Chapitre 13: How to escape this hell

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Tout le reste de la journée, Jessie avait réfléchi. Cela faisait bien trop longtemps à son goût qu'elle se trouvait dans cet endroit sinistre et isolé. Elle n'avait en tête que de sortir et passa beaucoup de temps à observer la porte de sa cellule, espérant qu'elle s'ouvrirait d'elle même permettant à jeune fille d'être à nouveau libre.

Peu importe ce a quoi elle pensait, elle se rendait compte rapidement que le projet ne pourrait se concrétiser puisqu'elle n'avait jamais les objets nécessaires. Ce qu'elle avait à sa disposition semblait si inutile... De plus, une contrainte s'ajoutait à son difficile problème; elle ne pourrait pas se contenter de sortir de sa cellule pendant l'absence de ses gardiens étant donné qu'elle ne pourrait pas emprunter l'ascenseur sans la carte magnétique qui le mettait en marche. Sa première idée fut d'appeler à l'aide lorsque les geôliers lui serviront son repas. Elle se disait qu'ils rentreraient dans sa cellule et qu'elle pourrait les surprendre et les assommer. Mais un tel plan était impossible à réaliser, car les deux gardiens étaient bien plus grands et forts que Jessie. De toute façon, elle n'avait rien à sa disposition pour les blesser.

Quel enfer!

Le pire dans la situation actuelle est que Jessie n'avait aucune idée du temps qu'il lui restait, les gardes n'avaient rien précisé à ce sujet.

Angoissée à l'idée de la venue prochaine des agents, Jessie ne parvenait pas à réfléchir correctement. Lasse de rester sur son matelas les jambes touchant le sol, elle se leva. Marcher lui ferait sûrement du bien. Elle fit donc les cents pas dans la pièce. Mais celle-ci était si petite que Jessie finit par en avoir le tournis. Elle s'appuya contre un mur et ferma les yeux quelques instants. Subitement, elle les rouvrit: quelque chose semblait lui brûler les cheveux. Elle s'écarta du mur et se tourna pour voir ce qui avait provoqué cela. Ce n'était rien que cette stupide ampoule fixée au mur. Elle avait une sacrée puissance compte tenu de son état lamentable; elle était à peine fixée sur la paroi terne. Pourtant Jessie repensa à ses cheveux; quelques toutes petites mèches à l'arrière de son crâne étaient chaudes et l'adolescente sentait bien une légère odeur de brûlé. Une idée lui vint en tête.

C'était fou, insensé, dangereux... Et pourtant, c'était le seul choix qui s'offrait à elle. Jessie avait en effet pensé à commettre un acte dénué de prudence: elle allait mettre le feu à sa cellule. Cette pensée d'inspiration, ou de folie, lui était venue si soudainement que Jessie eut l'impression d'y avoir toujours pensé.

Après avoir passé en revue tout ce qu'elle avait à sa disposition, elle compris qu'elle devrait improviser pour démarrer sa flamme. Mais avant de continuer dans cette direction, Jessie s'arrêta. Elle avait été tellement emballée par l'idée de faire un feu qu'elle n'avait pas vraiment réfléchi à l'efficacité de son plan. Une voix dans sa tête lui soufflait pourtant d'oublier cette idée sur le champ. Elle voulait en effet que le feu attire les gardes dans sa cellule, qu'ils soient obligés d'y rentrer pour l'éteindre. Mais rien ne lui indiquait qu'une alarme était installée dans la pièce circulaire qui donnait sur sa porte, où même que les gardes viendraient la secourir. Elle pourrait très bien mourir étouffée ou dévorée par les flammes voraces si la porte n'était pas ouverte rapidement. Elle n'était pas sûre que les agents seraient au courant qu'au sous sol se déclarait un brasier.

Jessie pensa tout de même qu'un dilemme n'avait pas lieu d'être. Si elle ne tentait rien et était emportée dans le "secteur V", son sort ne serait peut être pas enviable à la mort.

Thomas lui avait bien dit qu'il la trouvait courageuse. Pour la première fois qu'on lui parlait, qu'on lui faisait un compliment... Il ne fallait pas qu'elle gâche son unique chance de le retrouver. Il lui avait donné rendez-vous, il comptait sur elle. Si elle le décevait, il regretterait d'être entré en contact avec une incapable, et ça, Jessie ne pouvait le supporter. Sa décision était prise, elle ne devait pas la remettre en question maintenant.

Elle devait désormais s'attaquer à la partie technique de son programme. Jessie était déjà sûre d'utiliser la paille de son matelas pour transformer une minuscule flammèche en un bon feu. A croire qu'il était destiné à connaître cette fin.

Pour lancer cette flammèche, Jessie savait qu'elle allait recourir à la vieille lampe. Si elle était assez puissante pour brûler ses cheveux en moins d'une minute, elle pourrait faire s'enflammer un matériau après peut-être deux heures à son contact grâce à la chaleur accumulée.

Jessie était consciente que le projet possédait beaucoup d'inconnus, par exemple la paille pourrait brûler très rapidement et ne pas produire assez de fumée pour déclencher l'alarme -s'il y en avait une -, mais elle était confiante, et de toute façon, si le feu ne prenait pas à cause de la lampe, elle n'aurait perdu que peu de temps, et les dégâts engendrés seraient négligeables. Le seul point qu'elle n'avait pas encore fixé était ce qu'elle allait mettre comme tout premier combustible. Elle ne pouvait utiliser de la paille, car cela voudrait dire devoir la tenir pendant éventuellement plusieurs heures d'affilées. Elle préféra enlever son gilet un peu sale pour le laisser pendre sur la boule lumineuse. Le t-shirt orange qu'elle portait en dessous n'était certes pas le plus discret qui soit, mais c'est le seul haut qu'elle ait jamais reçu depuis son arrivée ici. Sa couleur vive tranchait avec ce qu'elle avait l'habitude de porter, et ce changement lui rappelait sans cesse le crime qu'elle avait commis aux yeux de la communauté. Cette négativité n'allait cependant pas l'aider à résoudre son problème, alors elle prit son poste d'observation et attendit.

Jamais Jessie n'avait été aussi angoissée qu'à cet instant. Elle ne pouvait relâcher son attention à aucun moment car dès l'instant où apparaîtrait une flamme, peu importe sa taille, la jeune fille devrait courir la lancer sur le tas de paille sur lequel elle était en ce moment assise. Ensuite, elle croiserait les doigts en attendant l'arrivée éventuelle de ses geôliers. La suite se passerait très vite. Mais Jessie ne pouvait pas la planifier. Une fois la phase un réussi , elle devra suivre son instinct et réagir rapidement aux nouvelles situations auxquelles elle fera face. Un seul faux pas et il se pourrait qu'elle se fasse transférer sans plus attendre hors d'ici.

Alors qu'elle repassait son itinéraire en vue pour la centième fois, Jessie fut coupée par l'événement qu'elle attendait avidement depuis de nombreuses heures; une flammèche était apparue au sommet du gilet, son plan commençait enfin.

On ne cherche pas le bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant