Nouveaux horizons (Demain nous appartient - Clemax - ROMAN)

Chapitre 6 : Check-up

Sept. Huit. Neuf ? Ah non trop tard, loupé celui-là. Clémentine s'amusait à compter le nombre d'appels pris par les secrétaires du service de l'hôpital Saint-Clair dans la salle d'attente duquel elle attendait depuis de longues minutes maintenant. Elle était arrivée pile à l'heure de son rendez-vous mais on lui avait demandé de bien vouloir patienter, le docteur Delcourt n'était pas encore prête à la recevoir. Ça ne la dérangeait pas, elle savait bien que l'effervescence du lieu mettait souvent à mal les plannings prévus et elle n'avait pas cours avant l'après-midi. Entre son accident et son traumatisme Clémentine avait passé suffisamment de temps entre ces murs pour comprendre un minimum comment ça fonctionnait, elle regrettait simplement de ne pas avoir pensé à emporter un livre pour tromper l'ennui.

— Madame Doucet ? Vous allez bien ? C'était Leïla Bédiard qui s'était arrêtée devant elle en la reconnaissant qui lui posait la question, une main dans la poche de sa blouse et l'autre chargée de dossiers de patients.

— Oui merci, je suis là pour un simple contrôle.

— Noor m'a dit que vous aviez repris le travail, elle était heureuse de vous revoir, pourtant le sport ce n'est pas son fort !

— Merci c'est adorable, j'avoue que j'appréhendais un peu la réaction des élèves au lycée mais ils sont très bienveillants avec moi.

— Je suis contente pour vous, le docteur ne devrait pas tarder à vous recevoir maintenant, bonne journée !

— Merci, à vous aussi, répondit Clémentine en se disant que si tous les parents d'élèves étaient aussi sympathiques que madame Bédiard leur vie serait beaucoup plus facile au lycée.

Comme annoncé par l'infirmière le docteur Marianne Delcourt fit son apparition et invita Clémentine à la suivre dans une salle d'examen disponible. Après les politesses d'usage elle rentra dans le vif du sujet :

— Bon, vos dernières analyses sont bonnes. Physiologiquement tout semble rentré dans l'ordre, pas de carences particulières. Le docteur Jeannel m'a informée que vous aviez fait de grands progrès récemment dans votre travail post-traumatique, c'est très bien. Toujours des crises d'angoisse ?

— En journée, ça va, mais quelques fois la nuit je fais encore des cauchemars où je revois mon agresseur et ça me prend un peu de temps au réveil pour me convaincre que je suis en sécurité et qu'il ne peut pas venir me trouver.

— Qu'est-ce que vous faites dans ces cas-là, vous avez quelqu'un à qui vous confier pour vous aider à reprendre tout de suite contact avec la réalité ?

Clémentine n'était pas prête pour cette question, oserait-elle avouer au médecin que si elle progressait bien ces derniers temps c'est parce qu'elle pouvait compter sur son petit-fils pour la réconforter dès qu'elle était prise d'un sentiment d'insécurité ? Elle préféra esquiver, jugeant que c'était à Maxime de décider s'il souhaitait informer sa grand-mère de leur rapports actuels.

— Oui ça va, je peux compter sur ma fille.

Ce n'était pas vraiment un mensonge, même si Clémentine rechignait à partager ses faiblesses avec sa fille et appelait plus volontiers Maxime dans ce genre de situation Garance détectait systématiquement quand sa mère n'allait pas bien et parvenait toujours à lui remonter le moral.

— Vous croyez que je peux reprendre la moto ? demanda Clémentine.

— Je vous fais confiance, si vous pensez que vous en avez la maitrise dans la circulation il n'y a pas de souci, il est temps de reprendre une vie la plus normale possible madame Doucet, indiqua le docteur avec encouragement. Et le dos, comment ça va ?

Marianne savait que sa patiente souffrait de douleurs chroniques depuis l'accident de car, ce qui n'était pas étonnant vu comme sa colonne vertébrale avait été malmenée, c'était d'ailleurs un petit miracle qu'elle ne souffre pas de séquelles plus handicapantes.