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Son front appuyant sur le mien, son ventre frottant le mien au rythme de nos allers retours, ses lèvres s'agrippant aux miennes à chaque secousses. J'étais en lui, profondément comme il ne cessait de le quémander. "Donne moi tout Seokie, je t'en supplie, donne moi tout ce que tu as." Il répétait sans cesse ces mots, me rendant davantage fou et redoublant d'efforts pour le faire décoller un peu plus.

Mais je donnais déjà tout, mon cœur, mon âme, ma vie, il n'avait qu'à demander pour obtenir. Il possédait mon être entier entre ses mains et il lui suffisait de serrer le point pour détruire le tout.

Je le regardais s'envoler, tandis que le bout de ma langue caresser son cou qu'il levait vers le plafond, assis sur moi, agrippé aussi fort que possible, perdant pied. Il était si beau, là, remuant sur moi pour tout prouver, se faire pardonner, me donner vie, se sentir en vie. Sa respiration saccadée effleurait mes oreilles à chaque rebond sur mes cuisses, entrecoupée de mots doux qu'il lançait à s'étrangler, mêlant ses cris à ses chuchotements, simplement pour s'assurer que je comprenne bien ce qu'il ressentait à mon égard. J'avais pourtant tellement peur. Comment pouvais-je être sûr qu'il n'adressait pas ces paroles à tous ses clients ? Même en l'ayant vu à l'action, je ne pouvais empêcher mon cœur d'être jaloux.

"- Yoongi hyung... Mon homme, sois à moi... Juste à moi... Par pitié... Je murmurai, le serrant contre moi en tremblant. J'avais l'air au bout du gouffre en lui disant ces mots et d'ailleurs, une boule au fond de ma gorge ne cessait de gonfler, j'étais à deux doigts d'exploser en sanglot.

- Je t'appartiens Hoseok." Il avait beau le dire, ce n'était pas le cas, savoir que ses sentiments m'étaient dédiés ne me suffisaient pas, j'avais mal à un point inimaginable.

Je me relevai alors soudainement, le portant dans mes bras avec cette envie de crier au monde entier mon amour pour lui, cette rage déchaînée de prouver à tous que même s'ils pouvaient le toucher, ils ne pourraient jamais le faire avec autant de passion que moi. Peu importe qu'ils aient l'argent, peu importe qu'ils lui promettent de l'épouser, ils ne le rendront jamais heureux comme j'y parviens, ils n'obtiendront jamais un seul "je t'aime" de sa part, ils ne vivront jamais un seul moment, une seule minute de bonheur partagé à ses côtés. Il est à moi et j'en deviens fou de le savoir ici avec d'autres lorsque je me morfond seul, crevant pour l'avoir entre mes draps, au point d'en oublier de respirer, au point de perdre mes sens et de confondre mes émotions, au point parfois d'en ressentir la mort.

Je traversais la pièce, avançant fièrement de l'autre côté du rideau pour finalement le plaquer contre le mur, laissant la joie à qui le voulait de constater nos ébats amoureux. Qu'ils observent bien, tous autant les uns que les autres, qu'ils observent comment on aime un homme aussi somptueux que Yoongi.

Il cria au contact de son dos contre le mur. Je ne l'avais pas ménagé pour le coup. Au fond de moi, je lui en voulais, de rester ici, de ne rien faire contre ce système, d'être dépendant de la drogue, de se laisser malmener ainsi alors que je ne demandais qu'à l'aimer. J'allais lui rappeler qui j'étais.

Il hurla de plus belle tandis que mon bassin cogna le sien, m'enfonçant toujours plus entre ses chairs, frappant son fond de mon extrémité. Il enfonçant ses ongles dans mon dos, comme il avait déjà bien l'habitude de le faire avant et se mit à balbutier plus, sur le point de s'étrangler.

"- Yoongi. Souviens toi que je suis le seul qui te rend fou de la sorte, n'oublie jamais. Ne m'oublie jamais. Je vais t'arracher d'ici et je baiserai ton petit corps chaque nuit comme tu l'aimes dans notre appartement. Tu porteras mon nom et plus aucun salopard ne te touchera jamais."J'avais laissé tomber la forme romantique.

Il éclata en larmes sans peut-être même comprendre le sens de mes paroles tellement il semblait perdu et dépassé par les émotions qui le submergeaient. Il avait senti l'angoisse dans ma voix et sans doute culpabilisait-il de m'infliger ces maux. Il laissa tomber sa tête sur mon épaule et je diminuai alors la cadence, sentant nos deux corps se briser simultanément. Il reprit petit à petit le contrôle sur son corps et déposa plusieurs baisers dans mon cou alors que, soutenant ses fesses sous mes mains, mon membre entrait et sortait plus délicatement en lui, comme pour le rassurer, lui donner du plaisir tendrement, calmer sa crise de larme et me contrôler dans ma fougue également. L'orgasme nous envahissait toujours plus et je ne cessais de voir les étoiles avec lui, mais ma colère ne se calmait pas. Je voulais profiter de l'instant, tout ressentir plus, lui faire l'amour comme s'il s'agissait de la dernière fois, ne jamais m'arrêter. Alors je continuai de m'enfouir en lui, jamais épuisé et il vint plaquer sa bouche contre la mienne, poussant l'entrée, de sa langue déterminée à rejoindre la mienne. Nous nous embrassions à en oublier de respirer tandis que ses larmes coulaient toujours et j'avais beau tenter de garder un rythme lent, je n'y parvenais plus tellement il me poussait à bout, tellement je voulais fusionner avec son corps, que je n'en sorte plus jamais, que nous ne nous séparions plus.

"Yoonie"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant