"Yoonie"

17.

"- Seokie... Seokie, réveille toi... aller réveille toi, Jimin va bientôt arriver n'est-ce pas ?" 

Sa voix avait brisé mon sommeil tandis que je me sentais vivement secoué sur le matelas par ses deux grandes mains sur mon torse.

"- Hm, Yoon... Oui, oui, doucement, je suis là... Je m'étais redressé lentement sur mon oreiller, les yeux à moitié fermés, agressé par la lumière s'engouffrant derrière les rideaux blancs. Quelle heure est-il chaton?

Yoongi s'était tourné rapidement vers la table de nuit pour vérifier avant de me secouer de nouveau.
"- 11h ! Tu avais dis qu'il devait arriver pour midi ! Seokie, aller !

- Du calme, nous avons encore une heure ! Une heure rien que pour nous deux... Mes yeux glissaient soudainement le long de ses jambes blanches que je mourrais d'envie d'entourer autour de mon bassin alors que mon désir venait de se réveiller en même temps que moi.

- Hoseok..." Yoongi pouffa puis soupira en faisant une petite moue à laquelle je ne résistai pas. Je me redressai et recouvrai son corps, le plaquant au matelas en lui imposant des chatouilles, le faisant rire et crier. Je prenais garde à ne pas recevoir un coup de genoux mal placé qui m'aurait à l'instant coupé toute envie.
Il avait retrouvé des couleurs et la nuit avait été réparatrice même si sa maigreur était toujours aussi flagrante... Ses yeux étaient finalement encore bien endormis mais un sourire étincelant illuminait son visage et je me mis soudainement à mordiller ses pommettes, le faisant se tortiller davantage sous mon corps. 

"- Je t'aime Yoongi... Je m'étais calmé et mes yeux s'étaient sincèrement plantés dans les siens alors que son sourire s'était muté en une petite moue à la suite de laquelle il entrouvrit sa bouche, comme surpris. Sans doute ces mots lui avaient-ils manqué, mais la résonance de son cœur contre mon torse m'avaient, à moi, semblé terriblement lointain, durant son absence. Je ne prenais toujours pas conscience de sa présence ici, entre mes draps, même si nous avions quitté Séoul dans la précipitation et la panique, nous étions bien en vie à l'instant. J'embrassai son front puis ses lèvres tendrement. Il était fatigué et pourtant, il en vint à s'agripper à mes cheveux, subissant avec passion, la rage de mon bassin entre ses jambes...

Nous avions prit une douche et Yoon semblait réellement détendu, il était calme et avait refréné son impatience, bien que je puisse la sentir. Je savais que c'était une bonne chose de faire venir Jimin car tôt ou tard, Yoongi souffrirait à nouveau du manque, il pourrait faire de nouvelles crises et je ne savais toujours pas comment les gérer. Avec Jimin à ses côtés, le calmer serait plus aisé. Je semblais apaisé mais j'enfouissais tout au fond de moi. J'étais constamment aux aguets, jetant quelques coups d'oeil par la fenêtre. Un jour après notre arrivée et la plus petite tâche comme aller faire les courses me posaient un doute. Pouvais-je prendre le risque d'emmener Yoongi au marché avec moi, même à Gwanju ou devais-je le laisser à la maison et le tenir enfermé, sans être sûr qu'il ne lui arrive rien ? Tout me questionnait sans cesse et je n'arrivais pas à le laisser seul. Même me tenir dans une pièce différente de lui m'effrayait et il semblait avoir la même appréhension, tellement il se collait constamment à moi. "Ce n'est que le début", pensais-je. Sans doute que nous allions pouvoir nous sentir un peu plus libre dans les semaines à venir, mais ce genre de danger qui nous guettait ne prévenait jamais avant de frapper et on pouvait très bien nous faire croire qu'on nous avait oublié puis nous attraper dans un moment de sérénité.

Alors, aujourd'hui, à seulement dix minutes de l'arrivée de Jimin à la maison, j'essayais encore de faire bonne figure, de chasser les mauvaises ondes, les pensées inquiètes qui s'immisçaient dans mon esprit, me dictant que Jimin serait sans doute suivi jusqu'ici... Je n'étais pas le seul à être stressé et même si Yoongi, se balançant sur le canapé, au rythme de la musique, semblait serein, le poids de son inquiétude se faisait ressentir. Je m'étais appuyé contre le bar de la cuisine et je gardai mes yeux sur mon amour, un sourire léger sur ses lèvres qui rebondissait doucement sur les coussins. J'avais une appréhension étrange.