Le lendemain matin Clémentine partit sur un petit nuage en direction du lycée. Au réveil elle eut l'agréable surprise d'avoir un message de Maxime lui promettant monts et merveilles et elle s'impatientait déjà que la journée se déroule pour le retrouver à la fin de ses cours. Ils avaient convenu d'un dîner qu'elle cuisinerait chez elle en toute simplicité. Après avoir travaillé tout le week-end Maxime avait insisté pour consacrer sa soirée à Clémentine qui n'avait pas eu le cœur de refuser, tout entière acquise à la cause de son amour renaissant.
Elle parcourut à pieds la courte distance la séparant de l'établissement. Les rues de l'agglomération étaient les mêmes que la veille, avec leurs trottoirs étroits agrémentés ici et là d'arbres donnant l'illusion d'un peu de nature, leurs poubelles encombrantes dégueulant les reliefs de familles entières assujetties à une consommation excessive, leurs voitures mal stationnées empiétant sur les trottoirs et les pistes cyclables, obligeant les passants à descendre sur la chaussée pour se frayer un chemin, y compris les parents et assistantes maternelles avec poussettes, les personnes âgées pour lesquels la hauteur d'un trottoir pouvait représenter l'Everest et les personnes à mobilité réduite contraintes par leurs fauteuils roulants. Ce décor prenait vie dès les premières heures de la journée quand la ville se réveillait et qu'une multitude de sons émergeaient : moteurs, sonneries de téléphone, klaxons, grondements de marteaux-piqueurs envahissaient l'espace jusqu'à se confondre dans une cacophonie que les habitants ne remarquaient même plus. Le temps était maussade et le ciel bas et gris semblait déteindre sur les visages des hommes et des femmes pressés dans leurs manteaux noirs, déjà en pensées arrivés dans leurs bureaux de verre, leurs salles de réunion ou leurs agences. Seuls les abords de l'école maternelle et primaire semblaient s'extraire de cette ambiance morose. Les enfants gambadaient en criant dans leurs petits cirés multicolores au milieu de la cour de récréation, semblables à des feux follets incontrôlables, peu soucieux des événements que leur réservait la journée à venir.
Clémentine, imperméable à cette agitation matinale, atteignit le lycée sans que sa bonne humeur ne soit altérée. Ce ne fut qu'en arrivant dans le couloir menant à la salle des professeurs avec l'intention de prendre un café qu'elle revint brutalement sur terre. A travers la vitre de la pièce elle vit Chloé, déjà plongée dans un paquet de copies.
S'arrêtant net, elle envoya un SMS à Maxime en priant pour qu'il soit réveillé :
— Je viens d'arriver au lycée, tu as dit à ta mère qu'on était ensemble ?
Heureusement, la réponse ne se fit pas attendre :
— Non, je ne l'ai pas croisée depuis hier.
— Mince, je fais quoi ??
— Déjà tu ne paniques pas ! Si tu préfères que je lui parle d'abord ne dis rien mais sinon vas-y, elle l'apprendra bien assez tôt !
Clémentine prit une profonde inspiration avant d'entrer dans la salle, avec l'affreuse sensation d'être une étudiante en passe d'être confrontée à un examinateur un jour d'oral.
Chloé, levant la tête de ses cahiers, l'accueillit avec un sourire sincère :
— Salut Clémentine, tu as passé un bon week-end ?
— Salut. Oui, merci.
— Ça va ? Tu as l'air bizarre !
— Humm, il faut que je te parle en fait, avoua Clémentine en s'asseyant à côté de Chloé. Mais je ne sais pas si c'est le moment, tu as cours tout de suite ?
Comme Chloé répondit par la négative Clémentine ne put pas reculer alors elle se jeta dans le vide.
— C'est à propos de Maxime, commença-t-elle en se mordant la lèvre inférieure.
VOUS LISEZ
Nouveaux horizons (Demain nous appartient - Clemax - ROMAN)
FanfictionComment se reconstruire quand on a frôlé la mort deux fois en moins d'un an ? Pour chasser les maux et retrouver l'apaisement Clémentine cherche le pardon de Maxime. Lui donnera-t-il les clés pour retrouver goût à la vie ? Nouveau horizons est une h...