Chapitre 14.
Hannah est de retour en cours. Elle n'est toujours pas en grande forme mais parvient à rester éveillée toute la journée. Elle ne porte aucun maquillage et honnêtement, je la préfère ainsi. Elle ne parle pas beaucoup et se contente de prendre les cours en notes. Sa voix est tellement abimée qu'on dirait robocop lorsqu'elle tente de parler. Je me moque d'elle et lui propose du paracétamol quand sa tête commence à lui faire mal. Elle me demande tout bas si je me sens bien dans mon nouvel appartement et je ne peux qu'être extatique. Je lui propose de venir me rendre visite mais elle refuse l'invitation pour aujourd'hui et me dit que ce n'est que partie remise.
On s'arrête pour boire un thé sur le campus entre deux cours et Hannah enroule une grosse écharpe autour de son cou. Je rigole quand elle n'arrive pas à parler et elle geint avant de poser la tête sur son sac qui lui sert d'oreiller sur la table du café. Je la laisse somnoler et attrape le dernier roman que j'ai débuté : Il est grand temps de rallumer les étoiles, de Virginie Grimaldi. Sa plume parvient toujours à me transporter et à m'envoyer dans un autre monde, grâce à elle je voyage sans bouger. L'heure s'écoule vite et je dois réveiller Hannah pour qu'on se rende à notre dernier cours. De drôles de frissons me longent la colonne vertébrale.
L'heure s'écoule lentement et au plus les minutes passent, au plus je sens le malaise m'envahir. Mes mains tremblent et ma tête me fait souffrir. Je n'ai qu'une envie : celle de retrouver mon lit. J'ai du mal à me lever une fois le cours terminé et Hannah ne cesse de s'excuser. Tout est de sa faute n'arrête-t-elle pas de dire.
Je lui dis que tout va bien et m'en vais. Mes os sont douloureux, tout comme mon estomac. La douleur s'accapare de chaque membre de mon corps et j'ai du mal à regagner mon logement. Je m'étale sur le lit une fois rentrée et m'enroule dans mes couvertures. Il fait tellement, tellement froid. J'attrape mon téléphone avec difficulté quand ce dernier vibre et geins en voyant le nom de Zayd affiché sur l'écran. Je vais rendre l'âme, j'en suis sûre.
Zayd : Coucou, comment s'est passé ta journée ?
Je réponds les yeux à moitié ouverts.
Moi : Malade. Couchée. Mal tête.
Je m'endors et suis réveillée par des coups donnés contre la porte de chez moi. Qui peut bien venir m'importuner aujourd'hui ? Je n'arrive pas à bouger du lit, mon corps est une douleur géante et le mal qui me vrille le crâne me donne la nausée.
Les coups s'intensifient et je geins en me tirant hors des couettes. Je tire le verrou, entre-ouvre la porte et mon cœur parvient encore à tressauter en apercevant la silhouette qui se découpe dans la lumière descendante du jour. Je crois avoir des hallucinations et ferme les yeux. Deux bras s'enroulent autour de moi et me poussent jusqu'au lit.
- Zayd ?
J'essaye de remonter les couvertures sur moi mais il m'en empêche. Sa main fraiche contre mon front m'apaise.
- Tu es brûlante, il ne faut pas te couvrir.
- Ma tête.
- Tu as pris quelque chose ?
- Non.
Il fouille dans mes placards et fini par revenir vers moi avec un cachet et un grand verre d'eau. Il m'ordonne d'en boire la totalité et me dit de me recoucher, qu'il s'occupe de tout. Je ne me fais pas prier et somnole en l'entendant s'activer dans la cuisine. J'ai envie de le remercier, de lui dire de venir se coucher avec moi et de me prendre dans ses bras mais je me tais. J'ai tellement envie de sentir son corps lourd et chaud contre le mien. Ses étreintes me font du bien, me donnent envie de vivre. Je pensais que mon attirance pour lui finirait par s'amoindrir mais c'est le contraire qui se produit, au plus je le vois, au plus je le veux.
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Pas d'arabe à la maison.
RomanceÉlevée par une famille aisée dans la banlieue New-yorkaise Alice n'a jamais réellement réalisé les conditions dans lesquelles certaines personnes pouvaient vivre. Alice n'a jamais côtoyé des personnes à la culture différente. Ses parents, choqués pa...