Nouveaux horizons (Demain nous appartient - Clemax - ROMAN)

Chapitre 13 : Défaillance

Clémentine souriait. C'était plus fort qu'elle, elle souriait. Ça lui arrivait tout le temps en ce moment. Aux passants dans la rue. A ses élèves, même ceux qui manquaient de discipline. Elle souriait d'être là. Parfois quand elle était seule et que son visage était dissimulé sous son casque de moto. Elle souriait pour elle. Ça faisait rire Garance, qui disait qu'elle devenait fleur bleue. Mais elle souriait.

— T'es avec nous ?

Sandrine venait de l'extraire de ses rêveries.

— Pardon, je pensais à autre chose.

— Quelque chose ou quelqu'un ? charria Morgane.

Les trois femmes étaient attablées à la salle des professeurs en compagnie de Chloé, chacune dévouée avec plus ou moins d'assiduité aux tâches que leurs occupations respectives imposaient en dehors des heures de présence face aux élèves.

— J'avoue je pensais à ce soir, Maxime m'emmène au restaurant et je me demande où il a prévu d'aller, il ne veut rien me dire !

— Si tu savais... Il ne parle que de ça depuis deux jours ! se plaignit Chloé.

— C'est mignon, il est romantique en fait ! fit Morgane, attendrie.

Clémentine rayonnait :

— Figure-toi que c'est notre premier véritable rendez-vous ! Un simple dîner en amoureux au restaurant c'est une première pour nous !

Un renâclement fort disgracieux se fit entendre derrière elles.

— Tu as quelque chose à dire, Olivier ?

Clémentine avait remarqué la présence de son ex-conjoint à la table voisine. Jusqu'à présent elle avait pris soin d'éviter la question de sa nouvelle relation lorsqu'il était à proximité même si elle se doutait qu'il devait être au courant. Mais si ses collègues, ses amies, abordaient le sujet avec plaisir, même Chloé, elle ne voyait pas de raison de s'en priver, n'en déplaise à monsieur ! C'était bien trop de bonheur à partager.

— Pas étonnant qu'avec son argent de poche le petit con n'ait pas réussi à te sortir avant, mais il faut dire que tu lui as ouvert ton lit directement, il n'a pas eu beaucoup d'effort à faire ! Il ne s'est pas encore rendu compte que tu te sers de lui comme d'un sex-toy et que tu finiras par regretter et le jeter ?

Conscient que cette sortie ne lui attirerait la sympathie d'aucune de ses collègues, Olivier rassembla rapidement ses affaires et quitta la pièce en pestant.

— Classe ! commenta Sandrine. Encore un qui croit que tout ce qui nous intéresse c'est de nous envoyer en l'air mais qui n'a pas la moindre idée de ce qui nous fait plaisir.

— Je ne te le fais pas dire, en vingt ans de mariage il n'a jamais réussi à me satisfaire aussi bien que Maxime.

Chloé s'étouffa avec son thé et manqua de tout recracher sur la copie double devant elle ; Léa Beaumont, seconde B, aurait certainement moyennement apprécié.

— Pitié, s'il te plait ! Il y a des choses que je n'ai pas besoin de savoir !

— Pardon, ça m'a échappé. Mais Olivier est insupportable en ce moment. J'ai tellement hâte que le divorce soit officiellement prononcé, je n'en peux plus de porter son nom !

La journée s'éternisa, Clémentine eut du mal à rester concentrée et c'est avec un grand soulagement et beaucoup d'impatience qu'elle accueillit la cloche sonnant la fin de sa dernière heure de cours.

Elle se dépêcha de rentrer chez elle afin de disposer du maximum de temps pour se préparer avant que Maxime ne vienne la chercher. Elle voulait le surprendre et avait choisi une robe noire toute simple mais délicieusement moulante qu'il n'avait jamais vue. Elle l'avait sélectionnée pour son décolleté plongeant qui ne le laisserait certainement pas de marbre. Surtout si elle y associait ses sous-vêtements les plus aguichants, qui mettaient outrageusement en avant sa poitrine pourtant déjà opulente sans artifice.