Chapitre 2 : Aveux

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Clémentine lui dit tout. Comment Olivier avait disjoncté et comment elle l'avait aidé. Qu'au départ elle avait voulu le dénoncer mais qu'elle avait choisi sa famille. Pour Garance. Qu'elle lui en avait voulu aussi. Pour Amanda. Comment elle avait été terriblement blessée, que tout s'était enchainé trop vite et qu'elle n'avait pas su comment réagir. Qu'elle avait cru pouvoir retrouver de la légèreté avec Victor et comment Christophe l'avait piégée sans qu'elle ne voit rien venir. A chaque fois que Maxime avait tenté de l'interrompre elle l'avait supplié de la laisser parler.

Clémentine savait ce qu'elle risquait à tout lui avouer. Il pouvait aller voir la police et les dénoncer elle et Olivier. Garance devrait être protégée : elle était au courant mais n'avait par activement pris part aux machinations qu'ils avaient imaginés. Ça irait pour elle. Les semaines passées à Toulouse furent éprouvantes par bien des aspects mais au moins de ce côté-là c'était satisfaisant. Sa relation avec sa fille s'était améliorée grandement. Elles eurent l'occasion de discuter d'adulte à adulte et elles s'étaient quittées apaisées lorsque Clémentine fut prête à rentrer à Sète.

Quand elle eut terminé Clémentine se sentit épuisée, elle n'avait pas imaginé que ça serait aussi difficile de lâcher prise à ce point. Elle avait peur d'avoir définitivement perdu Maxime, que ça serait encore pire pour lui après toutes ces révélations et qu'il ne veuille définitivement plus lui adresser la parole. Mais elle avait eu besoin de faire table rase de tous les non-dits et difficultés qui avaient minés leur si belle histoire, pour le meilleur ou pour le pire.

Après un temps qui leur parut interminable à tous les deux Clémentine osa rompre le silence :

— Tu m'en veux ? demanda-elle. De t'avoir tout raconté je veux dire. J'ai conscience que ça te met dans une position délicate, mais j'avais besoin que tu saches.

— Non... Je ne t'en veux pas. Enfin je crois. Je ne sais pas trop là. Mais la vérité c'est toujours mieux non ?

— Merci. De m'avoir écouté. Et de ne pas me juger, dit-elle avec un sourire timide.

Maxime était complètement perdu. Malgré toutes les explications de Clémentine il ressentait beaucoup d'incompréhension et ne savait pas quoi penser. Il ne s'attendait pas du tout à ça. Bien sûr il n'avait jamais vraiment cru à l'innocence d'Olivier et ces révélations expliquaient bien des choses. Mais les faits étaient graves et il ne savait pas trop quoi en faire. Il ne s'avait pas s'il était en colère ou soulagé de connaitre la vérité. En même temps il n'y avait rien de nouveau. Olivier avait toujours été manipulateur et c'était pour Garance que Clémentine avait fait les choix qu'elle avait fait. Exactement comme quand ils s'étaient quittés alors qu'ils s'aimaient encore : pour préserver Garance. Il était en colère mais en même temps n'avait qu'une envie : la prendre dans ses bras. Elle avait l'air tellement fragile. Il ne retrouvait pas la Clémentine forte et pleine d'assurance qui avait débarqué à Sète l'année précédente sur sa moto. : tête haute et resplendissante.

Avant de faire ou dire quelque chose qu'il regretterait Maxime se leva brusquement, prêt à s'en aller.

— Il faut que j'y ailles.

Il commença à s'éloigner rapidement. Après quelques mètres cependant il s'arrêta et se retourna :

— Je t'appellerai, mais là j'ai besoin de digérer, dit-il.

Après quoi il reprit sa route et rentra d'un bon pas jusqu'à chez lui sans avoir réussi à mettre de l'ordre dans ses pensées.

Cette rencontre avec Clémentine avait bouleversé Maxime bien plus qu'il ne l'aurait pensé. Bizarrement il n'eut pas de mal à accepter le délire d'Olivier. Il ne comprendrait jamais totalement la réaction de Clémentine mais il était prêt à passer l'éponge. Trop de choses étaient passées depuis pour qu'il n'y accorde plus d'importance. Il décida qu'il n'irait pas dénoncer Olivier à la police. Bien que tenté que justice soit faite il ne voyait pas comment ça pouvait se faire sans nuire à Clémentine. Et puis il prenait un malin plaisir à imaginer avoir ses informations à disposition si à l'occasion Olivier tentait une nouvelle fois de lui porter préjudice.

Non, ce qui le perturbait c'était à quel point Clémentine était redevenue le centre de ses pensées depuis qu'elle s'était livrée à lui. Pourtant à aucun moment elle ne l'avait laissé croire qu'elle avait encore des sentiments pour lui, elle avait simplement voulu se justifier par souci d'honnêteté et de rédemption.

Maxime sut qu'il devait être honnête avec elle comme elle l'avait été avec lui en lui délivrant tous ses sentiments. Il se mit en tête de l'aider à se remettre en selle. Elle allait devoir reprendre les cours au lycée et après ces quelques semaines d'arrêt ça risquait d'être difficile. Il serait là pour elle. Elle devrait aussi continuer ses séances avec un psychologue ici à Sète pour terminer le travail commencé à Toulouse. Il l'accompagnerait. Tout doucement, sans lui imposer quoi que ce soit il se tiendrait à ses côtés. Et alors peut-être ils réussiraient à retrouver la complicité et la confiance qui les unissaient au plus fort de leur union.

Après tout, elle n'était plus sa professeure, elle était divorcée, elle remarchait, il était maintenant majeur. Était-il fou alors de penser qu'ils puissent avoir une autre chance ? Il restait toutefois une entrave de taille : Garance. Il n'avait aucun espoir de reprendre une relation avec Clémentine sans le consentement de sa fille. Alors il fît ce qu'il aurait dû faire dès le départ : il entreprit d'aller voir Garance pour jouer cartes sur table avec elle pour la convaincre qu'ensemble ils pourraient rendre sa mère heureuse.

Nouveaux horizons (Demain nous appartient - Clemax - ROMAN)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant