Chapitre 20 : Dans la poche

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— Allez ! On se motive là ! Ce n'est pas possible d'avoir si peu d'énergie à onze heures du matin !

Clémentine criait après sa classe de seconde qui semblait se mouvoir au ralenti. Rien n'allait ce matin, elle dut aller par deux fois taper à la porte du vestiaire des filles pour qu'elles se dépêchent de se changer. Pendant ce temps, au lieu de s'échauffer comme elle leur avait demandé les garçons avait commencé à se chamailler l'obligeant à hausser le ton contre eux aussi. Finalement le cours débuta mais elle eut l'impression d'avoir une bande de petits vieux face à elle. Mis à part une poignée d'élèves exemplaires (ceux-là mêmes qui se proposaient toujours pour aider à ramasser le matériel ou faire les équipes si nécessaire), la grosse majorité du groupe se traînait et râlait à la moindre difficulté. Clémentine se dit qu'il était temps pour tout le monde que les vacances arrivent : elle perdait patience beaucoup trop rapidement. Ce genre de comportement était pourtant habituel mais plus Phénix Fitness accaparait son temps plus les mauvais côtés de son métier éclipsaient les raisons qui jusqu'alors faisaient qu'elle l'adorait.

Quand enfin l'heure de la fin du cours arriva elle se dépêcha de libérer ses trublions et se prépara à sortir. Elle avait prévu de rejoindre Maxime pour déjeuner en ville et s'en réjouissait : il saurait à coup sûr la mettre dans de meilleures dispositions pour son cours de l'après-midi. Donc une fois son sifflet et les chasubles abandonnés rangés elle quitta le gymnase et sortit son téléphone de sa poche pour savoir où il l'attendait. Un message laissé par Maxime cinquante minutes auparavant la contraria au plus haut point. Monsieur s'excusait mais n'était plus disponible et devait annuler leur rendez-vous. Comme il ne donnait pas de raison elle tenta de l'appeler. Répondeur ! Se sachant énervée, Clémentine préféra ne pas laisser un message qu'elle risquait de regretter plus tard et raccrocha.

Puisqu'il fallait bien manger quand même elle fit un saut dans la sandwicherie jouxtant le lycée et choisit une salade Caesar qu'elle avalerait sur le pouce dans la salle des profs.

A peine eut elle passé la porte qu'Olivier lui tomba dessus :

— Tu savais que Garance partait au ski pendant les vacances ?

— Oui.

— Et tu trouves ça normal qu'elle ne nous demande pas notre avis ?

Clémentine rit au nez de son ex :

— Olivier ! Ta fille est adulte ! Elle n'a pas besoin de notre permission !

— Mais elle a des partiels début janvier ! Ou tu n'en as rien à faire qu'elle ne soit pas sérieuse dans ses études ?

— Je lui fais confiance pour gérer.

— Et elle t'a dit aussi que parmi ses amis il y avait son petit copain ?

— Non.

— Et donc ? Tu vas faire quelque chose ?

— Olivier ! Tu es pénible là ! J'aimerais bien manger tranquille ! Si tu as quelque chose à reprocher à Garance appelle-la !

Olivier s'arrêta de parler mais Clémentine ne finit pas son assiette ; il lui avait coupé l'appétit. Elle devait bien avouer aussi être contrariée et un peu déçue que Garance ne l'ait pas avertie qu'elle avait un petit ami, surtout si elle en avait informé son père.

Elle jeta les restes de son repas et s'affaira à la cafetière. Pas sûr que le café la calmerait mais elle en avait tout de même besoin. Evidemment la dernière personne à s'être servie avait vidé le pot et ça tombait sur elle d'en refaire. Décidément, ce n'était pas sa journée !

Nouveaux horizons (Demain nous appartient - Clemax - ROMAN)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant