Chapitre 17 : Le chant du cygne et du phénix

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Madeleine n'était pas femme à se dédire de ses promesses alors ce jour-là la trouva affairée à préparer un dîner pour Clémentine et Maxime qu'elle avait invités à dix-neuf heures tapantes. L'auxiliaire de vie qui lui rendait visite chaque jour depuis son accident cardiaque était censée l'aider pour le repas mais Madeleine l'avait congédiée ; la petite avait déjà fait les courses c'était bien suffisant. Elle n'était pas encore totalement incapable même si le simple fait de battre les œufs et la crème pour sa quiche aux poireaux l'avait épuisée.

Maxime se présenta avec un joli bouquet de fleurs pour elle, il commençait à être connu à la boutique du fleuriste et était fier d'avoir choisi lui-même un bel assortiment d'œillets, roses et chardons dans des tons bleu et parme. Pour lui faire honneur il avait également revêtu une chemise blanche toute en simplicité mais classe plutôt qu'un de ses sweat-shirts colorés. Clémentine avait également joué le jeu et portait une robe longue grenat, élégante sans être trop sexy. Les deux se réjouissaient de partager ce moment en compagnie de leur vieille amie.


— Imagine sa tête ! Il n'a tellement rien vu venir c'était magnifique ! J'aurais trop aimé le filmer à ce moment-là ! Et puis après il ne savait plus quoi dire, il est parti la queue entre les jambes !

Maxime exultait. Il mimait la scène avec de grands gestes, sous le regard amusé de Clémentine qui grâce à cette démonstration parvenait à prendre à la rigolade l'échec de son entrevue de l'après-midi. Entre deux bouchées de la salle de fruits que Clémentine avait apportée pour le dessert Madeleine essayait de suivre qui était qui, posant des questions pour bien comprendre ce qui était arrivé.

Maxime avait proposé d'accompagner Clémentine, profitant de l'occasion pour prendre un café avec sa tante qui lui reprochait toujours de ne pas suffisamment venir la voir. Flore, Clémentine, Anna et Maxime était donc attablés lorsque Victor Brunet fit son apparition dans le local, débordant d'assurance dans son costume gris, le premier bouton de sa chemise détaché pour se donner un air décontracté. Il rejoignit la petite bande en trois grandes enjambées et Flore et Clémentine se levèrent pour l'accueillir.

— C'est une blague ? fit cette dernière.

Victor s'approcha et posa une main un peu trop basse sur sa hanche tout en lui faisant une bise. Maxime se crispa mais Clémentine eut un mouvement de recul et écarta prestement la main baladeuse.

— Vous vous connaissez déjà ? demanda Flore, étonnée.

— Très bien, répondit Victor avec un sourire plein de sous-entendus. Je te remercie, Flore, Clémentine et moi n'avons pas eu la chance d'aller au bout de notre histoire, je suis ravi que tu nous donnes l'opportunité de nous revoir.

Victor brillait par son insolence. Il s'amusait du fait que Clémentine fût surprise de le voir, il avait pensé que c'était en connaissance de cause qu'elle avait accepté leur entretien, son projet faisant office de prétexte pour le revoir. Il la trouva toujours aussi séduisante et sembla ne pas s'apercevoir que ça n'était pas réciproque, peu habitué à ce que ses charmes ne fassent pas effet. Pas plus qu'il ne remarqua la présence de Maxime, à mille lieues d'imaginer de toute façon que le garçon puisse représenter une quelconque compétition.

— Qu'est-ce que tu fais là Victor ? On a déjà eu cette conversation, tu sais très bien qu'il n'est plus question qu'on travaille ensemble.

— Qui parle de travailler ? Je n'ai jamais sérieusement envisagé de financer ta salle de toute façon, mais j'ai beaucoup apprécié te regarder essayer de me convaincre pendant nos rendez-vous alors pourquoi ne pas remettre ça ? On s'amusait bien, non ? Qui sait, si tu te montres persuasive peut-être que je changerais d'avis ?

Nouveaux horizons (Demain nous appartient - Clemax - ROMAN)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant