Nouveaux horizons (Demain nous appartient - Clemax - ROMAN)

Chapitre 9 : D'amour ou d'amitié

Vélo, boulot, dodo. Voilà à quoi se résumèrent les journées suivantes pour Maxime. Il avait enfin terminé toutes les démarches administratives nécessaires au démarrage de son activité de coursier indépendant pour une société de livraison de repas à domicile. Sa mère avait du mal à accepter qu'il ne poursuive pas ses études dès cette année mais dut admettre que ça n'était pas une mauvaise idée. La hantise de Chloé était que Maxime passe ses journées enfermé à la maison à ne rien faire alors elle éprouvait une certaine satisfaction à le voir rentrer harassé tard chaque soir après de longues heures passées à pédaler à travers la ville.

Lui aussi était content. Même si c'était éprouvant, le statut d'auto-entrepreneur lui permettait d'organiser son temps selon son bon vouloir : il était libre d'accepter ou non les courses qui lui parvenaient via l'application éditée par la société pour laquelle il travaillait qu'il avait installé sur son smartphone. Bien sûr il essayait d'en accepter le maximum, son but était de gagner le plus d'argent possible, et vu le montant des commissions il devrait en faire des livraisons pour se dégager un revenu décent... Mais malgré tout il savourait sa liberté et en profitait notamment pour rendre visite à Clémentine aussi souvent que possible.

Il était tellement amoureux. C'était de plus en plus difficile. Il n'envisageait pas un seul instant séduire une autre fille, mais pour autant il n'osait rien tenter avec Clémentine. Il ignorait toujours si les sentiments qu'il éprouvait pour la belle brune étaient réciproques et ne savait pas comment aborder le sujet.

Certains jours, alors qu'ils regardaient un film, savouraient un repas qu'ils avaient concocté ensemble, courraient sur la plage dans un silence confortable ou s'adonnaient à n'importe quelle autre activité du quotidien qu'ils appréciaient de partager Maxime prenait plaisir à imaginer qu'ils étaient de nouveau un couple. Parfois même il avait la certitude que Clémentine ressentait la même chose. Il le voyait à ses petites attentions, à la façon dont elle se tenait proche de lui, aux sourires qu'elle lui décochait quand il la surprenait à l'observer. Mais alors sans crier gare, un voile dans son regard, un recul lorsque leurs peaux se touchaient, une remarque acerbe lorsqu'il la complimentait, un silence en réponse à ses textos le faisaient douter.

Dans ces moments-là le vélo était son meilleur allié et il pédalait jusqu'à perdre haleine pour essayer de ne pas penser à Clémentine. La ville devenait alors un terrain de jeu et il avalait les kilomètres dans de vaines tentatives d'évacuer la frustration qui le consumait.

De son côté, sur les conseils avisés de Marianne Delcourt, Clémentine s'inscrivit à un groupe de parole à l'hôpital consacré aux victimes de viol et d'agression sexuelle. Elle y trouva beaucoup de réconfort et ne refit pas de crise d'angoisse aussi puissante que cette fameuse nuit où elle avait dû appeler Maxime à la rescousse. Depuis elle ne lui avait plus parlé de sa séquestration ni de son viol. Elle ne voulait pas lui imposer ce fardeau qu'elle craignait trop lourd pour lui alors qu'il avait d'autres occupations, elle désirait qu'il pense à lui avant de penser à elle. Quand ils se voyaient sa simple présence, son humour, sa tendresse étaient plus précieux pour elle que l'évocation de son traumatisme qu'elle préférait réserver aux professionnels de l'hôpital. C'est en tout cas ce dont elle essayait de se convaincre, au fond elle se rendait compte que ça n'était peut-être pas suffisant pour lui mais elle n'avait tout simplement pas la force de se livrer davantage. La vérité était qu'elle était terrorisée à l'idée que le regard de Maxime sur elle puisse changer.

Les jours où Maxime ne venait pas la voir Clémentine recevait toujours la visite de sa voisine. Elle soupçonna les deux de s'arranger pour veiller sur elle mais ne s'en plaignit pas.