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Au moins cinq jours avaient passé et j'avais ressentis un manque affectueux. Bien que j'eu récolté un numéro qui m'aurait permis de me soulager, je m'étais résigné à chaque fois que j'avais pensé envoyer un message à cet inconnu. Quoi ? Parce que je n'avais pas vu son visage ? Oui, en quelque sorte c'était dérangeant, j'étais surtout dans le genre romantique, mais en soit, quel était l'intérêt ? Il avait une belle silhouette. Pourquoi alors ? Parce que j'avais pensé à Suga toute la semaine, en couchant avec ce mec, jusqu'à le revoir dans la rue et même encore après, chez moi, les soirs où j'étais seul et que je voulais de la compagnie. J'avais simplement peur de voir arriver chez moi ce Yoongi et d'affronter la vérité que ce ne soit pas la même personne. Mais c'était logique pourtant et je devais arrêter de me questionner à ce sujet, Yoongi m'avait juste repéré sur la piste de danse alors que Suga était bien trop miséreux pour pouvoir entrer dans une boite de nuit.

Dans tous les cas, je commençais sérieusement à être en manque et je devais trouver une solution... Etait-ce si grave de penser à une autre personne pendant l'acte ? Le fait même de détester Suga alors qu'il m'avait volé ne faisait qu'accroitre mon désir et il était tellement innocent que s'il était juste venu s'excuser, je me serais excusé à sa place.
J'avais fini par envoyé un message à Yoongi, rien que le surnom qu'il avait inscrit dans mon répertoire de contact me titillait l'esprit mais je décidai de passer outre.
"Salut, je suis le mec de la boîte. T'es libre ce soir ? Rdv à 20h, on peut diner chez-moi ?"
J'étais réellement en train de demander à ce mec de manger avec moi ? J'espérai quoi au juste, me mettre en couple ? Bref, autant faire mon maximum pour être sûr de passer une soirée agréable...

Il avait répondu « Ok ». Sa réponse me glaçait le sang pour une raison inconnue et le fait qu'il soit si froid pas message ne m'enchantait pas des masses, avait-il seulement la joie de vivre ? J'envoyais l'adresse après quelques minutes de réflexion.
Pour l'occasion, j'allais lui préparer mes ramens au poulet et il serait forcément conquis... J'attrapai ma sacoche et une veste légère sur mon porte-manteau puis sortais de mon appartement.


Un homme fin, vêtu des mêmes guenilles, se tenait avachis contre mon mur, reniflant et sanglotant.
Alors que je passai le pas de ma porte, je perçu son crâne argenté.
« - Que fais-tu là... ? Tu es revenu me voler ? Je demandai d'un air sec. Mon cœur venait de se serrer, il était revenu ici tout seul me supplier de lui offrir l'asile et le pire c'est que ça me rendait heureux mais j'avais ma petite fierté...
- Non... Il plongea sa main dans sa poche et je découvris le contenu de ma boite à bijoux lorsqu'il rouvrit le poing, la tête baissée vers le sol, honteux. Je n'en ai rien fais, je n'avais pas envie de les vendre...
- Et bien, j'ai rendez-vous alors tu peux partir maintenant. J'arrachai sa prise de sa paume pour les poser sur la commode de mon hall d'entrée et refermai vivement la porte à clé.
- Un rendez-vous ? Tu sors ? Il insista, reniflant.
- Oui. Et j'aimerais qu'il ne te trouve pas là quand il arrivera. »

Il soupira, sans s'arrêter de pleurer, il fixait le sol, totalement perdu, abasourdis. Je pris le temps de regarder son visage après avoir descendu quelques marches jusqu'à être à sa hauteur, il saignait plus que les précédentes fois. Mais j'avais mon rendez-vous et surtout il m'intriguait et m'effrayait à la fois, qui était-il et que me voulait-il ? Il venait me rendre son butin de chasse en pleurant mais je ne pouvais pas le faire entrer une deuxième fois chez moi... Alors, je repris ma route et au moment d'ouvrir la porte d'entrée du bâtiment, je l'entendis hoqueter. Je me stoppai net. J'avais déjà entendu ce bruit, quand il avait dormis là mais pas seulement...
Je fermai un instant mes yeux. Il était là, derrière moi, il avait besoin de moi et j'avais besoin de lui. Il n'avait pas quitté mes pensées et voilà que je lui tournai le dos. Il semblait tourmenté, torturé et il envoyait un appel à l'aide mais je ne parvenais qu'à voir la surface, son mauvais côté. Toutefois, alors qu'il renifla une énième fois, me laissant penser que son sanglot avait redoublé de force, je lâchai la lourde poignée. Mon rencard comprendrait, après tout ce n'était qu'un plan d'un soir et puis... Peut-être même était-il déjà arrivé...

"Yoonie"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant