Inattendu!

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     Assiatou  Zeïnoul Amar

J'étais déboussolée face à cette situation. Je ne le comprenais plus. Il s'énerve pour un rien, ne supporte plus les cris de la petite. Je me sens seule et délaissée. C'est la que je ressent l'absence de maman. J'aurai aimé me confier à elle, pleurer dans ses bras, écouter ses conseils et supporter avec silence les caprices de mon mari.

Ma plus grande phobie c'est l'abandon. J'ai peur de la solitude. Je déprime quand je me sens seule et mes pensées ne quittent plus le passé. J'y ai vécu des choses horribles et douloureuses, des choses que je te souhaite même pas à mon pire ennemi.

Je voyais en mon mari la délivrance, la sécurité et surtout la paix. Mais là le doute s'installe.

Vivre avec une personne sous le même toit, partager le même lit et même parfois la même douche n'a rien à voir avec une vie de couple où des mètres ou des kilomètres vous séparent.
Quand vous vivez ensemble un rien peut déclencher une dispute. La manière de lui passer la télécommande peut lui déplaire. La manière de lui servir à manger peut lui sembler suspect. La manière de le regarder à sa descendante peut lui paraître indécent voir incorrecte. Et ne soyez pas également surpris que votre respiration lui paraisse trop bruyante par moment.

Vivre ensemble c'est faire attention à l'autre. Ne peut le laisser seul mais ne pas l'étouffer aussi. Ne pas le surveiller mais ne pas le quitter du regard également. Ne pas en faire trop mais ne pas trop laisser faire aussi.

Je n'en pouvais plus de cogiter. Je voulais me libérer. Je voudrai qu'il m'explique qu'est-ce qui le tracassait dernièrement. Mais impossible, parce qu'il préfère crier et partir que de me dire qu'est-ce qui n'allait pas.

J'étais en route pour le psychologue que Amira m'avait proposée. J'irai chez grand-mère après ma séance.

Flash-back

Tata Aicha: tu traines toujours quand il s'agit d'effectuer les tâches ménagères mais jamais quand il s'agit d'une partie de jambes en l'air avec tes oncles.

Je pleurai en silence en lavant les bols. Elle venait d'ailleurs de m'en lancer un sur la tête. Il faisait 00h et je n'avais pas révisé mes cours. Amira l'avait les toilettes.

Tata Aïcha: d'ailleurs tu vas être servi puisque ton oncle chéri va passer la nuit ici. Peut-être que cette nouvelle te rendra plus active. Je me demande toujours ce que j'ai fait au bon Dieu pour vivre avec vous sous le même toit. Pourquoi votre traînée de mère ne vous a pas amené avec elle.

Je pleurai toujours en silence. On avait fini de nettoyer. Elle avait pris à nouveau notre matelas et notre chambre. Nous devons passer la nuit encore dans la cuisine et sur les vieux pagnes de maman. C'est tout ce qui nous restait d'elle.

Amira ne dormait pas. Comme chaque nuit elle restait silencieuse et me tournait le dos. J'avais mal et je pleurai à nouveau en silence.

La voix de ma tante qui m'appelait  me fît comprendre que oncle Elimane était encore là. Amira se retournait toujours pour me regarder. Et il arrivait même qu'elle m'attrape par le bras pour pas que je parte. Je la rassurait tant que je pouvais mais je savais qu'elle avait compris.

Cela se passait comme ça jusqu'au réveil de grand-mère de son coma..

Flash-back fin

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