Chapitre 1 : Les hommes de ma vie...

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Le bonheur est trop grand pour pouvoir se faire une place dans la misère, la pauvreté. En plus c'est dans ce genre d'endroit qu'on retrouve des souris, je les déteste.

Je ne peux m'empêcher de sourire seule quand je pense à lui, quand je le regarde, quand je me rappelle de ses folies, les moments passés avec lui et surtout ses blagues, c'est bizarre mais la blague la plus banale qu'il puisse me raconter me fait rire comme jamais. Il est le seul à avoir ce pouvoir sur moi, hélas je ne peux me permettre d'être avec lui. En plus J'ai déjà accepté la demande d'Ibrahima.

Je fais mes valises à la fois stressée et heureuse de rentrer chez nous au Sénégal. Je doute toujours et ça s'amplifie davantage avec l'approche de notre voyage, l'approche de mon mariage. Ai-je pris la bonne décision de me marier avec lui sachant que mon cœur s'est soumis à Salif ? Je l'aime certes mais, ce n'est pas comparable.

Je commence à croire que maman Jeanne avait raison en me disant que j'ai précipité les choses, que j'aurai dû prendre le temps de bien réfléchir avant d'accepter. ''Prendre du temps, prendre du temps'' mais à quoi ça m'aurait servi de toute façon ? Salif ne m'aime pas ! Je veux dire pas comme une femme et c'est ça la normale.

L'embrasser à coup de tête fut la plus grosse erreur de ma vie, amour ou désespoir je ne sais même pas ce qui m'a pris. Depuis lors j'ai créé une situation de gêne entre lui et moi et j'ai honte. Quand j'y repense je me dis aussi que c'est la meilleure décision.
La meilleure pour effacer non seulement cette erreur mais aussi pour me donner une chance d'être heureuse dans ma vie. « Tarou djiguén moy seuy » et « djiguène déy mine », je m'accroche à ces paroles que j'ai souvent entendues de la part de la personne la plus merveilleuse au monde. Je sais qu'elle serait très fière de moi. En plus Ibrahima est un homme bien et je sais que ses enfants m'accepteront comme une mère, je ferai tout ce qu'il faut pour ça. Je les aime déjà et je veux être pour eux ce que cette femme n'a jamais voulu être pour moi. Il a divorcé de leur maman il y'a de cela 2 ans.

Mon passé aussi me stresse, plus que tout je dirai. La peur qu'il refasse surface demeure toujours en moi. Ce passé dont même bavarde je ne raconte jamais même pas à Ibrahima ni à Sophia. Je n'en ai ni la force ni le courage. Une partie de moi est contente quand même d'y retourner, une envie de me faire voir par ce monde qui m'a tant regardé avec mépris, qu'il voit la Linguère que je suis devenue. Je veux qu'ils m'admirent, veuillent être moi, qu'ils soient jaloux. Dans ces moments d'angoisse je trouvais toujours réconfort dans les bras de précieux. Qu'Allah me vienne en aide.

- Heuuuhhh . En sursautant quand j'ai sentis une main sur mon épaule.

- Sophia ...tu m'as fait peur oooh !

Sophia est la seule vrai amie que j'ai ici en France, certainement parce que sa maman et maman Jeanne sont des meilleures amies depuis leur enfance. Elle est venue vivre avec moi depuis que Salif a déménagé.

- Tu pensais à quoi ou à qui plutôt ? Ca fait presqu'une minute que je suis entrée dans ta chambre tu ne m'as même pas entendu entrer.

- A mon voyage, y'a trop de choses à gérer !

- Hummm ! Prend, tata Jeanne veut te parler elle dit qu'elle n'arrive pas à te joindre.

- Ok merci !

- Waouuuh mais tu ne m'avais pas montré cette robe aah !

- Laisse laisse je range là, et si je te l'avais montré mais tu étais trop occupée à parler avec Roland au téléphone.

- Ohhh je l'adore !

- Merci maintenant sors sors, je t'amène le téléphone après ! Merci
J'ai une idée sur le but précis de son appel.

Chronique de Linguère: Le démon était un ange...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant