jours où elle essayait vainement d'écrire quoi que ce soit avec ce maudit pinceau. Elle en était ainsi arrivée à une conclusion très dérangeante...
– Tu me mens ou tu omets de me donner des détails. Soit tu me dis la vérité immédiatement, soit je prends la première porte de sortie vers ma réalité et je te laisse te débrouiller avec la tienne...
Même si se débarrasser de lui relevait de l'impossible, elle pouvait encore user du chantage dans l'espoir de le faire réagir. D'ailleurs, dès qu'elle le vit soupirer et se détourner pour contempler l'immense lac aux reflets grisâtres, Iris sentit la partie gagnée d'avance et se détendit quelque peu. Elle retourna donc s'asseoir face à la table basse, qui avait récupéré sur sa surface laquée, le papier de qualité et le pinceau contenu dans les affaires de Huàn Hóng. Et tandis que la jeune fille attendait les réponses à sa question, elle se surprit encore à observer l'objet, surtout son manche sculpté avec finesse. Le seigneur Mù l'avait appelé « máobǐ » et avait semblé particulièrement impressionné lorsqu'il l'avait vu entre ses doigts pour la première fois...
– J'espérais pouvoir encore attendre un peu, soupira Huàn Hóng. Au moins que Shū Shēng daigne t'accepter...
Sortie de ses pensées, Iris jeta un œil torve vers son Kra, dont le comportement énigmatique commençait sérieusement à jouer sur ses nerfs. Ce dernier le perçut sans aucun doute, car il souffla de nouveau, baissa les épaules, fataliste, avant de prendre place face à elle. Elle le maudit intérieurement pour son aisance dans cet exercice que la majorité des habitants de ce palais effectuait en gestes gracieux, emplis d'une certaine forme de piété. De son côté, elle se sentait toujours digne d'une truie se vautrant dans la fange à chaque atterrissage sur un quelconque coussin.